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Critique de MarcelP


A quoi tient le charme ? En attendant Bojangles nous offre celui d'une musique légère et mélancolique simultanément, d'un style fluide mais heurté quelquefois, de personnages trop beaux pour qu'on ne désire les souhaiter vrais et d'un balluchon d'enfance, sac à rires, sac à larmes, qui joue pizzicato sur nos cordes sensibles...

Dans ce court mais très dense roman, Olivier Bourdeaut fait danser, virevolter et toupiller un ménage à trois (un couple et leur fils) et leurs amis (une grue couronnée et un ventripotent sénateur) sur une valse de "douce marginalité, (de) pieds de nez perpétuels à la réalité, (de) bras d'honneur aux conventions, aux horloges, aux saisons, (de) langues tirées au qu'en-dira-t-on" et nous entraîne irrémissiblement dans cette ronde effrénée. C'est un échafaudage fragile, un château d'allumettes que l'on devine inflammable.

Merveilleusement atemporel (malgré Nina Simone, Joséphine Baker ou Claude François), le récit se dévore en funambule : on tutoie l'éther et on voussoie la bascule que l'on sent inexorable.

Les illustrations toutes en douceur de Christian Cailleaux participe à ce sentiment d'immatérialité, traçant des silhouettes Modern style et des pochades à la Sempé, croquant à la ligne claire les broutilles d'une vie, ambrant sa palette bleue de mordorures orangées.

En attendant Bojangles a les effets d'une "caïpirowska" : tout doux comme le sucre roux, suret comme le citron vert et puissant comme la vodka, il vous fait très vite tourner la tête et le coeur. Un tendre cocktail.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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