La lune était pendue comme une faux dans le ciel, avec sa beauté mortelle, celle qu'Ivy préférait. 'La beauté tue', aimait dire Harper. 'Ou elle se fait tuer'.
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Et une fois l'hiver dissipé, quand viendraient les pluies et que le maïs pousserait haut et fort- nous pourrions l'émonder et le moudre, le faire tremper et le distiller. Nous maisserions la chaleur du feu nous rzffiner et le froid de la riviere nous laver. Et telles les comlines qui nous regardent naître, mourir et renaître, nous nous élèverions.
Tout à coup, Flynn se rendit compte que les toques et les tiges n'étaient qu'enfantillages. La remise de ses diplômes, pour un garçon, était peut-être le dernier sursaut de la jeunesse avant qu'il n'affronte la réalité d'un salaire minimum au diner, d'années de guerre, ou du lugubre dédale des mines.
Les hommes de la montagne, ils s'amusent à quitter la maison pour partir en quête de danger, l'avait il un jour entendue chuchoter à sa soeur au téléphone. Mais alors les femmes, par contre, les problèmes viennent toujours les chercher sur le pas de leur porte.
Les hommes de la montagne tenaient la barre de leur histoire, et les femmes leur tenaient lieu de rames.
Avant ses brûlures, Ivy disait toujours que mon père aurait dû épouser la solitude, plutôt que ma mère.
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« Nous, les femmes, on est pas aussi libres que vous de faire ce qui nous chante. Pour vous autres, ça va tellement de soi que ça m’écœure. » (p. 12)
Leurs vies étaient une seule et même vie, vécue deux fois.
- on a failli se pisser dessus, tellement on avait peur.
- peur de quoi ?
- du reste de nos vies.
« Les hommes de la montagne tenaient la barre de leur propre histoire, et les femmes leur tenaient lieu de rames. » (p. 12)