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Lire une enquête du commissaire Montalbano, c'est prendre des vacances, retrouver un vieil ami épicurien, bien manger en faisant le tour de toutes les trattorias du coin, faire des balades digestives sur la plage et aller piano.

Montalbano, c'est le commissaire Maigret en version sicilienne ! On ne court pas et on prend la peine de manger des bons petits plats. Sauf qu'il n'y a pas de madame Montalbano et qu'avec sa Livia, c'est pas toujours simple.

Ce roman est en fait un recueil de trois enquêtes, la deuxième étant la "prima" du commissaire dans la petite bourgade de Vigatà.

Le point commun de ses trois enquêtes, c'est qu'il n'y a pas de sang, pas de crimes, pas de cadavres ! Donc, si vous avez une copine qui aimerait lire des polars mais sans violences et bien, fourrez-lui ce roman dans les mains, il est fait pour elle !

Sauf si le fait de tuer, d'une balle dans la tête, un poisson, un poulet, un chien, un âne est considéré comme de la violence… Mais ce seront les seules et vous n'entendrez pas les animaux souffrir.

Trois enquêtes qui ne se ressemblent pas, trois enquêtes totalement différentes mais où le talent de Camilleri prend vie, une fois de plus et où, grâce à sa plume, nous partons en Sicile sans bouger un doigt de pieds de notre canapé.

Dommage que nous ne puissions pas déguster les bons petits plats que le commissaire s'enfile derrière la cravate… Oui, c'est un gros bémol, ça ! Surtout quand on apprécie bien manger et découvrir les cuisines du monde.

Lire Montalbano, c'est découvrir la Sicile d'une autre manière qui n'est pas celle des tour-opérateurs mais qui montre l'envers du décor et les gens tels qu'ils sont, avec leur parler qui sent bon le Sud et ce, grâce au talent du traducteur, Serge Quadruppani.

Anybref, si vous avez envie d'évasion sans devoir faire des tests ou des quarantaines, Montalbano est fait pour vous, à condition de ne pas être à la recherche de courses-poursuites en tout genre car avec notre commissaire, je vous l'ai déjà dit, on va piano, donc on va sano !

Cette lenteur n'est jamais ennuyeuse car l'auteur a réussi à faire entrer la Sicile dans ses romans et ses personnages sont toujours bien décrits, bien typés, recherchés et l'équipe de Montalbano, ce sont des amis que l'on retrouve avec plaisir.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Saperlipopette ! des nouvelles !
En général j'évite, c'est stupide je sais.
D'autant plus que mes dernières involontaires expériences dans ce domaine ont été d'agréables surprises.

J'ai déjà rencontré Montalbano par le passé, mes réminiscences sont vagues mais positives.
Je n'avais par contre pas souvenir de ce style particulier que l'on doit en grande partie à la volonté délibérée du traducteur qui s'en explique d'ailleurs dans l'avant propos.
Cette manière ne m'a pas gêné, elle m'a même amusé, les personnages s'exprimant parfois un peu comme maître Yoda. La Sicile serait-elle le repère des fameux Jedi?

Plaisanterie mise à part, ces trois nouvelles truculentes et très orientées gastronomie sont une fenêtre ouverte sur la Sicile et les Siciliens, elles m'ont enchanté.


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j'avais presque tout lu camilleri et je n'avais pas lu la première enquête! celle qui ne se passe pas à montelusa et où Livia n'est pas encore en scène! incroyable ! voilà donc 3 récits policiers mais sans meurtre ! ça nous change de ces romans noirs ( rouge sang) si noirs et de plus en plus nombreux ! le commissaire brille à son habitude et nous , nous jubilons !
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Publié en Italie en 2004, La première enquête de Montalbano n'est pas le premier volet des enquêtes du commissaire sicilien mais un recueil de trois longues nouvelles dont une conte l'arrivée du héros de Camilleri dans son commissariat de Vigàta. C'est certainement pour ceux qui, comme moi, ne sont pas des familiers de Montalbano, une bonne porte d'entrée dans l'univers de Camilleri.
Trois nouvelles donc, et trois enquêtes hors des sentiers battus, la première du recueil, « Sept lundis » l'étant tout de même un peu plus que les autres. Il s'agit en effet d'une série de meurtres d'animaux suivant une progression assez particulière, le tueur s'en prenant à des animaux de plus en plus gros – poisson, puis poulet, chien, chèvre, âne… – en laissant à chaque fois un billet énigmatique annonçant « JE CONTINUE À ME CONTRACTER ». Entre considérations gastronomiques et esprit de déduction, cette nouvelle est une entrée en matière étonnante, amusante, qui permet de se familiariser à la fois avec l'humour décalé et la langue particulière de Camilleri que son traducteur, Serge Quadruppani, comme expliqué en introduction du recueil, a cherché à rendre au mieux en opérant des choix qui, pour être peut-être discutables parfois offrent la possibilité au lecteur français de se rendre compte du côté baroque de l'écriture de l'écrivain sicilien et arrivent à lui conférer un charme étrange.
« La première enquête de Montalbano », deuxième nouvelle du recueil, vaut moins pour l'enquête elle-même dans laquelle le jeune commissaire aura toutefois à faire montre une fois de plus de son esprit aigu que par ce qu'elle dit du héros, de son rapport aux femmes, de la manière dont il se moque des convenances et de son amour immodéré pour la bonne cuisine.
Quant à « Retour au origines », qui clôt le recueil, dans laquelle Montalbano enquête sur l'enlèvement et la rapide libération d'une enfant et se heurte à une véritable omertà, elle permet à Camilleri de peindre le portrait d'une société sous la coupe discrète mais toutefois prégnante de la Mafia et où les collusions entre le crime organisé et les notabilités locales créent une toile d'araignée que, sauf à user de méthodes peu conventionnelles, le petit commissaire d'une petite ville de province a peu de chance d'effilocher.
Dans une Sicile écrasée par le soleil qui donne un rythme parfois languissant aux enquêtes mais que viennent contrebalancer la vivacité de la langue et l'acuité du héros, les aventures de Montalbano se révèlent bien souvent fascinantes et, d'une manière générale, se lisent avec gourmandise.
Andrea Camilleri, La première enquête de Montalbano (La primera indagine di Montalbano, 2004), Fleuve Noir, 2006. Rééd. Pocket 2007. Traduit par Serge Quadruppani. 349 p.




Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Je ne connais pas de meilleur remède contre un petit accès de mélancolie que la lecture d'un Camilleri. le personnage de Montalbano est à lui seul un hommage à la vie simple, un culte à la gourmandise et une révérence à l'intelligence mâtinée d'un brin de ruse. Par ailleurs, le style Camilleri, c'est ce télescopage entre l'italien, le dialecte sicilien et les tournures locales qui fait chanter le texte de façon jubilatoire. Serge Quadruppani restitue merveilleusement le « jus » linguistique de la prose camillérienne.
Si ce roman comprend la première enquête du commissaire Montalbano, muté pour sa plus grande joie à Vigàta après avoir été en poste à la montagne (un purgatoire pour ce tempérament océanique), il se compose aussi de deux autres longues nouvelles – ou brefs romans – Sept lundis et Retour aux origines.
À tous ceux qui n'en peuvent plus des serial killers, je recommande Sept lundis où sévit un tueur en série d'animaux. L'histoire est hilarante et nous offre une énigme qui se dénoue non pas dans le sang versé, mais dans la révélation d'un deuil impossible.
La première enquête de Montalbano est un sommet de délicatesse : elle nous dévoile la nature profonde de Salvo Montalbano, sondeur imparable de la détresse humaine et fieffé bonimenteur. Camilleri traite de façon poignante l'histoire d'une jeunesse saccagée.
Quant à Retour aux origines, qui met très classiquement en scène les agissements de la mafia, l'auteur parvient à nous surprendre sur la manière imparable du commissaire de déjouer les entreprises mafieuses.
Aujourd'hui, la littérature policière a tendance à faire surenchère de violence et d'horreur pour appâter les lecteurs (CF le dernier livre de Saviano). Seuls les virtuoses du récit savent que ces recettes ne remplacent jamais la force des personnages, leur complexité et une bonne histoire. Camilleri est un maître.
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Andrea Camilleri a inventé un style qui le distingue parmi les auteurs de romans policiers contemporains. La langue, mélange de sicilien et d'italien de la rue mâtiné de trouvailles langagières dignes d'un Louis-Ferdinand Céline ou d'un James Joyce, est admirablement rendue par la traduction (il faudrait plutôt dire la réécriture) de Serge Quadruppani, par ailleurs excellent auteur de romans policiers français. le comportement du héros principal, le commissaire Montalbano, dénote également, par son je-m'en-foutisme érigé en principe de vie, pour ne pas dire sa fainéantise dès lors qu'il s'agit d'autre chose que faire honneur à une belle esseulée, un plat de pâtes ou... une dive bouteille ! La réussite de ses enquêtes, il la doit au hasard ou, assez souvent, à la sagacité de son fidèle adjoint le sérieux Fazio. Autant dire que l'intérêt de l'histoire réside plus dans le décor et les personnages qui l'habitent, que dans cette espèce d'anti-héros qu'est le "dottor" Montalbano. Des trois longues nouvelles rassemblées dans ce volume, celle que je préfère est la seconde, qui donne son nom au recueil, où Montalbano, fraîchement de retour dans sa Vigàta natale, où il vient d'être nommé commissaire, se trouve aux prises avec les Cuffaro et les Sinagra, deux familles mafieuses qui se font la guerre pour le contrôle de la ville. On est plongé dans une réalité sicilienne curieusement absente, ou seulement en filigrane, dans les autres enquêtes du célèbre commissaire. Entre le passage à tabac d'un homme âgé portant lunettes par un représentant de la jeunesse dorée locale, et la jeune Rosanna, qui s'apprête à tuer le juge qui a mis en prison son amoureux, se tissent des liens qui révèlent la face cachée d'une ville que Montalbano croyait pourtant connaître comme sa poche. Les deux autres nouvelles sont également d'un très bon niveau, et les bons mots comme les parties de castagne sont au rendez-vous. Une bonne introduction au petit monde de Don Camilleri…
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N°1592 - Octobre 2021

La première enquête de MontalbanoAndrea Camilleri – Fleuve noir
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani et Maruzza Loria.

C'est un recueil de trois nouvelles policières écrites à des moments différents dont la deuxième donne son titre à l'ensemble. Elles ne comportent pas de sang, ce qui est exceptionnel.
Dans « Sept lundis », il s'agit d'une série de meurtres étranges puisqu'ils sont perpétrés non sur des hommes mais sur des animaux et accompagnés d'étranges messages. Pour enquêter Montalbano devra se référer à la Kabbale et à la Bible qui ne sont pas vraiment sa tasse de thé.
Dans la deuxième, nous rencontrons Montalbano qui fait ses premiers pas dans la vie, son entrée dans le monde du travail, c'est à dire de la police, sa nomination à Vigàta, sa ville natale, en qualité de commissaire, son adaptation rapide aux coutumes locales, son côté gourmet et, évidemment sa première enquête un peu compliquée où il croise l'incontournable mafia. Dans cette ville qu'il connaît déjà il se sent bien au point de constituer l'embryon de ce qui sera sa fine équipe de policiers et de se forger des amitiés durables qui l'aideront dans sa future tâche de commissaire. Il se révèle déjà bluffeur et, quand il le faut, peu regardant sur les procédures, mais toujours au service de la justice.
Dans la troisième nouvelle, son équipe est déjà opérationnelle depuis longtemps, il a vieilli et ses querelles avec Livia, son éternelle fiancée génoise, sont toujours aussi orageuses. Dans une ambiance de fêtes de Pâques, une petite fille a disparu puis est retrouvée mais il y a suspicion d'enlèvement. Ses méthodes peu orthodoxes au regard du code de procédure permettront de déjouer les manoeuvres de deux familles mafieuses en lutte l'une contre l'autre.
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Premier contact pour moi avec Montalbano , puisque je ne l'avais lu ni vu à la télé.
Ici, de l'aveu même de l'auteur , les trois petites énigmes ont été choisies pour leur absence d'hémoglobine . Lezs trois histoires ne se situent pas aux mêmes périodes.Il y a la première affaire de Montalbano dans son rôle de commissaire et deux autres histoires postérieures.
Les trois intrigues sont bien menées , avec des histoires simples mais avec des rebondissements subtils.
L'intérêt majeur d'un policier est souvent double : le fond et la forme . Si vous avez une intrigue bien miteuse , avec de grosses ficelles , c'est foutu . ici , ce n'est pas le cas. ce qui va derrière différencier les livres , ce sont les contextes.
Ici, on est gâté : La langue sicilienne , même traduite, garde tout son charme et le personnage principal , véritable épicurien , nous fait voyager à chacun de ses repas. le style de bouquin qui met un peu de soleil au coeur d'un pale hiver.
C'est une belle découverte donc. je regrette le côté non chronologique car où est passé la chérie de la première intrigue dans les autres histoires ? Moi, ça me dérange. Un héros récurrent, si on le prend n'importe où , autant ne pas se taper la série ! Mais pour un avant goût du personnage , ce roman est idoine.
Bonnes fêtes à tous !
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Contrairement à ce qu'annonce le titre, il ne s'agit pas de la première aventure de Salvo Montalbano, héros récurrent de l'auteur sicilien qui fait fureur au-delà des Alpes et que m'a vivement recommandé un lecteur assidu, époux d'une belle italienne de surcroît.

Je me suis laissée piéger mais je ne regrette pas, car c'est sans doute une bonne manière d'aborder l'oeuvre complète. En fait, dans ce même petit livre, on a trois histoires différentes, trois courtes enquêtes dont la première – Sept lundis - est totalement surréaliste, la deuxième raconte l'arrivée du commissaire nouvellement nommé à Vigata, son installation dans la villa du bord de mer à Marinella, la troisième, intitulée « Retour aux origines » une histoire de kidnapping. Seul point commun à ces trois récits : pas de sang. Un choix de l'auteur assumé.

Ce que je retiens surtout, c'est le style extraordinairement imagé de l'écrivain et le parti-pris du traducteur, Serge Quadruppani, dans son interprétation du dialecte sicilien comme des tournures italiennes. On remarque tout de suite le basculement du verbe à la fin de la phrase, comme une réminiscence du latin de notre jeunesse « Montalbano, je suis », la prolifération de verbes devenus subitement pronominaux « il se faisait un rêve »…sans compter les transpositions de déformations orales, qui doivent avoir encore plus de sel dans le texte original mais qui émaillent un discours d'hommes et de femmes du peuple sicilien. Et les délicieux plats servis au commissaire dans sa trattoria préférée, ainsi que ses relations étranges avec l'amie de son coeur.

Naturellement, il est inutile de rechercher la petite ville de Vigatà sur une carte, elle est aussi réelle que le Plassans des Rougon-Macquart. Mais je ne connais pas assez la vie politique italienne pour perdre mon temps à chercher des clefs. Et me voilà embarquée à nouveau dans une série innombrable d'histoires où les comparses du commissaire Montalbano font partie intégrante du décor : Fazio, Mimi Augello, le journaliste Nicolo Zito, le questeur qui, à la grande différence de celui de Venise dans les romans de Donna Léon, est un type intelligent et un ami de Montalbano, et l'inénarrable Catarella, standardiste du commissariat incapable de transmettre une identité exacte …Un monde selon Camilleri qui fut, avant d'écrire, metteur en scène pour le théâtre, la radio et la télévision, auteur de poèmes et de nouvelles.
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Plus qu'une enquête, ce sont trois histoires distinctes, à différents moments de la vie de Montalbano.
La première histoire : "les sept lundi".
Une énigme assez floue, sur un meurtrier, qui annonce ce qu'il va faire au travers d'énigmes.
La seconde histoire : "la première enquête de Montalbano" (on devrait préciser à Vigata). Une superbe enquête, qui regroupe l'ensemble des ingrédients des enquêtes de Montalbano et qui apporte un éclairage intéressant su le début de sa carrière au commissariat de Vigata.
La troisième et dernière histoire : "Retour aux origines". Qui se place plutôt sur la fin de carrière de Montalbano et qui décrit une histoire d'enlèvement.....
Un très bon Camilleri, frais et intriguant !

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