Je trouve utile de ralentir le temps pour le réduire à des minutes. Cela donne du sens à toutes les heures, à tous les jours et à toutes les années qui servent à payer nos biens matériels. Je calcule la valeur à l’aide d’une monnaie plus vraie. Ce ne sont pas uniquement des années de travail que nous dépensons. Ce sont des années de vie.
C’est toujours pendant une forme de traversée, le passage d’un espace à un autre, que votre cœur s’ouvre et que tous vos rêves commencent.
Je suis une île. J’ai un nom. Une poignée de vent en guise de voix. J’offre à la mer ce silence froid qui est en moi.
C’est le silence qui me frappe. Il a quelque chose de poreux, comme si le ciel tout entier s’était déversé à l’intérieur, ne laissant que peu de place au reste. Ici, nul éclat de voix, nulle brique à travers la vitre. Nul fracas métallique de bâton sur une grille métallique ni grondement de bus. À l’intérieur, le silence qui règne rappelle l’eau fraîche et pure. Et je sais que c’est ce calme que je recherche depuis longtemps.
Quel moment extraordinaire que celui où vous revoyez le calibrage de votre compas et trouvez un cap. Je rêvais de fixer mon regard sur un horizon brut et dégagé depuis des années — depuis que j’avais trouvé une vieille carte de l’Écosse et que je l’avais épinglée dans le couloir de mon appartement.