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Amitav Ghosh (Autre)
EAN : 9782381140094
250 pages
Wildproject (21/01/2021)
4.58/5   13 notes
Résumé :
Le réchauffement climatique est un nouveau type d’événement, difficile à se représenter, car incompatible avec les récits et l’imaginaire qui ont structuré notre monde. Ce phénomène constitue la réfutation de nos récits, de nos histoires et de nos mythes modernes. Ghosh nous invite donc à un remaniement de nos cadres narratifs. D’abord en inventant une nouvelle littérature, qui en finisse avec le réalisme bourgeois d’une Nature immuable, située à l’arrière-plan des ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Amitav Ghosh est un chirurgien d'une inestimable adresse ! Il dissèque d'une dextérité de maître les discours absurdes et hypocrites à l'égard de la crise climatique. J'ai rarement été aussi enthousiasmé par un livre. Il doit être lu absolument, et par le plus grand nombre possible.
Je ne résumerai pas tout le contenu du « Grand dérangement », la pensée est touffue, complexe et vaste. Amitav Ghosh analyse l'histoire du développement industriel et technique et de l'Impérialisme. Il décrit les dérèglements climatiques avec moult détails saisissants et des statistiques qui laissent peu d'espoir pour l'avenir. La crise climatique est le résultat de nombreux facteurs : politique, historique, social, culturel et même littéraire. En effet, la littérature ne peut en être dissociée. (C'est bien le sujet qui me fit entrer dans un véritable état d'euphorie.) L'évolution littéraire, comme le montre Ghosh, fut, peu à peu, un mouvement vers l'intérieur, une séparation graduelle et presque totale de l'homme et de la nature (ou de ce qu'il appelle le non-humain). D'abord, il y eut l'abandon des formes traditionnelles (épopée, légende, mythologie) qui faisaient une grande place au non-humain et aux forces mystérieuses de la nature. Au 19e siècle le réalisme s'impose de plus en plus, et au 20e siècle le formalisme fit le procès de la fiction. « La sincérité et l'authenticité deviennent, en politique comme en littérature, les vertus cardinales. » (p. 148) de là vient l'engouement pour les textes d'une grande subjectivité, pour les récits intimes (pour ne pas dire nombrilistes), pour les textes dont le but et l'effet escomptés sont une « découverte de soi ». En rejetant la fiction nous rejetons un outil inestimable pour penser et repenser le monde. Ghosh va même jusqu'à dire que « penser le monde uniquement tel qu'il est représente la formule parfaite pour un suicide collectif ». (p. 149) C'est fort ! La critique d'un certain type de littérature est implacable, mais juste et essentielle. le seul point que j'aurais à lui reprocher serait de n'avoir que très peu abordé les textes de fiction qui ont sut réfléchir à la crise climatique. Si le retour saisissant du non-humain sous les traits du dérèglement climatique rend palpables les incapacités d'une littérature trop subjective, j'aurais aimé plus d'exemples de ces textes injustement négligés par l'intelligentsia, mais qui se sont montrés à la hauteur de la Grande Fiction. Il mentionne, entre autres, « Solaire » de Ian McEwan et « Dans la lumière » de Barbara Kingsolver comme étant des textes remarquables à cet égard. Pour les fins de sont argumentation, Ghosh a exagéré certains éléments et en a diminué d'autres, mais l'ensemble demeure véridique.
L'ouvrage d'Amitav Ghosh est riche et muni d'un exceptionnel appareil de note. Son ton est absolument convaincant, j'ai bien hâte de découvrir ses autres textes. Il termine « le Grand dérangement » avec une touche d'espoir. Face à la crise actuel, les grandes religions ont leurs mots à dire. le pape François l'a prouvé avec son encyclique « Laudato si' ». Ajoutons que l'Évangile selon Luc dit : « Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il se détruisait ou se perdrait lui-même ? » Malgré le sombre et alarmant portrait du « Grand dérangement », il est réconfortant de savoir qu'il existe des personnes dont la sagesse permet de voir au travers du brouillard de la sottise humaine.
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Un essai passionnant du grand romancier indien autour du point aveugle climatique dans la littérature contemporaine – qui en révèle au passage un deuxième, celui du refus de prendre en compte la science-fiction, dans ce domaine ou dans d'autres.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/03/12/note-de-lecture-le-grand-derangement-amitav-ghosh/

Né à Kolkata (Calcutta avant 2001) en 1956, Amitav Ghosh est avant tout connu comme l'un des plus grands romanciers indiens (d'expression anglaise) contemporains. Récompensés par un nombre impressionnant de prix littéraires indiens et internationaux, ses romans tels que « Les Feux du Bengale » (1986), « Lignes d'ombre » (1990), « le Pays des marées » (2004) ou « La Déesse et le marchand » (2020) font désormais sans aucun doute partie du patrimoine littéraire mondial de notre époque – apportant une touche indispensable de voix du Sud dans un monde littéraire anglo-saxon – et partant, monde humain dans son (presque) ensemble, tant la domination de la langue anglaise en la matière, poursuivie à travers les traductions, demeure évidente -, monde littéraire qui travaille à sa décolonisation mentale depuis de nombreuses années, mais qui a encore bien du chemin à faire dans ce sens.

Publié en 2016, traduit en français en 2021 par Morgane Iserte et Nicolas Haeringer chez Wildproject, « le grand dérangement » est un essai. C'est tout de même le sixième du -principalement – romancier indien, mais celui-ci porte sur un enjeu bien particulier, celui du réchauffement climatique en général, et plus spécifiquement sur la prise en compte de ce bouleversement en cours par la littérature de fiction. L'auteur lui-même considère son ouvrage comme (trop ?) tardif – et cet constat en forme de mea culpa illustre humblement et magnifiquement son propos : bien que nourri de données scientifiques alarmantes depuis longtemps, il lui aura fallu une prise de conscience émotionnelle et presque charnelle, sur ses terres ancestrales du Bengale, dans un delta du Gange en voie d'envahissement par la mer, pour réaliser intimement l'étendue du désastre et le point aveugle qui l'accompagne, point aveugle dont il était bien un représentant et complice jusque là.

Mettant en oeuvre une série de détours judicieux, en s'appuyant d'abord sur le séminal article « le climat de l'histoire » (2009) de Dipesh Chakrabarty, puis en entrechoquant par exemple Bankim Chandra Chatterjee et Gustave Flaubert, au XIXème siècle, pour montrer comment une littérature bourgeoise continuera de s'élaborer deux siècles durant en maximisant le probable et en repoussant l'improbable hors de vue (en intégrant ici joliment le travail de l'historien Ian Hacking), Amitav Ghosh fait oeuvre salutaire. Il nous rappelle et montre comment cette littérature bourgeoise mondiale, précisément, a construit comme mine de rien une patiente rhétorique du quotidien et a nourri les matrices culturelles de consommation qui l'accompagnent. Et il démontre assurément amplement comment l'étrangement inquiétant (Freud, 1919) a été repoussé en dehors du champ de la littérature reconnue, produite et célébrée – jusqu'à nos jours y compris.

Là où cet essai réellement précieux (et captivant dans sa manière d'articuler littérature, histoire et politique) n'est pas dépourvu d'ironie involontaire (c'est ce que développera Mark Bould dans son formidable « The Anthropocene Unconscious », convoquant Amitav Ghosh pour en pointer l'apport et les limites indéniables – on parlera prochainement de cet ouvrage sur ce même blog), c'est qu'il met en évidence un colossal point aveugle sans échapper lui-même à un deuxième impensé, dissimulé à l'intérieur du premier. En se conformant à un deuxième diktat de la norme bourgeoise, celui (analysé notamment, parmi d'autres, par le Michel Serres de « Jouvences sur Jules Verne » en 1974 ou le Francis Berthelot de « Bibliothèque de l'Entre-Mondes » en 2005) qui renvoie les « mauvais genres » en général et la science-fiction en particulier hors du champ de la littérature sérieuse, Amitav Ghosh ne parvient pas à enlever le deuxième bandeau placé sur ses propres yeux, recouvrant le premier qu'il avait pourtant ici si bien détecté et compris, et ne réalise pas que la littérature qu'il appelle de ses voeux, en multipliant les exemples de ce qu'elle pourrait traiter, existe déjà : c'est la science-fiction. Ou plutôt, car le romancier indien est à la fois d'une grande finesse et d'une réelle érudition, il constate que la science-fiction est sortie du champ autorisé, s'est retrouvée isolée à l'écart, quelque part au tournant de la première moitié du vingtième siècle.

C'est ainsi que la lectrice ou le lecteur, comme au théâtre de Guignol, souffrira en pensée aux côtés du grand romancier indien, en ayant envie, à chaque chapitre appelant à « d'autres récits de la crise climatique » (le sous-titre de l'essai), de lui crier : « Mais regarde, retourne-toi, ils sont là, ils sont là ! » – et constatera, légèrement effaré, à quel point les scripts ébauchés par Amitav Ghosh comme illustrations de ce qui serait nécessaire semblent être ceux de la « Trilogie climatique » ou du « Ministère du Futur » de Kim Stanley Robinson, du « Bleue comme une orange » de Norman Spinrad, de la trilogie des « Cités englouties » de Paolo Bacigalupi, du « Premier jour de paix » d'Elisa Beiram, du « Résolution » de Li-Cam, du « Susto » de luvan ou encore du « Choc terminal » de Neal Stephenson, pour n'en citer que quelques-uns parmi bien d'autres.

Ce qui nous permettra de conclure maintenant, mi-figue mi-raisin : « Cours, alerte romancier de (grande) littérature générale, le chemin de l'émancipation du carcan de cette norme mentale qui t'aveugle au second degré est encore devant toi ! »
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Amitav Ghosh, grand romancier indien et critique littéraire, s'est intéressé au changement climatique dans cet essai vraiment intéressant.
Il se pose plusieurs questions, comme par exemple, lorsqu'on aborde le sujet du changement climatique dans un roman, pourquoi est-il automatiquement classé dans le genre science fiction ou fantastique. Pourtant l'improbable est notre lot quotidien, à voir la météo et les drames qui surviennent de par le monde chaque jour. Pourquoi le changement climatique n'est pas une priorité des politiques alors qu'il est plus que temps de s'en préoccuper ?
Dans cet ouvrage, Amitav Ghosh soulève de nombreuses questions mais surtout il offre une excellente analyse. J'ai beaucoup apprécié la partie sur la littérature.

Dans "Le grand dérangement, d'autres récits à l'ère de la crise climatique" Amitav Ghosh sonne l'alarme. Cet essai est une véritable prise de conscience et je conseille vivement sa lecture. Quelqu'un n'avait-il pas dit : "Le changement c'est maintenant". Prenons conscience aujourd'hui et agissons.
Lien : https://www.inde-en-livres.f..
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This essay about the Grand Derangement, meaning the present climate change that we are experiencing, is a captivating reading. Amitav Ghosh makes us reflect on this period from three different perspectives: literature (stories), history and politics, all three very relevant to understand that the human being has great difficulties looking further than the end of her/his nose. All three parts show that we are very good at ignoring what could be beneficial for the wealth of the community and are very self-centred. Rich versus poor, East versus West, common sense versus immediate pleasure of a "bourgeois" life. Interesting and frighting.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il n’est pas difficile de montrer que l’ombre portée du changement climatique sur le paysage de la fiction littéraire est plus faible encore que celle qui voile l’arène publique. Pour s’en rendre compte, il suffit de parcourir les pages des journaux et des revues littéraires les plus lues (…). Dans ces publications, le sujet du changement climatique est toujours abordé par le biais de la non-fiction ; les nouvelles et les romans sont rarement appréhendés dans cette perspective. En effet, on pourrait presque dire que la fiction qui traite du changement climatique n’est par définition pas celle qui est prise au sérieux par les critiques littéraires sérieux : la simple mention du sujet suffit souvent à reléguer un roman ou une nouvelle au genre de la science-fiction. Comme si dans l’imaginaire littéraire, le changement climatique était en quelque sorte semblable aux extraterrestres ou aux voyages interplanétaires.
Il y a quelque chose de déconcertant dans cette étrange boucle de rétroaction. Assurément, il est très difficile d’imaginer une conception du sérieux qui soit aveugle aux potentielles menaces qui changeraient la vie. Et si l’urgence d’un sujet est effectivement un critère de son sérieux, alors, partant de ce que le changement climatique augure pour l’avenir de la planète, il devrait être assurément la préoccupation principale des écrivains du monde entier. Et je pense que c’est loin d’être le cas.
Mais pourquoi ?
Les courants du réchauffement climatique sont-ils trop sauvages pour que les barques coutumières de la narration ne naviguent dessus ? Mais la vérité, et c’est aujourd’hui largement reconnu, est que le sauvage est en train de devenir la norme de notre temps : si certaines formes littéraires sont incapables de négocier ces torrents, elles auront donc échoué – et leurs échecs devront être comptés comme l’un des aspects de la faillite plus vaste de nos imaginaires et de nos cultures, qui se trouve au cœur de la crise climatique. […]
Je suis moi aussi préoccupé depuis longtemps par le changement climatique, mais cela est aussi vrai de mon œuvre : ce sujet n’est abordé qu’indirectement dans ma fiction. En pensant au décalage qui existe entre mes préoccupations personnelles et le contenu de mon œuvre publiée, j’en suis arrivé à me convaincre que cette discordance ne relève pas de préférences personnelles : elle découle de ces formes étrange de résistance que le changement climatique présente à ce qui est aujourd’hui considéré comme de la fiction sérieuse.
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Mes ancêtres étaient des réfugiés écologiques bien avant que ce terme ne soit inventé.
Ils venaient de ce qui est maintenant le Bangladesh ; leur village était construit sur les berges du fleuve Padma, un des cours d’eau les plus puissants du pays. Mon père me raconta ainsi leur histoire : un jour, au milieu des années 1850, le grand fleuve changea soudainement de cours et noya le village ; seuls quelques habitants purent s’échapper sur les hauteurs. Cette catastrophe déracina nos ancêtres ; dans son sillage, ils prirent la route vers l’ouest et ne s’arrêtèrent qu’en 1856 où ils s’établirent à nouveau sur les rives d’un fleuve, le Gange, dans l’État du Bihar.
J’ai entendu pour la première fois cette histoire lors d’un voyage familial nostalgique, alors que nous descendions le Padma sur un bateau à vapeur. J’étais alors un enfant, et en regardant dans les eaux tumultueuses, j’imaginai une grande tempête, avec des cocotiers qui ployaient jusqu’à ce que leurs frondes fouettent le sol ; je me représentai des femmes et des enfants courant à travers les hurlements du vent pendant que les eaux montaient autour d’eux. je pensai à mes ancêtres assis blottis sur une butte, regardant leurs habitations se faire ainsi balayer.
À ce jour, lorsque je pense aux circonstances qui ont donné forme à ma vie, je me souviens de la force des éléments qui ont arraché mes ancêtres à leur terre et les ont emportés dans une série de périples qui ont précédé et rendu possibles mes propres voyages. Lorsque j’examine mon passé, le fleuve semble soutenir mon regard, me fixant à son tour, comme pour mieux demander : « Me reconnais-tu, où que tu sois ? » […]
Voilà, j’imagine, ce que mes ancêtres ont vécu le jour où les eaux du fleuve sont montées pour prendre leur village : ils se sont éveillés à la reconnaissance d’une présence qui avait tant modelé leurs vies qu’ils avaient fini par la considérer comme acquise, tel l’air que l’on respire. Mais, évidemment, l’air aussi peut s’animer avec une violence soudaine et mortelle, comme il le fit au Cameroun en 1986, lorsqu’un grand nuage de dioxyde de carbone jaillit du lac Nyos et retomba sur les villages environnants, tuant 1 700 personnes et un nombre incalculable d’animaux. Le plus souvent néanmoins, l’air tue avec une insistance calme – comme ne le savent que trop bien les habitants de New Delhi et de Beijing, là où poumons et sinus enflammés sont des preuves supplémentaires qu’il n’y a pas de différence entre le dehors et le dedans ; entre utiliser et être utilisé. Ce sont aussi des moments de reconnaissance, où l’on se rend compte que l’énergie qui nous entoure, dont les flux se déploient sous nos pieds et dans les câbles de nos murs, qui anime nos véhicules et illumine nos chambres, est une présence englobante qui possède peut-être ses propres desseins dont nous ne savons rien. […]
Mais lorsqu’il s’agit de traduire ces perceptions grâce à mon imagination – en fiction, donc -, je fais face à des défis d’un ordre tout à fait différent par rapport à ceux que j’ai précédemment relevés dans mon œuvre. À cette époque, ces défis semblaient être spécifiquement liés à l’écriture du livre Le Pays des marées ; aujourd’hui, bien des années plus tard, alors que les impacts grandissants du changement climatique ont commencé à menacer l’existence même des basses terres comme les Sundarbans, j’ai l’impression que ces problèmes ont des implications bien plus vastes. J’en suis venu à reconnaître que les défis que pose le changement climatique à l’écrivain contemporain, bien que spécifiques sur certains aspects, sont aussi les produits de quelque chose de plus profond et de plus ancien ; qu’ils dérivent ultimement de l’ensemble des formes et conventions littéraires qui ont façonné l’imagination narrative précisément durant la période où l’accumulation de carbone dans l’atmosphère réécrivait la destinée de la Terre.
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Qui peut oublier ces moments où quelque chose qui semble inanimé s’avère être pleinement, voire dangereusement vivant ? Par exemple, lorsqu’une arabesque dans le motif d’un tapis se révèle être une queue de chien qui, si l’on marchait dessus, pourrait entraîner une morsure à la cheville ? Ou quand on attrape un cep de vigne à l’air innocent qui se trouve être un ver ou un serpent ? Quand un tronc flottant inoffensif s’avère être un crocodile ?
J’imagine que les réalisateurs de L’Empire contre-attaque avaient en tête un choc de cette sorte lorsqu’ils ont créé la scène où Han Solo fait atterrir son vaisseau le Faucon Millenium sur ce qu’il prend pour un astéroïde, uniquement pour découvrir qu’il est entré dans le gosier d’un monstre de l’espace endormi.
Se souvenir de cette scène mémorable aujourd’hui, plus de 35 ans après la réalisation de ce film, c’est reconnaître son impossibilité. Car si Han Solo devait jamais exister, dans un avenir proche ou lointain, ses hypothèses à propos des objets interplanétaires seraient à coup sûr différentes de celles qui avaient cours en Californie à l’époque où le film a été réalisé. Les humains de demain comprendront sans nul doute, avec la connaissance qu’ils auront vraisemblablement de l’histoire de leurs prédécesseurs sur Terre, que c’est seulement durant une très brève période, qui aura duré moins de 300 ans, que nombre de leurs semblables ont cru que les planètes et les astéroïdes étaient inertes.
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Mais la Terre de l'ère du réchauffement climatique est précisément un monde de continuités insistantes et incontournables, animé par des forces qui ne sont rien d'autre sinon des forces vastes au-delà du concevable. Les eaux qui envahissent les Sundarbans inondent aussi bien Miami Beach ; les déserts avancent aussi bien en Chine qu'au Pérou ; les incendies s’intensifient en Australie, tout comme au Texas et au Canada
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Every human being who has ever lived has played a part in making us the dominant species on this planet, and in this sense every human being, past and present, has contributed to the present cycle of climate change.
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Rencontre avec le romancier Amitav Ghosh, auteur de "Le grand dérangement : d'autres récits à l'ère de la crise climatique" et de "Gun Island".
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