La châtelaine de Woolton Manor

Nous sommes ici dans une romance Harlequin pur jus. Ils s'aiment l'un l'autre dès le début, sans se le dire, imaginant plutôt toujours le pire de la part de l'autre, même dans les moments les plus critiques pour mieux découvrir à la fin qu'ils ont gâché de longs mois à se torturer inutilement.
On le sait, et c'est finalement un peu pour ça aussi qu'on ouvre un Harlequin de temps en temps.

Le contexte historique est assez bien posé. Tout démarre à la Cour d'Henri VII (Henri Tudor) monté sur le trône après la mort de Richard III, son rival. La jeune lady Agnès, qui se fait appeler Maddy par ses familiers, y est réfugiée en tant que pupille, son père et ses frères ayant péri sous la bannière de la Maison de York. Afin de concrétiser la fin de la guerre des deux Roses et renforcer les liens entre la Maison de Lacastre et la Maison de York, le roi propose à lady Agnès de récupérer son domaine si elle accepte de se marier à un chevalier, sir Geraint qui prendra ainsi possession de Woolton Manor.
Même sans rien y connaître aux préalables, on comprend vite les enjeux grâce aux informations données par l'autrice qui sont suffisantes, sans rien alourdir.

Les personnages quant à eux sont bien entendu caricaturaux. Maddy est alternativement présentée comme une jeune femme à la naïveté confondante et n'ayant aucune confiance en ses charmes et comme une jeune femme assertive et presque butée. Ces traits de caractères semblent dissonants mais finalement assez classiques dans ce genre de littérature. Geraint quant à lui s'écarte légèrement du stéréotype du beau ténébreux brutal aux manières rustres habituel car l'autrice lui a donné un coeur dès les premières pages. Ainsi, même s'il passe son temps à imaginer à tort que sa femme le trompe toutes les cinq minutes, il est doué d'une certaine prévenance qu'il active régulièrement. En fait, l'autrice a un peu renversé les codes car c'est ici l'homme qui rêve de faire un beau mariage d'amour alors que la femme ne sait même pas vraiment à quoi ça peut ressembler.

Un classique donc pour la collection des Historiques qu'il fut agréable de lire.