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À bien y penser, l'histoire n'est pas si différente de (l'excellentissime) Toxoplasma : face à une catastrophe inéluctable, les personnages coincés dans une ville aux accents surréels profitent d'une dernière parenthèse de liberté et de folie – le tout rythmé par une radio pirate. C'est très touchant sous des dehors loufoques et déjantés, ça donne envie de s'en mettre plein les oreilles avec Les Planètes de Gustav Holst (là où Toxoplasma donnait envie de réécouter la filmographie complète de David Cronenberg).

Pourtant, malgré pas mal d'éléments percutants (notamment les Victoriens convaincus de voyager dans le temps), l'ensemble global m'a moins marquée. Contrairement à Toxoplasma, je ne garde pas de cette lecture un souvenir impérissable et j'ai un peu de peine à m'expliquer pourquoi. Dans Wonderful, les enjeux sont beaucoup plus gros, mais on a bizarrement l'impression que ça va beaucoup moins loin – peut-être à cause de personnages moins creusés, d'un fond politique moins assumé, d'un traitement plus vieilli qui résonne moins bien avec l'époque, d'une plume plus classique, je ne sais pas exactement.

J'aurais tendance à penser que comme Wonderful a été écrit quinze ans avant Toxoplasma, c'est plutôt une bonne nouvelle que ça soit moins bon. Ça laisse penser que Sabrina Calvo a fini par trouver le ton juste et mettre sa plume en valeur, sans jamais renoncer aux éléments de base qui en font une autrice si particulière.
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Le roman « Wonderful » a obtenu le prix Julia Verlanger, pour ma part, je lui dédis le prix du livre ennuyeux de mes lectures 2021 ex æquo avec « En approchant de la fin ». Ici, on est dans un récit pré-apocalyptique, c'est-à-dire qui se passe juste avant une catastrophe qui doit décimer la vie terrestre, en l'occurrence la chute de la Lune sur la Terre. On pourrait s'attendre à une guérilla de survie, mais nous sommes au pays de sa majesté avec tout le flegme britannique. Tandis que nous nous battons, nous barbares, pour des rouleaux de papiers toilettes, eux seraient du genre à tendre la main pour vous le donner. Bref, si vous voulez de l'action, de la violence, du dynamisme… passez votre chemin. C'est dans la continuité d'un Ballard.

Que dire, à part qu'il ne passe pas grand-chose, même rien sur le tiers du livre, soit la contenance de ma lecture. Après, m'être bien ennuyé et sachant que le reste serait du même acabit, j'ai décidé de refermer définitivement ce livre avec un désagréable goût de perte de temps. C'est bien dommage quand je vois qu'une grande majorité des lecteurs, ont adoré ce roman, mais je ne suis pas le seul à ne pas parvenir à continuer et le finir, ce qui me réconforte un peu.

Ce livre avait de bonnes idées, je pense à la tension que l'on aurait pu avoir avec la chute imminente de notre joli astre, sans oublier les factions, la décadence de la famille royale remplacée par la branche Victoria. Ce bouquin rejoint une liste déjà importante de mes lectures abandonnées.
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Wonderful... le bouquin qui traînait dans ma pile à lire depuis holala.. et qui s'est retrouvé dessus, donc allez zou, hop, lu.

Pitch :
Vous écoutez Blue FM... La radio de la fin du monde... Pour que votre fin soit plus douce, pour que vous dansiez sur le bord du monde, alors que le monde touche à sa fin...
Le ciel va nous tomber sur la tête... La lune surtout... Et pourquoi la fin du monde ne se ferait pas en musique ?

Vachte j'ai des livres chelous !
Vous savez les livres où vous panez rien, vous lisez et vous panez rien... vous aimez, vous lisez encore, mais vous panez pas plus, à peine.
Vous lâchez prise, avec ce livre obligé de lâcher prise. Si vous vous accrochez ne serait-ce qu'à un zeste de rationalité, vous allez vous perdre encore plus. Ça ne passera pas. Pas du tout.
Alors vous lâchez prise, vous oubliez que vous panez rien... que vous êtes aussi perdu que Loom...

Loom ce médecin de fin du monde, qui pense à Pooh en train de mourir de chagrin dans un complexe cinématographique où l'on passe des Hitchcock...
Loom qui court, Loom qui pense, Loom qui veut comprendre (comme nous).
Loom qui se retrouve aux prise avec des entité étranges, des aventures foutraques, des rencontres exubérantes... surréaliste.
Surréaliste épicétout !

Fou, un trip sous acide, avec une bande son...
Avec Tom Waits et sa voix éraillée, avec les dessins d'Arthur Rackham... avec les étoiles.
Avec les rêves, les folies, avec les oripeaux de normalité jetés aux oubliettes, pour faire place à la féerie, la dinguerie, bizarrerie baroque.
Rencontrer la reine Mab dans les jardins de Kensington... rencontrer Clochette même si elle s'appelle autrement... faire un clin d'oeil à Barrie et à son Peter Pan, ou à Alice et son pays des merveilles...
Danser, manger du chocolat...
Le tout sur fond d'une musique qui craquelle...
Les costumes sont changeant, ceux des rêves de l'enfance qui viennent effacer les respectabilités d'adulte... ne plus avoir peur et se balader en costume de homard de dinosaure... de Dodo...

Une dernière chasse aux trésor, une dernière aventure... Pour faire passer le temps, pour ne pas y penser à cette fin du monde qui pèse... Pour oublier le vide en nous, autour de nous, le vide des écrans de télé qui vomit sa neige.... Et ce grand vide qui se rapproche à pas de géants...

La fin du monde est là, à quoi bon... redevenir des mômes, avec des rêves de mômes et des ballons gonflés à l'hélium qui crissent... vont-ils finir par s'envoler dans le bleu du ciel ? Pour être enfin libre ?
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Les romans de Calvo sont un peu comme les films de Tim Burton ou Jean-Pierre Jeunet ; ils ont une esthétique qui les rend vraiment particuliers.

L'histoire est folle, décalée, dégentée-, comme d'habitude-. C'est une suite de tableaux magiques et poétiques. J'ai adoré les évocations de la neige et de l'hiver qui m'ont fait revivre des émotions vécues dans d'autres romans ou nouvelles de l'auteur. Il y a les fées, Londres, les mythes fondateurs, l'époque révolue des calèches et des belles dames. J'ai particulièrement aimé le voyage dans le Kaléidoscope où les personnages voyagent dans un univers mi-2D entre la carte et le décor de théatre avec des véhicules jouets. de plus la plongée dans le monde fantastique est d'autant plus vertigineuse que le roman commence à notre époque.

Lien : http://baobabcity.over-blog...
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Wonderful de David Calvo est un roman pré-apocalyptique. le monde est sur le point d'être détruit. C'est pas la faute au calendrier maya, au réchauffement de la planète ou à une guerre nucléaire, c'est la Lune qui est en train de se fissurer et qui va tomber sur Terre en faisant un sacré boucan. Quelques jours avant la catastrophe finale, le lecteur suit la trajectoire de plusieurs personnages dans Londres. Une Londres irréelle où un mystérieux animateur de radio fait jouer sa playlist personnelle, où des rôlistes/GNistes nient la réalité en revivant la grandeur victorienne, où un grand marathon de danse est sur le point de débuter...

Il y a de la chimérie dans ce livre de David Calvo. C'est un rêve éveillé, avec ce que ça comporte d'incompréhensible, de symbolique, d'allusif. C'est par moment décousu, comme tout bon rêve, mais la logique interne du bidule est bien là, palpable pour peu qu'on se laisse flotter sur l'écriture du monsieur. Une narration au présent, d'ailleurs, un style que j'affectionne.

Par moment, j'ai eu l'impression de lire un hommage à Neil Gaiman. La faute au décor londonien et aux tribulations des personnages, qui m'ont énormément fait penser à Neverwhere, surtout quand on passe à travers les différentes strates sociales de cette Londres qui est sur le bord du précipice. Et puis le Mobile m'a beaucoup fait penser aux Endless de Sandman. C'est pas un reproche, ceci dit, car l'auteur a son propre univers, ces marottes à lui. Ce n'est pas une pâle copie gaimanienne, c'est avant tout du Calvo.

J'en dis volontairement pas plus sur l'intrigue et le genre du roman, car le plaisir vient aussi de la surprise de la découverte, non mais.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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On y est: la fin du monde sonnera dans quelques heures. Et Loomis, le docteur, tente de conserver sur cette Terre qui fuit un semblant de sens à sa vie, pensant sans cesse à sa femme, Pooh, qu'il aime tant et qui dans son coin meurt de chagrin.
Entre un bal gigantesque, dernier baroud d'une population perdue, et des enlévements commis par un mystérieux groupe de personnes habillées de noir, cette fantasy urbaine hautement originale nous plonge dans une atmosphère onirique où chacun essaie de rattraper ce temps qui s'en va inexorablement, ne sachant pas trop comment occuper ces derniers instants.
Un très curieux roman peuplé de fées, de créatures perdues, d'une quête folle pour un film qui doit tout résoudre, et qui laisse une empreinte indélébile dans l'esprit du lecteur qui se dit que décidément il n'avait jamais rien lu de semblable.
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Ne lisez pas ce livre sans avoir pris votre came. Et encore.
Loin de moi pour autant l'idée de dire que "Wonderful" est mauvais. C'est tout le contraire : il tient ses partis pris jusqu'au bout. Mais le problème, ce sont ses partis pris en eux-même.
David Calvo, pourtant, c'est un mec avec un humour génial, une imagination dingue et une poésie folle. Un peu trop, peut-être ? Non, même pas. de l'imagination, on n'en aura jamais assez. Mais il faut savoir la doser.
C'est pourtant pas ce que j'aurais aimé voir en ce livre. J'aurais aimé voir un enchevêtrement de situations de fin du monde, et voir comment les gens réagissaient, comment tout était lié sans pour autant qu'un élément piétine les autres. La lune meurt, OK ; les hommes en noir, le vent, OK. le postulat auquel je m'attendais, c'est : "C'est la fin du monde, donc la lune mourante est une conséquence". le postulat de l'auteur, c'est : "La lune meurt, donc la fin du monde est une conséquence".
Bon, c'est pas pour autant que le livre est mauvais. Tout est lié, oui, mais c'est centré autour de la lune, soit. Les relations humaines sont montrées, elles aussi. Seulement, ça va loin, très très loin. Et pas forcément dans la direction qu'on voudrait.
Car côté surréalisme, on s'y enfonce à pieds joints : les planètes sont des entités douées de conscience qui peuvent se matérialiser sous une forme humaine, on a un gros complot cosmico-cinglé avec une histoire de sanskrit qui ne sera jamais résolue, la neige sur la télévision est de la neige pour de vrai, les nains se mettent à exister et les détectives privés se transforment en galliminus. Bon, je sais, suspension d'incrédulité, mais ce n'est pas parce que le cosmos part en couille que les humains aussi. D'accord, c'est la fin du monde et ils n'ont aucune issue, donc ils auront donc un comportement inapproprié, mais ça ne justifie pas toutes leurs réactions parfois complètement cartoonesques.
Et puisqu'on parle d'humains, le livre pose sur eux une vision vraiment particulière : les humains sont petits et égoïstes, et les Planètes, les divinités, valent mieux qu'eux car leur monde est merveilleux et qu'elles sont bien plus âgées et expérimentées. Qu'un livre puisse nous délivrer une telle leçon d'humilité, pourquoi pas ? Des alternatives à l'humanisme ou au nihilisme, on n'en croise pas tant que ça. Mais les Planètes sont certes mystérieuses, il n'en reste pas moins que leurs réactions et leurs relations entre elles soient totalement humaines. Et les vrais humains sont montrés eux tels quels, ce qui fait qu'il n'y a aucun contraste. Vous savez à quel point j'ai horreur des clichés et je rejette le manichéisme simpliste (car il peut être complexe, à condition d'être atténué), mais là... il n'y a aucune raison de respecter la volonté des Planètes d'anéantir l'humanité. Ce n'est même pas à elle qu'elle en veut ! Et si le message, c'est "les dieux sont des ordures", alors strictement rien n'est orchestré pour nous faire penser ça.
Alors, qu'est-ce qu'a ce livre de si bon ? Eh bien, d'accord, il est totalement surréaliste et premier degré, mais il invente sa propre logique et il s'y tient. Ou du moins, il ne la brise pas sans une bonne raison. L'histoire est surréaliste, alors on pousse le bouchon jusqu'au bout. Son intrigue est décousue et improbable, alors on ne va pas chipoter sur des degrés d'une crédibilité quelconque. le sense of wonder est présent, lui aussi, mais mêlé à du carton-pâte, du grand-guignol : toutes les extrémités qu'on pouvait expérimenter dans ce domaine-là sont poussées dans leurs derniers retranchements. On peut peut-être comparer ça à du David Lynch en un peu moins noir, mais je vois surtout dans ce déferlement créatif une envie de se défaire d'absolument tout ce que la littérature, spéculative ou non, a pu imposer. Mais des fois, c'est le trop-plein : la poésie qu'on désire tant apporter au roman ne prend pas, sauf dans les tout derniers chapitres. Pourtant, elle aussi sait en mettre plein les yeux.
C'est donc un de ces livres maudits, à la fois bâtards et harmonieux, des fleurs du mal postmodernes complètement barrées et assumées ; c'est donc aussi un patchwork. Et très franchement, en voir de temps en temps, ça ne fait pas de mal. Et si on en faisait une adaptation, bordel ! qu'est-ce que j'aimerais la voir ! J'imagine tellement bien une Londres grise et glacée sous un éclairage bleu pâle, habitée seulement de la symphonie d'Yves Klein... Eh oui, parce que non seulement ce serait beau, mais en plus, le bleu a mine de rien un sacré rôle : c'est l'hiver, l'instant où le monde paraît délavé et le ciel plus azur que jamais ; et Blue FM, par son total non-sens, symbolise une humanité perdue, sur le chemin de l'extinction, décadente et obsolète. Quant aux autres Couleurs, elles se révèlent étrangères et donc hostiles à ce monde en perdition.
Donc, "Wonderful", c'est un peu de diversité (beaucoup, même), et une expérience à tenter. Et c'est encore mieux quand on écoute un morceau de tribecore totalement défoncé et tout aussi délirant.
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Des failles étoilent la Lune. C'est certain : elle se meurt. Avec elle, la Terre va disparaître et tous ses habitants « et tous les enfants et les papas, et les mamans, les plages et le sable et le souffle blanc quand il fait froid, la sueur sur le front et la neige dans la télévision » (p. 295) C'est l'apocalypse, autrement nommée « fin du monde ». Ça a l'air terrifiant, ça a l'air très beau aussi, comme des feux d'artifice qui en éclatant révèlent leur superbe visage destructeur. La fin du monde se chante sur Blue FM au rythme des tubes aux titres suggestifs. Au milieu de tout cela, dans un Londres déboussolé, le Docteur Loom s'est lancé à la poursuite d'un film très convoité pour sauver sa femme qui se meurt de chagrin. Des hommes en noir vont faire barrage tandis que les couples se pressent pour s'inscrire au grand marathon de danse sur Trafalgar Square…

Cette oeuvre a la douceur et l'amertume des bonbons d'antan : en fondant lentement sur la langue, les mots révèlent une nostalgie pleine d'une tendresse douce-amère. Dans ce passé-futur qu'invente David Calvo, le lecteur vogue parmi des personnages décalés, absurdes, attachants. « Wonderful » est une sorte d'« Alice au pays des merveilles », un conte fantastique, fantaisiste, labyrinthique, où l'on ne se perd pourtant jamais, si l'on accepte de lâcher la bride du sens pour s'ouvrir à la langue de l'au-delà des mots. le sens est peut-être niché dans ce flocon de neige, le bel « Ornette » qui clignote dans le tube cathodique d'une télé remplie de neige ? La poésie coule à flot, côtoyant l'absurde, le révélant, l'embellissant. L'absurde d'un monde voué à une fin. le point final est effrayant, dérangeant, on l'élude ou on le met en lumière, comme David Calvo, pour louer sa beauté terrifiante. En suspens, suspension d'espace. En attente, capitonnée, feutrée. Et finalement, la fin paraît bien belle, comme ce feu d'artifice qui en éclatant de lumière terrifie si sûrement.
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Scènes poétiques et burlesques montent sur la scène tour à tour. Tragédie & Comédie se succèdent. La forte sensibilité des personnages frôlera leur intense exaltation. Dans un Londres où Big Ben a cessé de sonner, dans un Londres où l'esprit baroque prime, dans un Londres où tout est possible, vous n'aurez qu'une envie : y entrer !
(chronique complète sur le blog)
Lien : http://livrement.wordpress.c..
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Vous avez peut-être entendu parlé de la collection 10 ans 10 euros lancé par les éditions Bragelonne pour leur 10 ans. Bref, j'en ai acheté un certain nombre et Wonderful a été mon tout premier. Je suis tombée en exaltation devant la couverture que j'ai trouvé très jolie avec cette belle lune rappelant celle de Méliès ( et il est de fait maintenant fort connu que quand une couverture est jolie, le livre fini immanquablement dans le panier, manque plus que le résumé ...
Lien : http://autrecotedumiroir.net..
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