À bien y penser, l'histoire n'est pas si différente de (l'excellentissime)
Toxoplasma : face à une catastrophe inéluctable, les personnages coincés dans une ville aux accents surréels profitent d'une dernière parenthèse de liberté et de folie – le tout rythmé par une radio pirate. C'est très touchant sous des dehors loufoques et déjantés, ça donne envie de s'en mettre plein les oreilles avec Les Planètes de Gustav Holst (là où
Toxoplasma donnait envie de réécouter la filmographie complète de
David Cronenberg).
Pourtant, malgré pas mal d'éléments percutants (notamment les Victoriens convaincus de voyager dans le temps), l'ensemble global m'a moins marquée. Contrairement à
Toxoplasma, je ne garde pas de cette lecture un souvenir impérissable et j'ai un peu de peine à m'expliquer pourquoi. Dans
Wonderful, les enjeux sont beaucoup plus gros, mais on a bizarrement l'impression que ça va beaucoup moins loin – peut-être à cause de personnages moins creusés, d'un fond politique moins assumé, d'un traitement plus vieilli qui résonne moins bien avec l'époque, d'une plume plus classique, je ne sais pas exactement.
J'aurais tendance à penser que comme
Wonderful a été écrit quinze ans avant
Toxoplasma, c'est plutôt une bonne nouvelle que ça soit moins bon. Ça laisse penser que
Sabrina Calvo a fini par trouver le ton juste et mettre sa plume en valeur, sans jamais renoncer aux éléments de base qui en font une autrice si particulière.