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EAN : 9782808307017
330 pages
Jean-Yves Buron (01/12/2019)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Mark, la trentaine bien entamée, est ingénieur dans une multinationale. Un quotidien monotone et répétitif l’use progressivement, et le mal de vivre dans un monde absurde l’enfonce dans le "burn out". Après un « accident » mystérieux, Mark se réveille à "La maison bleue", un havre de paix peuplé d’idéalistes et de militants engagés dans de nombreuses initiatives citoyennes (repair café, circuits courts, monnaie citoyenne, coopérative, etc.). Mark découvre un nouvel ... >Voir plus
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Que lire après Le monde est moche, la vie est belleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Mark a la trentaine. Célibataire, il gagne bien sa vie en tant qu'ingenieur dans une multinationale qui développe des smartphones dernière technologie. Sa vie, c'est métro-boulot-dodo la semaine et soirées alcoolisées jusqu'à pas d'heure avec ses amis le week-end. Mark mange trop, achète trop, travaille trop et, peu à peu, se rend compte de l'absurdité de sa vie. La lassitude s'installe jusqu'au burn out...

L'histoire de Mark, c'est l'histoire de beaucoup d'entre nous, englués dans une société absurde, dans laquelle la course au profit prime sur le bien-être humain. Une société où malbouffe, surconsommation et bullshits job anesthésient les gens. Une société où les actionnaires s'en mettent plein les poches et où les médecins soignent la dépression en vous conseillant d'acheter une table en teck ou une nouvelle voiture. 

Mais la vie de Mark va basculer après un étrange "accident". Blessé, il se retrouve par hasard à "La maison bleue", où vivent en colocation des gens qui ont choisi de vivre autrement. Ils l'accueillent et lui vont voir que "si le monde est moche, la vie est belle".

A travers ce roman, qui se veut être un "Petit manuel de résilience individuelle et collective", Jean-Yves Buron nous propose un regard cynique sur notre société de consommation et toutes ses dérives. Mais il nous propose surtout une réflexion sur la politique, le monde du travail, l'environnement, l'économie et le sens que l'on donne à sa vie. L'auteur met en avant de nombreuses initiatives citoyennes pour recréer du lien, en favorisant l'entraide et le partage : coopératives, circuits courts, monnaies citoyennes, embellissement des quartiers, Repair café. Il lance de grands débats sur la démocratie participative, la différence entre developpement durable et transition, l'écologie politique et la justice sociale par exemple.

Un seul et unique lieu condense, dans le roman, cette émulation, comme symbole de la transition et de la sobriété heureuse : "la maison bleue" (et même si elle n'est pas accrochée à une colline, elle est elle aussi peuplée de lumière et de fous, selon le regard normé de notre société) et son quartier. L'endroit fait rêver, c'est l'idéal que tout acteur de la transition voudrait voir attendre même si cela semble trop beau pour être vrai...

Quand on connait (un peu) l'auteur, on retrouve là un condensé de ses implications et des initiatives de transition liégeoise, comme autant d'exemples de ce qu'il est possible le de réaliser pour créer un monde différent du nôtre. le roman est facile à lire, très pédagogique même si certains personnages, par leur discours, peuvent paraître un peu donneurs de leçons.

Des paroles de chansons (dont la liste est reprise en fin d'ouvrage) sont glissées ça et là dans le discours des personnages, parfois subtilement mais parfois de manière un peu abrupte. Il y a également deux chansons originales écrites par Jean-Yves Buron (que l'on peut d'ailleurs écouter sur YouTube d'ailleurs) qui accompagnent le texte à merveille.

Ce premier roman de Jean-Yves Buron, entièrement publié et financé par crowdfunding (les noms des participants est repris en fin d'ouvrage dans les remerciements), était plaisant à lire même s'il m'a appris peu de choses nouvelles sur la transition (*). Mais il a le mérite d'exposer simplement, aux néophytes en la matière, ce que l'on peut faire concrètement pour changer le monde et surtout il illustre qu'il est réellement possible de le faire ! 

"Si le monde est moche, la vie est belle
Soulève le voile d'absurdité,
Si le monde est moche, la vie est belle,
Et ce monde moche, on peut le changer." (p.312)

(*) Je note tout de même dans un coin de ma tête, pour la prochaine fois où j'ouvrirai un bocal de pois chiches, qu'il est possible de réaliser une mousse au chocolat végétalienne avec le jus qui finit en général dans l'évier. Une véritable recette zéro déchet qu'il faudra que je teste après avoir trouver les proportions précises...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La découverte de la transition, des initiatives citoyennes, de la simplicité volontaire m'a réellement fait voir le monde et la vie de manière totalement différente ! Ça commence par de petites prises de conscience sur l'alimentation, notre rapport au temps, la vie en société, le travail. Puis cette prise de conscience s'approfondit et finalement, ça débouche sur une remise en question fondamentale de tout ce qu'on croyait savoir : les valeurs dominantes et leur hiérarchie. Et tu finis par avoir une nouvelle conception du sens de la vie et de tes priorités. Tu n'as plus les mêmes valeurs. Tu changes de mode de vie et ta vision du monde. Ta famille ne te comprend pas mais ce n'est pas grave. Tu remets l'être humain et les relations humaines à l'avant-plan. En tant qu'être vivant et mortel, tu prends conscience de ta propre précarité, de ta propre fragilité. Ce n'est pas triste, au contraire ! Tu prends conscience de la valeur de la vie, de la valeur d'une journée, et tu éprouves un furieux besoin de vivre ici et maintenant. Tu veux profiter pleinement de la vie mais cela ne veut pas dire "faire" tout le temps, vivre à mille à l'heure, boire et manger trop. Non ! Tu es plus dans le qualitatif... Tu contemples la vie elle-même et il t'arrive même de t'extasier devant le simple fait de respirer. (pp.277-278)
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Si la population arrêtait de manger n'importe quoi n'importe quand, ce serait très mauvais pour l'économie puisque des usines, des chaînes de restauration rapide, des grands magasins et des agences publicitaires feraient faillite. Ce serait catastrophique pour les grands investisseurs et les multinationales. Ce serait un perte d'emploi et du chômage. Manger, et donc grossir, c'était bon pour l'économie, donc c'était bon individuellement et collectivement. L'obésité symbolisait dans la chair des gens la bonne santé économique du pays. (...) cela faisait longtemps que le sujet ne faisait plus débat. On ne pouvait pas remettre continuellement en question ce qui tombait sous le sens. (pp.48-49)
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Depuis quelques années, il sortait déjà la plupart des jeudis soirs. On appelait ça le jeudredi. Une sorte de vendredi avant l'heure. Un caprice d'adolescent attardé. Une friandise alcoolisée pour se donner l'illusion que le week-end était déjà là et trouver la force de terminer une semaine de travail indéfinissablement monotone. Parfois un jeudredi dérapait. La gueule de bois du lendemain et le calvaire d'une journée de travail à écouter ses cheveux pousser à l'envers le calmait vite pour quelques semaines. (p.35)
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- Imagine que ce soit la crise demain, la pénurie de pétrole, l'effondrement de la monnaie ! continua-t-il. Nous, ici, nous pouvons nous nourrir. Mais faudra-t-il apprendre à tirer au fusil sur ceux qui, poussés par la faim et l'instinct de survie, viendront piller notre récolte ? Les solutions aux crises ne seront pas individuelles, le futur sera collectif ou ce sera le chaos ! (p.153)
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Rien n'allait mieux. Rien n'allait plus. Et le pire, c'est que Mark avait l'impression que rien n'irait plus jamais bien. La fatigue qu'il portait en lui était profonde. (...) Il se sentait vieux, comme s'il avait pris vingt ans sur les six derniers mois. (...) Il se considérait désormais comme un maillon faible et ne doutait plus du fait qu'il allait se faire virer. (p.95)
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