Un - le plus célèbre par le texte qui donne son titre au recueil - des nombreux recueils de
nouvelles et de courts récits que
Dino Buzzati écrivit à partir de la fin des années 1930.
Très varié par le genre d'histoires contées et par le style. Les
nouvelles sont en général bonnes, originales, surprenantes, déroutantes : Buzzati étant aussi journaliste et il partait probablement souvent d'une histoire vraie qu'il avait suivie ou de la lecture d'articles pour créer des récits où le fantastique, le fantaisisme, l'absurde, l'imaginaire.. permettent d'écrire, par ces subterfuges, sur des thèmes récurrents, la mort, la vie, le sens de celle-ci, les relations hommes/femmes, l'amour.. Mais, comme on dit aujourd'hui, pas que.
Sur la soixantaine de textes il n'y en a qu'une demi-douzaine que j'ai moins apprécié, sûrement car je n'ai pas compris le message.. car message il y a en général.
C'est souvent écrit de manière efficace - le genre court l'exige - et parfois plus poétique voire lyrique (quelques très belles lignes), comme si ce contemporain de
Queneau (né 3 ans avant et mort 4 ans après) , s'amusait aussi à des
exercices de style.
De l'ensemble se dégage une vision assez désabusée, voire désespérée, de la condition humaine, de l'évolution de nos sociétés du XXIe siècle, emballée dans un tissu d'humour et d'absurde qui l'aidait sans doute à faire passer la pilule (il a dit que
le K était
le Désert des Tartares - long et lent roman dont je recommande la lecture et la vision de sa version cinéma - en pilule..).
Une dernière chose : je regrette de ne pas avoir lu la post-face avant car je pense qu'elle m'aurait aidé à mieux apprécié et comprendre le sens de certaines
nouvelles.