Avant d'ouvrir «
le roman de Jeanne et Nathan », j'avais
reçu les conseils et avis de quelques un.e.s : courage, ce n'est pas un
livre facile, il faut réussir à dépasser le début, le mélange sexe et
drogue est sidérant, il faut sauter les trucs trop trash… Bref, il faut
faire preuve d'ouverture et d'indulgence pour aborder cette lecture,
c'est un premier roman après tout.
Eh bien, une fois la dernière page tournée, je sauve certes une
construction intéressante en trois temps : présentation des futurs
amants, leur rencontre et la chute ; pour le reste, je suis partagée
entre perplexité et écoeurement.
Perplexité parce que la 4e de couverture annonce une langue puissante
que j'ai trouvée verbeuse voire pédante, des personnages inoubliables
qui m'ont semblé vains, une histoire à mi-chemin entre la tragédie et le
conte d'amour ce que je n'ai pas reconnu (su reconnaître ?), une
lucidité qui à mes oreilles a sonné comme du cynisme, un caractère
subversif qui m'est apparu surtout malsainement dérangeant, une peinture
de l'époque qui pour moi tient plutôt du gloubi-boulga : les addictions
et la désintoxication, la pornographie, le cinéma et le théâtre, le
fascisme, les pandémies et le retour à la terre dans une ferme du
Loir-et-Cher… N'en jetez plus, la cour est pleine !
Et écoeurement par le caractère à la fois glauque et racoleur de
l'ensemble, misogyne du sol au plafond (l'actrice porno cocaïnée que son
activité délivre, au secours !). Et comment qualifier la principale
scène de viol sinon de voyeuriste, aussi indécente que révoltante,
étalée sur 4 pages d'une violence sans nom ?
Dire que j'étais aux anges de lire ce roman qu'
Arnaud Viviant avait
si bien « vendu » dans le Masque et la Plume… Je suis bonne élève et
quand on me dit « faut lire », je lis mais franchement, là, j'ai eu le
sentiment d'avoir perdu mon temps ; je ne saurais mieux dire que cet
avis croisé sur un forum qui affirmait la « conviction qu'on a tous
autre chose de mieux à faire avec nous-même que de nous vautrer dans le
mal-être des autres pendant autant de pages » (j'ajoute : 341 pages
quand même !).
Ce livre voyage dans le cadre des #68premièresfois, merci à l'équipe pour cette belle aventure et ses découvertes enthousiasmantes (habituellement...)