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Le sentiment d'imposture est ce que l'on ressent quand on se trouve dans une situation (professionnelle, sentimentale, …) que l'on juge imméritée, craignant à tout moment que quelqu'un ne dévoile la supercherie que nous sommes. Ce sentiment semble plus répandu qu'on ne pourrait le croire, atteignant même les acteurs, les sportifs de haut niveau, et les cadres qui semblent pourtant solidement ancrés à leur poste.

Nous avons globalement trois identités : la manière dont nous nous voyons, l'image que nous essayons de donner aux autres, et la façon dont les autres nous voient. le sentiment d'imposture se développe quand les deux dernières identités coïncident, en nette rupture cependant avec la première.

L'essai est intéressant, il ne va pas vraiment au fond des choses mais est composé d'une multitude d'exemples qui aident à avoir une image globale du phénomène.
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Imposteurs réels ou fantasmés, de nombreuses tensions les travaillent.

Belinda Cannone tente de démêler tout ça et d'aller au plus profond de ce sentiment. Pourtant, la facette féminine de ce concept beaucoup traité dans les questionnements féministes aujourd'hui n'est malheureusement effleurée ici et aurait sûrement mérité une plus grande place… Pour autant, n'oublions pas que cet essai date de 2005 et que cette vision de l'imposture n'était pas autant réfléchie qu'aujourd'hui.
Lien : https://www.noid.ch/le-senti..
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Ne vous est-il jamais arrivé de ne pas vous sentir à votre, place, d'estimer ne pas mériter un poste, n'être pas digne de l'amour que l'on vous porte? C'est ce sentiment que Belinda Cannone analyse dans le détail dans cet ouvrage. Un sentiment que nous avons tous connu.


L'auteure utilise imposture écrit en italique quand elle veut parler de ce sentiment de ne pas être à sa place, de ne pas avoir toutes les qualités requises pour occuper le poste que l'on occupe. A ne pas confondre avec l'imposture classique, celle ou l'imposteur trompe son monde sciemment. Belinda Cannone s'intéresse, elle à ce sentiment qui est purement imaginaire que nous usurpons une position sociale, que nous ne méritons pas les honneurs que nous pouvons recevoir, l'amour que l'on nous donne mais tout cela n'est nullement ressenti par notre entourage ou par notre hiérarchie.


"L'imposture est une affaire secrète. L'imposteur tremble à l'idée qu'autrui finisse par s'apercevoir de ce qu'il est - ou plutôt de ce qu'il n'est pas. La plupart du temps autrui semble penser que nous occupons légitimement notre place (il nous a d'ailleurs invité au château), mais dans le secret de notre chimère, nous ne croyons pas à cette légitimité, nous pensons qu'autrui s'est trompé et nous tremblons d'être découvert."


Belinda Cannone étudie ce sentiment dans le monde du travail, dans celui de l'amour, du sport. Elle nous cite des exemples littéraires traitant de ce sentiment si répandu, un sentiment qui s'est construit dès l'enfance et qui n'est pas si négatif tant qu'il ne paralyse pas! L'imposteur agit il est dans un poste, et il donne le meilleur de soi pour pouvoir mériter ce poste, cet amour, ce succès qu'il n'estime pas être en droit d'obtenir. Une analyse passionnante.
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Nous sommes tous des imposteurs, nous avons tous, à un moment ou à un autre, eu l'impression de ne pas être tout à fait à notre place. C'est ce sentiment que Belinda Cannone décortique : dans les romans, dans les films, dans notre mythologie commune. Finalement, on ne peut s'empêcher de penser qu'un chapitre pourrait être consacré à chacun d'entre nous...
Le livre ne se veut pas savant, mais simple, à la portée de tous. A lire, à partager.
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« le sentiment d'imposture » Belinda Cannone (Folio, 160 pages).
Bélinda Cannone étudie ici les mécanismes et les effets de la conviction chez une personne de ne pas être légitime à la place (professionnelle, amicale, familiale, amoureuse, sur un podium sportif, ou à une responsabilité politique …) qu'elle occupe, de ne pas en être digne, le sentiment d'avoir usurpé une position pour laquelle elle n'aurait pas l'impression d'avoir réellement les qualités requises… alors même que l'environnement du sujet lui en reconnait les compétences nécessaires.
Elle procède par petites touches successives, en de très courts chapitres, en s'appuyant sur des exemples dans les domaines de la littérature, du cinéma et de l'histoire, ou dans son environnement personnel, en s'aidant des outils de la psychanalyse et de la psychologie. L'artiste maudit (tel Van Gogh), jamais reconnu de son vivant, mais s'accrochant à son art envers et contre tout, offre une image inversée de cet « imposteur en italique », celui qui s'estime indigne d'une vraie reconnaissance qu'il a pourtant gagnée par ses mérites. Si le premier souffre du rejet, le second vit mal ses succès, il fait par exemple de manière récurrente des rêves d'échecs à des examens, et s'il arrive parfois en guérir, c'est au prix d'années d'efforts. Ça l'amène parfois à s'inventer des obstacles supplémentaires à franchir pour arriver à justifier de sa place. Bref, il est mal avec lui-même plus qu'avec les autres, et BC fait l'hypothèse que la source de cette insécurité intime est à chercher du côté du regard dévalorisé qu'on porte parfois sur ses origines et sa filiation ; si celles-ci sont trop modestes, le sujet ne se reconnait pas dans un monde qui ne lui semble pas être le sien, il se sent intrus ; s'il est né « avec une cuillère en argent dans la bouche », il pense parfois n'avoir aucun mérite à être parvenu à la place qu'il occupe. Pourtant, dans les deux cas, se maintenir à cette place supposée indue lui demande toujours des efforts redoublés.
J'ai vraiment trouvé pertinent son analyse… sauf lorsqu'elle élargit son champ de réflexion au politique, en cherchant à démontrer que l'échec de la gauche mitterrandienne (le livre est écrit en 2005) serait dû à ce sentiment d'imposture du « peuple de gauche ». Celui-ci ne se serait pas senti légitime à ce que ses représentants (ou supposés tels) se maintiennent au pouvoir, ayant en quelque sorte intériorisé la supériorité du camp d'en face, ce sentiment de dévalorisation finissant par démobiliser nombre d'électeurs. Belinda Cannone n'oublie-t-elle pas au passage un certain nombre de trahisons avérées des élus de gauche ?
J'ai beaucoup aimé la construction, et surtout l'écriture ; elle s'adresse à un « Tu » non nommé, qui pourrait être le lecteur interlocuteur, mais qui est plutôt ici ce « Tu » qu'on utilise pour parler de soi, dans une sorte de conversation complice avec un interlocuteur ami… ou devant son propre miroir. Cela donne une tonalité en apparence légère, pour un thème qui ne l'est guère.
Un essai plus que pertinent qui peut tous nous concerner.
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Ce petit bijou parle de, s'adresse à, sans doute est dédié à toute personne qui "[... est] comme la boîte de vitesses d'une Jaguar qui se serait dit que la voiture était trop belle pour qu'elle fît réellement partie du moteur..." (p. 58) : imposteur sans malice donc, mais avec peine, dans le désir et dans le risque, éventuellement avec héroïsme pourtant toujours en secret... Néanmoins cette conception originale d'imposture (en italiques) qui fait appel à la sympathie n'est pas sans entretenir un rapport surprenant avec l'autre imposture qui nous indigne.
Il s'agit donc d'un phénomène composite et multiforme s'il en est, dont chaque facette est opportunément traitée par de très courts chapitres d'une extrême légèreté, tels des pétales de rose, qui suggèrent et évoquent la méditation au lieu de guider et contraindre la pensée. Ils s'appuient tantôt sur la littérature (Gary-Ajar ne manque pas, à mon grand délice!), tantôt sur la psychanalyse, sans oublier le cinéma et même la politique, toujours dans un style fortement narratif (pas du tout celui de l'essayiste pédant et didactique!). Encore une particularité stylistique : le récit à la première personne - dont l'auteure semble être une spécialiste - se laisse aisément deviner sous les semblants de la... deuxième personne du singulier, et donc d'une esquisse de personnage masculin "imposteur", lequel, entre une pérégrination littéraire et une divagation psychanalytique, prend le temps de rencontrer de multiples personnages mineurs, hommes et femmes, chacun porteur de sa propre variante du sentiment d'imposture. Un rêve ouvre le récit; une note d'espoir le clôt. le tout respire une finesse et une intelligence nobles et précieuses.
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L'imposteur est une personne qui croit occuper indûment sa place : il a réussi un examen, un concours, un entretien d'embauche ; il a obtenu une promotion, l'amour de quelqu'un, le succès, une médaille. Et tout cela, il pense, pour diverses raisons que je ne détaillerai pas, mais que l'auteur énumère, qu'il l'a obtenu par hasard, par chance, sur un malentendu. Elle évoque aussi, mais ce n'est pas son propos principal, les imposteurs professionnels, les imposteurs qui ont réellement triché et menti.

A peine payé, j'ai regretté mon achat. En réalité, je sais bien ce dont il s'agit et l'explication psychanalytique laborieuse sur le décalage entre le moi idéalisé, la conscience de soi, le regard d'autrui, une enfance, une lignée dévalorisées, cela valait-il une lecture ?

Dès les premières pages, néanmoins, l'angle, les angles choisis m'ont fait comprendre que j'avais affaire à quelque chose de plus original qu'un énième bouquin de sciences ou de développement personnel écrit avec les pieds. Belinda Cannone parle à un "tu" qui est soit son lecteur neutre, soit son lecteur affecté par un sentiment d'imposture, soit elle-même désirant écrire son livre et se posant la question de l'approche et de la bibliographie. Rien que cela, c'est une bouffée littéraire rafraîchissante.

Sans s'affranchir des devoirs d'un essai, elle s'appuie également sur des exemples tirés de la littérature, du cinéma, mais avec une simplicité, une proximité telles qu'on lit réellement ce texte comme un roman, on pourrait l'écouter comme un conte. Je me surprenais à me carrer plus confortablement quand elle prenait soudain le ton d'une conteuse, soit pour résumer une oeuvre, soit pour apporter une anecdote. Un moment sympa. Sur le sujet, je n'ai pas forcément appris grand-chose de plus, mais j'ai d'autres références qu'"Eve" de Mankiewicz, "Bienvenue à Gattaca", "Rebecca", "Le Talentueux Mr Ripley"... et j'en passe (je me rends compte que le thème de l'imposture, et encore plus du double, sont fréquents ou que je les recherche). Son interprétation de "Matrix" m'a surprise, et celle des oeuvres de Kafka encore plus !
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Imagine une porte cachée dans un coin de ton cerveau, elle t'a toujours semblé condamnée mais peu t'importe, ce qu'il y a derrière, tu le présumes, n'a que peu d'importante. Enfin tu te retrouves par hasard devant cette porte, tu as une clé dans la main, tu ne sais pas à quoi elle sert, machinalement tu la passes dans la serrure et la fais pivoter, juste pour voir... là aucune résistance tu entends avec stupeur le cliquetis du verrou qui cède sans effort...
Et voilà l'effet que m'ont fait les premières pages du livre : une ouverture sur une pièce lumineuse dévoilant les peintures d'un sentiment qui m'avait forgée sans que je ne le remarque ni ne le nomme. Je levais le voile sur le sentiment d'imposture et découvrais quelques uns de mes confrères imposteurs... pauvre, cinéaste, femme, champion, politique...

Une réflexion sur les origines de ce sentiment, douce, accessible, et rassurante de part la variété des profils "touchés", évoqués dans cet essai.

Le titre est énigmatique pour ceux qui n'en ont encore jamais entendu parler, mais le lecteur saura (comprendra) dès le premier chapitre s'il (qu'il) est un imposteur.
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Belinda Cannone explore dans ce livre toutes les facette du "sentiment d'imposture" que ressent parfois celui qui se trouve à une place (professionnelle, personnelle, intime...) qu'il ne lui semble pas avoir mérité. Elle décortique les sources de ce sentiment plus partagé qu'il n'en a l'air, entre héritage social et culturel.
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