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Critique de Colchik


Je ne connais pas de meilleur remède contre un petit accès de mélancolie que la lecture d'un Camilleri. le personnage de Montalbano est à lui seul un hommage à la vie simple, un culte à la gourmandise et une révérence à l'intelligence mâtinée d'un brin de ruse. Par ailleurs, le style Camilleri, c'est ce télescopage entre l'italien, le dialecte sicilien et les tournures locales qui fait chanter le texte de façon jubilatoire. Serge Quadruppani restitue merveilleusement le « jus » linguistique de la prose camillérienne.
Si ce roman comprend la première enquête du commissaire Montalbano, muté pour sa plus grande joie à Vigàta après avoir été en poste à la montagne (un purgatoire pour ce tempérament océanique), il se compose aussi de deux autres longues nouvelles – ou brefs romans – Sept lundis et Retour aux origines.
À tous ceux qui n'en peuvent plus des serial killers, je recommande Sept lundis où sévit un tueur en série d'animaux. L'histoire est hilarante et nous offre une énigme qui se dénoue non pas dans le sang versé, mais dans la révélation d'un deuil impossible.
La première enquête de Montalbano est un sommet de délicatesse : elle nous dévoile la nature profonde de Salvo Montalbano, sondeur imparable de la détresse humaine et fieffé bonimenteur. Camilleri traite de façon poignante l'histoire d'une jeunesse saccagée.
Quant à Retour aux origines, qui met très classiquement en scène les agissements de la mafia, l'auteur parvient à nous surprendre sur la manière imparable du commissaire de déjouer les entreprises mafieuses.
Aujourd'hui, la littérature policière a tendance à faire surenchère de violence et d'horreur pour appâter les lecteurs (CF le dernier livre de Saviano). Seuls les virtuoses du récit savent que ces recettes ne remplacent jamais la force des personnages, leur complexité et une bonne histoire. Camilleri est un maître.
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