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Citations sur Un avion sans elle (251)

Le choc propulsa Izel dix mètres plus loin, contre l’issue de secours. Ses deux adorables petites jambes gainées de noir se tordirent comme les membres d’une poupée de plastique entre les mains d’une fillette sadique ...
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Ce furent les dernières images avant la collision, avant que l’Airbus ne défie la montagne.
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Izel pesta. Elle tira machinalement sa jupe relevée sur son bas filé. Quelle galère ! Elle les aurait bien mérités, ses trois jours et deux nuits de plaisirs à Paris !
Tout alla alors très vite.
Un bref instant, Izel crut entendre, en écho, un autre cri de nourrisson, quelque part dans l’avion, un peu plus loin sur sa gauche. La main troublée du type au baladeur frôla le nylon gris de ses cuisses. Le vieil homme turc avait passé une main autour de l’épaule de la femme voilée et levait l’autre vers Izel, suppliante. La mère, juste devant elle, debout, tendait les bras pour serrer sa fille libérée des sangles de son cosy.
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Conscients que le mouvement de l’avion n’était plus simplement provoqué par de simples rafales hivernales. Sous l’effet de la secousse, Izel tomba sur le côté. Son coude enfonça le baladeur-cassette dans la poitrine de son propriétaire, sur sa droite, lui coupant le souffle. Elle ne prit même pas le temps de s’excuser, se redressa. Juste devant elle, la fillette de trois mois pleurait toujours. Sa mère se penchait à nouveau vers elle, commençait à détacher la ceinture de sécurité de l’enfant…
— Non, madame ! Non…
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De brefs cris explosèrent, mais la plupart des passagers gardèrent le silence. Muets.
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L’avion décrocha encore. Trois secondes, mille nouveaux mètres, peut-être.
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La mère, assise juste à côté, détachait sa ceinture pour se pencher vers sa fille.
— Non, madame, insista Izel. Vous devez rester attachée. C’est impératif. C’est…
La mère ne se donna même pas la peine de se retourner, encore moins de répondre à l’hôtesse. Ses longs cheveux dénoués tombaient dans le cosy. Le bébé hurla, plus fort encore.
Izel hésita sur la conduite à tenir, se rapprocha.
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— Tout va bien. Je vous assure.
Izel progressait calmement dans l’allée quand l’Airbus pencha à nouveau sur le côté. Quelques cris fusèrent. Un jeune type assis sur la droite d’Izel, qui tenait à deux mains un baladeur-cassette, cria d’un air faussement enjoué :
— C’est pour quand, le looping ?
Quelques rires timides lui répondirent, immédiatement couverts par les cris d’un nourrisson. L’enfant était allongé dans un cosy juste devant Izel. A quelques mètres. Le regard de l’hôtesse de l’air se posa sur la petite fille âgée à peine de quelques mois, elle portait une robe blanche à fleurs orange qui dépassait d’un pull de laine écru en jacquard.
— Non, madame, intervint Izel. Non !
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Ses attentions rassurantes se posèrent successivement sur un garçon de dix ans qui s’accrochait à la main de sa grand-mère, sur un jeune cadre à la chemise froissée qu’elle aurait volontiers recroisé le lendemain sur les Champs-Elysées, sur une femme turque dont le voile, sans doute mal ajusté à cause du réveil brutal, lui barrait la moitié des yeux, sur un vieil homme recroquevillé sur lui-même, les mains 23 décembre 1980, 00 h 33
L’Airbus 5403 Istanbul-Paris décrocha. Un plongeon de près de mille mètres en moins de dix secondes, presque à la verticale, avant de se stabiliser à nouveau. La plupart des passagers dormaient. Ils se réveillèrent brusquement, avec la sensation terrifiante de s’être assoupis sur le fauteuil d’un manège de foire.
Ce furent les hurlements qui brisèrent net le fragile sommeil d’Izel, pas les soubresauts de l’avion. Les bourrasques, les trous d’air, elle en avait l’habitude, depuis presque trois ans qu’elle enchaînait les tours du monde pour Turkish Airlines. C’était son heure de pause. Elle dormait depuis moins de vingt minutes. Elle avait à peine ouvert les yeux que sa collègue de garde, Meliha, une vieille, penchait déjà vers elle son décolleté boudiné.
— Izel ? Izel ? Fonce ! C’est chaud. C’est la tempête, dehors, il paraît. Zéro visibilité, d’après le commandant. Tu prends ton allée ?
Izel afficha l’air lassé de l’hôtesse expérimentée qui ne panique pas pour si peu. Elle se leva de son siège, réajusta son tailleur, tira un peu sur sa jupe, admira un instant le reflet de son joli corps de poupée turque dans l’écran éteint devant elle et avança vers l’allée de droite.
Les passagers réveillés ne hurlaient plus, mais ouvraient des yeux plus étonnés qu’inquiets. L’avion continuait de tanguer. Izel entreprit de se pencher avec calme sur chacun d’entre eux.
— Tout va bien. Aucun souci. On traverse simplement une tempête de neige au-dessus du Jura. On sera à Paris dans moins d’une heure.
Le sourire d’Izel n’était pas forcé. Son esprit vagabondait déjà vers Paris. Elle devait y rester trois jours, jusqu’à Noël. Elle était excitée comme une gamine à l’idée de jouer les Stambouliotes libérées dans la capitale française.
Ses attentions rassurantes se posèrent successivement sur un garçon de dix ans qui s’accrochait à la main de sa grand-mère, sur un jeune cadre à la chemise froissée qu’elle aurait volontiers recroisé le lendemain sur les Champs-Elysées, sur une femme turque dont le voile, sans doute mal ajusté à cause du réveil brutal, lui barrait la moitié des yeux, sur un vieil homme recroquevillé sur lui-même, les mains coincées entre ses genoux, qui lui jetait un regard implorant…
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— Tout va bien. Aucun souci. On traverse simplement une tempête de neige au-dessus du Jura. On sera à Paris dans moins d’une heure.
Le sourire d’Izel n’était pas forcé. Son esprit vagabondait déjà vers Paris. Elle devait y rester trois jours, jusqu’à Noël. Elle était excitée comme une gamine à l’idée de jouer les Stambouliotes libérées dans la capitale française.
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