La mode est aux zombies déclinés dans tous les genres . Celui de la BD n'y fait pas exception . de l'excellentissime Walking Dead au très trash Crossed en passant par Zombistouquette pour un public averti et Martine et le Méchant Monsieur Qui Fait Rien Que de la Mordre Sans Avoir Demandé Poliment Avant pour nos chères têtes blondes, l'offre abonde . En voici une de plus pour le plus grand plaisir des amateurs de bulles et de revenants boulimiques :
Les Abandonnés .
L'Ouragan Riley approche dangereusement de la Floride . La jeune Rylie, avec un i, s'en fout royalement car elle adore tout ce qui sort de l'ordinaire . Un look trash, la crête punk au vent, elle est une véritable boule d'énergie . Ses potes , ce sont Nicole et sa petite soeur Cammie qui tiennent la boutique de glace . Ben, qui vient de larguer John par texto pour la énième fois, fait également partie de ses intimes . Puis il y a Naomi . Ah Naomi, fraîchement débarquée dans le coin et déjà sur la p'tite liste coquine au Père Noël de Rylie...
Son taf, se faire coller des mains au panier dans la maison de retraite du coin . La nuit est cataclysmique, le réveil douloureux . Il semblerait que tout ce qui porte dentier et couche-culotte se soit subitement transformé en Zombie cannibale . le phénomène se généralise dans tout le pays . Rylie et sa bande prennent alors la tangente avec pour seul objectif de survivre le plus longtemps possible...
Les Abandonnés et le Zombie de Romero , même combat . En effet, lorsque l'on devient subitement le plat favori du reste de l'humanité – flatteur au départ mais très vite contraignant - la seule planche de salut qui s'offre à vous prend rapidement l'aspect d'un environnement cloisonné . Qui dans une cabine téléphonique pour le coup de fil à un ami Jean-Pierre, qui dans une barrique d'Henri Jayer Richebourg Grand Cru pour les plus contorsionnistes ayant opté pour le coma éthylique plutôt que l'éviscération, qui dans un centre commercial, une maison, bref, toute bâtisse s'en rapprochant .
Le point fort de ce one-shot n'est pas le récit en lui-même tant le scénario est convenu . Non, par contre, le coup de crayon tout en rondeur, l'encrage saturé à prédominance rouge et la personnalité atypique des casse-croûtes en puissance y participent activement . Si le début est poussif, l'histoire prend une réelle épaisseur au fil des événements pour finalement s'avérer d'une puissance folle .
Belle histoire d'amour naissante traitée toute en finesse . Des twists au timing parfait pour contrebalancer admirablement horreur pure et moments plus intimistes .
Une version prenante intelligemment construite qui laisse à penser que l'épidémie Zombie n'est pas prête d'être endiguée et c'est tant mieux !