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Critique de Mercely


Pour son premier roman, Clément Camar- Mercier nous livre un récit terrible, celui de deux jeunes personnes qui, suite à une dérive de trop, vont pousser la porte, d'une clinique de désintoxication. C'est dans ce cadre particulier, que leurs chemins vont se croiser.
Jeanne est une actrice reconnue dans le monde de la pornographie. Elle a coupé les ponts avec les siens et ne souffre d'aucune pudeur, d'aucun regret. Elle a toutefois recours à la cocaïne afin de supporter quelques « séquences difficiles » ! Mais qu'importe, sa notoriété grandie et lui donne du pouvoir dans le milieu du film X. Elle gagne très bien sa vie et ressent une certaine délectation à faire souffrir sa famille. Au fur et à mesure des tournages, elle va lentement, très lentement, se remettre en question en ayant recours à la drogue qui déforme, (et c'est parfois heureux), une certaine réalité.
Nathan est universitaire, chercheur en histoire du cinéma Américain, il n'arrive pas rédiger sa thèse. Son manque de motivation et son questionnement sur ses non- choix, l'empêchent d'avancer, il traine désespérément un mal-être et a recours lui aussi à la cocaïne et autres substances illicites dans l'espoir de retrouver une raison et le goût de vivre.
C'est dans un contexte de prise de drogue de trop, et au début du premier confinement en 2019, que nos deux jeunes toxicomanes vont chacun de leur côté avoir un sursaut de conscience et intégrer une unité de soins en addictologie.
Dans la première partie du roman aux passages scabreux, voire obscènes, où le grotesque s'invite parfois, Clément Camar-Mercier décrit habillement le mécanisme de l'addiction qui prive de liberté et ne délivre d'aucun mal. La seconde partie du livre est celle de la rencontre de Jeanne et Nathan. Une rencontre que l'auteur veut romanesque, une parenthèse amoureuse qui questionne mais durant laquelle on reprend son souffle dans une promenade bavarde et écologique, et une réflexion politique.
J'ai beaucoup aimé le style d'écriture, le dialogue original lors des échanges avec le psychiatre. Les pointes d'humour. En grand amateur de Shakespeare, dont il traduit les textes depuis plus de dix ans, Clément Camar- Mercier passe de la comédie à la tragédie, de la philosophie aux blagues salaces.
Je n'ai pas du tout aimé, pour ne pas dire détesté, les descriptions détaillées à outrance, la violence, les scènes dramatiques.
Dans ce roman, l'auteur en bon expert cinématographique, braque son projecteur sur la souffrance, la lutte acharnée pour se délivrer de substances morbides et hallucinatoires, et le chemin de croix à parcourir vers l'abstinence.
La force du message est aussi dans le constat que l'addiction peut revêtir de multiples formes et que notre monde moderne induit un comportement addictif... Sauvons nous du déni.
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