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3,14

sur 104 notes
Ce n'était pas gagné au départ. le faible potentiel d'attraction des personnages principaux aurait pu constituer un obstacle majeur : une actrice de porno et un camé mondain, mal équipés pour devenir des figures de légende ! Et pourtant, un je ne sais quoi sans le récit suscite la curiosité (pas malsaine : aucune surprise quant aux évocations du succès des films X ! ) Non c'est la détermination de Jeannette qui emporte la sympathie. Quant à Nathan qui épuise son corps en multipliant les expériences toujours plus insatisfaisantes et se composant un simulacre de vie sociale, il est loin pas d'un héros des temps modernes.
Masi le roman est aussi une magnifique histoire d'amour, aussi improbable qu'inévitable qui deviendra possible lorsque ces deux-là auront touché le fond.

La reconstruction puis l'élan vers un avenir différent sont-ils le gage de lendemains qui chantent ?

J'ai adoré ce roman, qui nous prend par les tripes puis se targue de ramener les choses à leurs justes valeurs : attention, lecteur, tu es en train de lire une fiction! …

Une belle découverte que ce premier roman mené de main de maître.

352 pages Actes Sud 16 août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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[Critique parue le 11/06/2023 sur le forum du jury du Prix du roman FNAC 2023]

Jeanne est très connue : actrice de cinéma porno qui met un point d'honneur à faire son boulot en professionnelle consciencieuse, elle a acquis une grande réputation. Actuellement, elle tourne un pilote qui, s'il marche, inaugurera une série qu'elle s'attache à considérer comme une relecture des mythes grecs. Son rêve est de devenir réalisatrice pour revisiter Phèdre et l'adapter en porno. Afin de supporter l'absurdité de sa vie, elle prend de la coke et d'autres drogues. Souvent.
Nathan est prof. Il donne des cours sur le cinéma américain dans une université. Si le cinéma américain le passionne, l'enseignement ne comble pas sa vie. Sa thèse traine depuis plusieurs années et il n'en finit pas de la rédiger. Il ne se trouve pas à la hauteur et, pour se rassurer, pour mieux paraître, pour plaire à ses étudiants et pour tout le reste, il prend de la coke et d'autres drogues. Beaucoup.
***
Je suis embarrassée pour donner un avis sur le Roman de Jeanne et Nathan. Je n'ai pas su l'apprécier, mais il va probablement trouver son lectorat. Il devrait en tout cas faire parler de lui : j'ai même eu parfois l'impression que certaines scènes étaient écrites dans ce but. Dès le début de son roman, Clément Camar-Mercier s'attache à mêler discours intellectuel et actes pornographiques. On trouve des scènes de sexe crues, brutales, dérangeantes, auxquelles s'ajoute, surtout dans la première moitié du roman, un discours parfois pédant tant sur la pornographie que sur la psychanalyse, la mythologie et le cinéma : la quantité de noms cités, l'absence de toute explication, certaines références pointues semblent viser un public restreint et particulier, à tout le moins vouloir impressionner le lecteur lambda, voire l'écarter. La volonté de recourir à un humour absurde, un deuxième degré qui se pratiquerait entre gens du même milieu, affleure souvent, mais pour moi, non-initiée, ça tombe le plus souvent à plat. La quatrième de couverture parle d'un amour fou ; il faudra cependant attendre la moitié du livre avant que les deux personnages principaux ne se rencontrent. Jusque-là, leurs histoires alternent sans jamais se mêler. Plus on avance dans le récit, plus il devient déjanté. Pendant leur sevrage, déjà, mais paradoxalement plus encore après : l'histoire perd toute crédibilité, part dans tous les sens, s'égare même en politique-fiction… La scène de viol (4 pages !) m'a semblé complaisante dans l'horreur. Bref, si on excepte la référence du titre, avec le roman de Jeanne et Nathan, on est bien loin de Tristan et Iseult à mon avis ! Mes deux petites étoiles et demi sont dues à la description effrayante et réaliste, très marquante, de l'addiction ainsi qu'aux quelques passages dont le style est remarquable. Vous l'aurez compris : je ne suis pas la cible.
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Ahhh merci merci merci d'avoir sauvé ma semaine, mon mois, ma rentrée.

La rentrée littéraire, ça fait toujours un peu peur. On est souvent noyé.s sous les romans lénifiants qui rivalisent de bienséance pour s'assurer un prix. Là, on n'est ni dans la bienséance ni dans les normes. On est dans le dur.

Jeanne et Nathan, ils n'ont rien, sont paumés, font semblant, ils ne tiennent que par la came. Jeanne est star du porno, elle est fière de s'être faite seule et de diriger sa carrière. Mais elle prend plein de coke - entre autres - pour oublier son job qu'elle n'aime pas tant que ça finalement quand elle gratte un peu. Et justement, la dope est là pour l'empêcher de se gratter. Nathan est « fils de », réalisateur raté et enseignant parce qu'il a adoré être étudiant. Il se pense spirituel, joue les blasés, mais au fond il sait qu'il est un imposteur parmi tant d'autres, et qu'il ne tient debout que parce qu'il se came.

Ces deux là sont faits pour s'enflammer: au premier regard dans un centre de désintox, ils vont s'aimer, d'un amour grand, beau et tragique.

Tout y est: l'histoire ancrée dans la réalité, les personnages forts et faibles, qui mentent beaucoup, surtout à eux-mêmes, et qui s'enflamment d'un coup, comme seuls ceux qui n'ont rien à perdre même pas la vie.

Un roman époustouflant, écrit avec un style, que dis-je un panache incroyable, une verve que je n'avais pas lue depuis des années, et qui nous emporte autant que l'histoire (j'aime particulièrement quand il s'adresse directement au lecteur - ça casse le rythme et en même temps l'histoire rebondit, c'est excellent).
Clément Camar-Mercier a écrit là le grand roman de l'année, peut-être pas dans les clous littéraires mais dans ceux de la vie, avec nos mots, avec nos maux… un roman assez inoubliable - mais quand même réservé à un public averti car il est toujours brut et un peu trash
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C'était le coup de coeur d'Arnaud Viviant au Masque et la Plume fin aôut mais j'ai détesté ce livre. Pour essayer de comprendre l'engouement de certains lecteurs, je me suis forcée à le lire jusqu'au bout mais c'est déplaisant, malsain, misogyne, racoleur et en plus pédant. Les scènes pornographiques complaisantes sont rehaussés de discours emphatiques sur la sexualité que j'ai trouvé ridicules. Dans la dernière partie du roman, l'histoire perd toute crédibilité. Un roman à fuir, à mon avis.
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Clément Camar-Mercier nous déroule la vie parallèle de Jeanne et Nathan jusqu'à leur entrée à la Clinique Quito de Neuilly-sur-seine.

La centaine de pages qu'il faut à Jeanne et Nathan pour accepter d'abandonner la cocaïne et les drogues en tout genre qu'ils consomment sont une lente, dérangeante description crue de leur quotidien.

L'alcool et les drogues sont entrés dans leur vie depuis leurs quinze ans. Un refus d'un réel qui les dépasse et les empêchent d'être. Une actrice et un thésard en cinéma, deux jeunes gens fragiles qui se trouvent dans l'expérience douloureuse du sevrage. La Cocaïne est leur univers commun, l'amour en palliatif est-ce possible ?

De la rencontre d'un noir à la Pierre Soulages sans les nuances, pour eux pas de "noir-lumière" en ce début de récit, à toutes les nuances d'une nature retrouvée, idéalisée, partagée, Jeanne et Nathan vont s'aimer d'un amour absolu à la Tristan et Iseult.

Ce roman présenté comme une fiction nous interroge sur la société et ses travers, sur l'Homo Sapiens et son évolution à l'entrée de ce XXIème siècle. Jeanne et Nathan sont les archétypes choisis pour décrire la vulnérabilité de la jeunesse, le mercantilisme, la solitude, la quête de sens.

Une écriture incisive, descriptive, parfois proche de l'essai à la fiction noire d'un amour maudit, ce roman est une expérience qui ne laisse pas indemne.
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L'héroïne, Jeanne, est actrice de cinéma pornographique et j'ai bien failli abandonner la lecture, peu intéressée par les scènes de sexe. Mais elle choisit de tourner l'histoire de Phèdre en version porno, alors je continue ! Et je n'ai pas regretté.
Nathan quant à lui est un universitaire qui n'arrive pas à finir sa thèse.
Tous les deux sont cocaïnomanes.
Ils se rencontrent dans un centre de désintoxication alors que la France est confinée et un grand amour "pur" naît entre eux . Mariés, libérés, ils vont se réfugier dans une ferme du Loir-et-Cher. Voilà la trame de ce premier roman qui aborde de nombreux thèmes : les addictions, la société consumériste, la violence sexuelle, le malaise paysan, les liens familiaux. L'écriture est flamboyante, tantôt réaliste voire crue, tantôt lyrique, souvent fantastique pour rendre compte des hallucinations dues à la drogue. L'auteur intervient parfois directement pour commenter et faire le lien entre ses personnages.
Un premier roman étonnant !

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Je tenais tout d'abord à remercier Babelio et Actes Sud.

Je termine "enfin" ce roman.
Je n'ai pas été le bon public malheureusement.

Jeanne est une actrice pornographique qui survit dans ce monde, Nathan est un professeur qui n'aime apparemment pas ce qu'il fait et ne se fie qu'aux apparences. Tous deux ont un point commun, une addiction commune : la drogue !
Ils vivent leur vie en parallèle, jusqu'au jour où ils vont prendre conscience de certaines choses et vont aller dans un centre de désintoxication, en période de pandémie. Par le plus grand des hasards, ils vont se rencontrer et tisser des liens profonds.
Que va-t-il advenir de ces deux oiseaux blessés ? Vont-ils s'en sortir ou replonger ?

Le langage du livre est assez cru à des moments, on a de longs passages explicatifs qui m'ont plutôt ennuyé. Je pense être passé à côté complètement de cette lecture, malheureusement.

A ne pas mettre entre toutes les mains !
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Deux parcours de vie distincts, mais avec la même addiction à des drogues diverses et variées se rejoignent dans un établissement de désintoxication. Une descente aux enfers, une rédemption, un coup de foudre et une résurrection salvatrice, constituent le schéma narratif de cette histoire improbable, mais bien ficelée qui retient l'attention. J'ai apprécié les parcours de vie de Jeanne et Nathan, crédibles et réalistes jusqu'à leur rencontre, la consommation de drogues leur permettant de supporter artificiellement leur mal de vivre et l'écriture de l'auteur restituant bien l'ambiance de leurs délires. Paradoxalement, les pires délires adviennent ensuite après une désintoxication presque totale ! La drogue inhiberait t'elle les initiatives et son absence exacerberait-elle les fantaisies les plus audacieuses ?
Mais, ne boudons pas le plaisir d'avoir accompagné Jeanne et Nathan dans leurs tribulations sympathiques.
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Le roman de Jeanne et Nathan, c'est un beau conte d'amour et de mort post-moderne.

Si le personnage féminin principal se prénomme Jeanne, comme celui du roman Amour de Bégaudeau, publié en même temps, ils n'ont rien à voir…Mais alors vraiment rien à voir! Celle de Bégaudeau est secrétaire de direction chez Michelin et succombe lentement à la douceur angevine. La nôtre est actrice porno et adepte du bukkake.
Elle rencontre Nathan, universitaire en marge du système, que je soupçonne d'être le double littéraire de l'auteur.
Ils ont un point commun : ils sont complètement camés. de leur rencontre dans un centre de désintoxication naîtra leur histoire d'amour.

C'est l'occasion pour l'auteur de passer en revue l'ensemble des addictions à laquelle notre société est confrontée : des plus évidentes (drogue, alcool, sexe, jeux,...), aux plus vicieuses, ces dépendances invisibles qui font de nous des êtres déconnectés du vivant et qui nous réduisent au seul rang de consommateur.

A travers un dialogue direct avec le lecteur (agrémenté de discalies, qu'on pourrait qualifier d'inutiles si ce n'était pas un premier roman), Clément Camar-Mercier s'amuse et nous met au défi de trouver notre place dans le monde. On ne saurait que lui rendre grâce.
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* Rentrée littéraire 2023 #3 *

Le 3ème roman reçu dans le cadre de ma participation au jury du prix du roman Fnac était "Le roman de Jeanne et Nathan" de Clément Camar-Mercier. Voici ma critique rédigée en juin dernier :

Jeanne est une actrice assez connue dans le milieu du cinéma pornographique. Très professionnelle, elle semble capable de tout, sans éprouver de difficultés. En réalité, désabusée par la vie, elle ne supporte tout cela que grâce à la cocaïne.
Nathan est un prof d'université, qui n'arrive pas à finaliser sa thèse. Il donne des cours sur le cinéma américain, et ne peut "assurer" que sous l'emprise de la drogue, dont il a besoin pour se sentir suffisamment captivant face à ses élèves. 
Et, un jour, ils se rencontrent...

J'ai aimé le style de l'auteur, à la fois très réaliste, presque brutal - voire cru - très imagé, mais aussi idéologique et littéraire. J'ai aimé la finesse, l'intelligence de ses digressions, ses interpellations au travers de ses personnages, de leurs questionnements, de leurs souffrances, de leurs sensations, de leur addiction...

J'ai aimé rencontrer les 2 personnages principaux alternativement, par leurs pensées, leurs souvenirs, leur présent,... exprimés à la première personne, et ce au sein d'un même chapitre. Cela crée du rythme, des contrastes, et déjà un lien entre eux, avant même qu'ils ne se rencontrent. Cela imprime aussi un côté épique, cinématographique au récit. Je trouve qu'on sent vraiment la formation et l'expérience de dramaturge de Clément Camar-Mercier

Cela a également suscité chez moi une évidence, celle que, comme l'expriment nombre de grandes tragédies, tout était écrit à l'avance et ne pouvait se terminer autrement que dans le drame. Je rejoins à ce niveau le parallèle fait par l'éditeur avec Tristan et Iseult.

Et pourtant... je ne peux pas vraiment dire que j'ai eu un coup de coeur pour ce roman. 

Les descriptions des actes pornographiques, ces scènes de sexe crues, brutales, dérangeantes, et notamment la scène de viol, ont été particulièrement éprouvantes pour moi. C'est sans doute volontaire de la part de l'auteur, mais cela reste un bémol pour moi concernant ce roman. 

De plus, le dernier tiers de l'histoire m'a déçu. Je suis d'avis que certains aspects manquent un peu de vraisemblance, à mon sens, notamment l'engagement en politique de Jeanne. 

Bref, je ne pense pas que ce roman, doté cependant de nombreuses qualités, puisse remporter le prix. Et je ne le conseillerais pas à n'importe qui. Toutefois, je suis heureuse de l'avoir lu et j'en garderai un bon souvenir dans l'ensemble. 

#PrixRomanFnac #fnac_officiel #rentréelittéraire2023 
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