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4.21/5 (sur 12 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Christelle Murhula est journaliste et autrice.

Elle écrit principalement sur les évolutions sociétales dans la culture, ou encore sur les féminismes et les représentations.

Elle collabore régulièrement avec des magazines culturels ou féminins tels que M le magazine du Monde, Madmoizelle, Marie Claire, ou encore Mediapart.

Elle a également été présentatrice de l'émission de société « FAQ », diffusée sur la chaîne Twitch d'ARTE.

son site : https://www.christellemurhula.fr/
Twitter : https://twitter.com/CMurhula


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Lecture par Nanténé Traoré & Marie-Sohna Condé Rencontre avec Lucie Lamy & Jean-Philippe Rossignol & les éditrices de L'Arche et d'Ypsilon, animée par Christelle Murhula À l'occasion de la publication de Nouveau départ de May Ayim et de Charbon d'Audre Lorde, les éditions Ypsilon et L'Arche vous invitent à traverser l'oeuvre de ces deux poétesses, essayistes et militantes par une soirée de lectures et de discussion. Pour Ayim comme pour Lorde, il aura fallu attendre plus de vingt ans pour voir traduire leur poésie en français. Reconnues dans leurs pays comme des figures essentielles de la lutte contre le racisme et le sexisme, les écrits de ces deux grandes personnalités de l'afroféminisme sont enfin disponibles en France, apportant une nouvelle pierre à l'histoire internationale du mouvement. Ayim et Lorde se sont rencontrées à Berlin au cours des années 1980, alors que les liens transatlantiques du mouvement se renforçaient, les mots et les idées circulant entre l'Allemagne et les États-Unis. Ayim fut l'une des premières à revendiquer le terme d'afro-allemande, et Lorde une pionnière dans l'affirmation d'identités multiples et mouvantes (« poète, noire, féministe, lesbienne, mère, guerrière, professeure et survivante du cancer » comme elle se décrivait elle-même). Toutes deux ont écrit des essais et des recueils de poésie, démontrant par leur travail que théorie, pratique, militantisme et poésie peuvent fonctionner ensemble pour changer le monde. Marie-Sohna Condé et Nanténé Traoré porteront les voix des poétesses, puis une discussion autour de la traduction sera proposée avec Lucie Lamy et Jean-Philippe Rossignol, traducteur et traductrice de May Ayim, et les éditrices d'Ypsilon et de L'Arche. À lire – Audre Lorde, Charbon, trad. de l'anglais (États-Unis) par le collectif Cételle, éd. de l'Arche, 2023 – May Ayim, Nouveau départ, trad. de l'allemand par Lucie Lamy et J.-P. Rossignol, éd. Ypsilon, 2023. Son : Axel Bigot Lumière : Iris Feix, assistée de Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Globalement, 48% d'entre eux [les hommes], toutes tranches d'âge confondues, affirment qu'ils n'accepteraient pas d'être en couple avec une femme ne respectant pas les normes de beauté que la société impose aux femmes, dont la minceur et la race.
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9. « Pour les femmes noires, le statut de victime du sacrifice par amour est bien plus complexe. Car, en totale contradiction avec les femmes blanches, plus elles subissent des traumatismes, plus elles seront respectées, vues comme fortes, et donc moins on aura envie de les sauver ou de les aider. Ainsi, elles n'ont aucunement besoin de compassion de la part des autres. Dans l'imaginaire collectif, c'est ce que l'on appelle le stéréotype de la 'strong black woman', une femme noire qui pourra survivre à n'importe quelle épreuve, à n'importe quel traumatisme, et donc aussi survivre aux sacrifices. Elles ne sont pas des victimes, mais des femmes fortes, et rien de plus. Des clichés qui montreraient que leur relation amoureuse a été ravagée à cause de leur conjoint, forcément violent si c'est un homme noir. Et elles arriveront toujours à s'en sortir, à encaisser les traumatismes amoureux ainsi que leurs conséquences. Il règne une idée dans l'inconscient collectif qu'elles sont nées pour se sacrifier : pour leur conjoint, pour leurs enfants, pour leurs parents... Le tout en menant leur vie de front. » (p. 126)
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L'amour étant également un marché, plus une personne sera dénuée du privilège d'avoir le "bon physique" ou la bonne position sociale, moins elle sera désirée, et donc constamment reléguée au bas de l'échelle de la désirabilité. Bien que cette dernière notion ne doive structurer ni nos envies, ni nos pensées, elle reste tout de même une partie écrasante du déclenchement des relations amoureuses.
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8. « Cette compétition s'explique par le fort désir d'être en couple. Ce n'est pas seulement une volonté de trouver l'amour et le bonheur. C'est aussi un moyen d'acquérir un statut validé par la société : statut qui apporte une stabilité (qu'elle soit financière ou familiale), et aussi un statut de protection de ses privilèges (encore plus lorsque le partenaire est un homme blanc). Dans ces circonstances, les femmes blanches ont tout intérêt à briser la sororité pour garder leurs privilèges. De manière consciente comme inconsciente, il est inconcevable qu'une personne moins privilégiée que soi obtienne "sans effort" ce pour quoi elles ont été éduquées. Étant donné que règne l'idée que l'amour se mérite, il devient une récompense méritée à leur valeur ajoutée. Et ceci quitte à utiliser des moyens techniques afin de faire plier d'autres femmes pour gagner l'attention et le "cœur" des hommes ciblés, dans le but de gagner des points dans le classement du marché de l'amour. » (pp. 108-109)
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1. « […] Certaines peuvent se mettre en tête de déconstruire à leur manière leur conjoint, ou les personnes qu'elles rencontrent. C'est-à-dire, comment faire en sorte qu'ils soient meilleurs, quitte à ce qu'une nouvelle pression s'abatte sur les femmes, éprises d'une mission civilisatrice pour les rendre plus conscients des enjeux féministes. Puisque les ressources sont là, comme des guides se survie aux relations hétérosexuelles, il n'y a aucune raison que leurs nouvelles relations ne fonctionnent pas comme elles l'entendent. Elles deviendront alors de nouvelles héroïnes, celles qui auront réussi à façonner l'homme parfait. Une quête afin de devenir une meilleure féministe hétérosexuelle en couple, comme un guide de développement personnel, alors que bien souvent, ceux que l'on souhaite à tout prix rendre plus aimants dans les relations amoureuses n'auront que peu de volonté de suivre les conseils énoncés. » (p. 24)
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6. « Pour les plus pauvres, l'amour peut être la souffrance, l'emprise, l'impossibilité de partir. C'est plus rarement les remises en question, la contrainte à l'hétérosexualité, ou le désir de sortir des schémas monogames normatifs. Et pour les femmes en situation de pauvreté, la vie quotidienne est une course contre la montre de la précarité. Selon le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, les femmes représentaient en 2014 plus de 57% des allocataires du RSA. Dans le même temps, 23% des ménages les plus plus pauvres sont des familles monoparentales dont 85% des femmes seules avec enfants. Il faut ainsi pouvoir survivre avec ce que l'on a, bien avant de trouver quoi faire de son temps libre, quand il est existant.
Moins les femmes ont de privilèges, plus elles sont effacées de la lutte pour une meilleure égalité dans leurs relations. » (p. 87)
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3. « Sur les femmes noires est projetée une forme de puissance sexuelle et d'animalité, comme un safari pour le corps d'autrui. Elles sont alors privées de toute sensibilité, de tout romantisme, pourtant prêtés aux femmes blanches qui, elles, représentent la douceur et la féminité acceptables. Ces femmes noires représentent pour l'Autre une quête d'exotisme, qui non seulement donnera les moyens de se gargariser d'être progressiste, mais surtout de faire une entrée dans l'interdit. Elles ne sont alors plus considérées dans leur individualité, mais dans leur appartenance à leur groupe réel ou supposé. Quitte à devenir une obsession pour certains hommes, trop contents de sortir comme étendard de leur virilité une femme noire comme partenaire sexuelle. » (p. 59)
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7. « Pour de nombreuses femmes, quelle que soit leur position sociale, le couple monogame hétérosexuel est le seul schéma relationnel possible. Cette envie est encore présente, même pour les plus avancées dans leur prise de conscience féministe. Une recherche constante du couple, qui, même si nous voulons absolument nous en débarrasser, maintient une forme de rivalité féminine, et donc de compétition. C'est la course à celle qui sera choisie au détriment des autres, ou de l'Autre. LA rivale, peut-être notre amie, notre sœur, une connaissance ou une collègue. Une rivalité qui va forcément de pair avec les privilèges de chacune : qu'ils soient raciaux, valides ou encore de classe. » (p. 105)
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4. « L'idéal de la féminité [pour l'homme noir] étant si possible une femme claire, mince, valide, capable de mettre entre parenthèses sa carrière pour correspondre à cette notion de 'care' pour son partenaire. Une femme qui n'est pas seulement une compagne mais aussi une mère, docile, capable de respecter ce que les communautés noires attendent d'elle. Elle ne peut finalement correspondre aux canons de beauté car elle est enfermée dans cette histoire de mère. Une image qui condamne sa représentation en tant que femme désirable, sensuelle, et romantique. » (pp. 70-71)
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2. « […] Dans les œuvres sérielles et filmographiques, comme dans la vie réelle, il est rare que les femmes noires aient accès à un schéma amoureux considéré comme normatif et [qu'elles] soient des objets de désir – et non de fétichisation. Les relations amoureuses sont fondamentalement structurées par le racisme et, pour le cas spécifique aux personnes noires ou afrodescendantes, à la négrophobie. Ainsi, les femmes noires, qu'elles soient hétéros, lesbiennes ou bi/pan, cis ou trans, vivent l'amour d'abord par un premier sentiment : celui du rejet. » (p. 46)
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