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EAN : 9782234080362
192 pages
Stock (02/01/2017)
4.03/5   44 notes
Résumé :
« Parfois le silence règne, nous sommes paisibles et concentrés, la lumière est belle et notre regard vigilant : alors l’émerveillement nous saisit. D’où vient ce sentiment fugitif ? Il ne résulte pas forcément de la nature grandiose de la situation ou du spectacle. Souvent c’est un état intérieur favorable qui nous permet de percevoir une dimension secrète et poétique du monde. Soudain on vit pleinement, ici et maintenant, dans le pur présent. Cette disposition int... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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“La beauté secrète du chêne apparaît sous mon regard assidu.”
Une phrase de l'écrivaine qui définit bien “L'émerveillement “ face aux petits détails de la vie, sujet de ce livre. Un émerveillement qui n'appartient pas au registre de l'admirable, qui pourrait être provoqué par n'importe quelle chose simple, modeste, des sons, un paysage, le sourire d'un inconnu, la vue d'un arbre, d'une fleur, le scintillement de la lumière sur l'eau.....que sais-je ? Un bonheur gratuit, source d'énergie, résultat d'une disposition intérieure à saisir “la beauté secrète” de ce qui est contemplé, écouté, touché, goûté, senti.......
L'auteur le relie à la curiosité, curiosité qui est fraîcheur du regard chez celui pour qui « aucun aspect de la vie n'est émoussé ». Une curiosité, une réceptivité, qu'on perd avec l'âge, et qu'il faudrait peut-être entretenir. Mais, “S'émerveiller réclame non seulement de vivre dans l'instant mais aussi dans la lenteur”.....
Bref, je pense que j'ai donné une idée suffisante de ce petit livre précieux agrémenté de belles photos sépia ( j'ai adoré, le Chêne de la ferme de Socquentot à Belmesnil (Seine-Maritime),26 avril 1892), dont la lecture ne peut qu'émerveiller et rafraîchir nos cinq sens et notre réceptivité à la vie.
Inutile de chercher ou d'attendre un bonheur dont on a généralement qu'une idée floue. Il est là au présent, à porté de main, déjà dans la lecture de ce petit livre, que l'écrivaine elle-même définit comme un “ livre qui ne fera pas le lecteur beaucoup plus savant mais peut-être plus vigilant, et plus attentif à ce qui importe –à ce que, mourant, il regrettera de quitter. “
Un livre qui décrit très bien ma propre conception du bonheur et du sens de l'existence, “Il n'y a aucun sens à vivre, et le chercher revient à mal poser la question. Ma petite philosophie existentielle s'est transformée le jour où j'ai compris que la question du sens de l'existence s'annulait (se dissolvait) dans la joie de vivre, dans le désir qui nous lance vers l'avant “.
En le terminant, j'entends la magnifique voix de Violeta Parra entonner “Gracias a la Vida”.........

Sur la pointe d'une herbe
devant l'infini du ciel
une fourmi
(Hōsai, 1885-1926)


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Un titre au sujet des plus prometteurs, retenu de loin, pressée dans l'instant où j'ai aperçu ce très beau titre, en me promettant d'y regarder plus près, très vite !

Quelques jours plus tard, fouinant à la Librairie Tschann, avec une amie aussi vorace et boulimique que moi-même, cette dernière tombe en arrêt devant ce même ouvrage, prend le temps de l'apprécier... Elle me le montre,
et nous avons pu, en effet, apprécier ce volume magnifique , à tous égards !

Le titre prometteur, une très esthétique couverture, fort sobre, un papier glacé, qui met en valeur , à la fois le texte et les photographies noir et blanc, choisies...
Grand bonheur: mon amie m'a fait ensuite la surprise de me l'offrir. Je l'ai débuté aussitôt.

Un essai qui demande de l'attention; un texte très dense nourri de vécu, de souvenirs personnels mais aussi d'allusions littéraires, philosophiques et artistiques...Tout ce qui enchante la vie...

Belinda Cannone que je découvre et lis pour la première fois... nous offre un florilège poétique de ses émerveillements : dans la nature, dans la ville [ réalisations d'architectes réalisant des couleurs et des formes gracieuses], face à nos "dissemblables proches" , les animaux, l'émerveillement que peuvent aussi provoquer les découvertes scientifiques, les arbres, la poésie, la magie des mots, la photographie. Je cesse là l'énumération car la liste risque d'être trop longue...

Un texte bénéfique et constructeur à tous points de vue, qui nous dit et nous redit la beauté du monde.. et la philosophie lumineuse du "SAVOIR VIVRE et SAVOIR REGARDER"...
L'essai de Belinda Cannone est judicieusement accompagné de très beaux clichés classiques , majoritairement du 19e... [ clichés de l'ARDI-
Association Régionale pour la Diffusion de l'Image]

Cet ouvrage, en plus d'être le cadeau choisi d'une amie très précieuse, il est aussi tombé comme un "cadeau du ciel" ;Traversant comme chacun une zone de turbulences et de doutes aigüs... ce livre de Belinda Cannone permet de relativiser, de prendre plus intensément conscience que nous avons la chance inouïe de vivre, d'avoir le bonheur de pouvoir "REGARDER" lorsque nous sortons de notre quotidien et de ce qui semble acquis et
allant de soi...

Cette phrase de l'auteur exprime excellemment cette réalité, et je ne peux m'empêcher de songer à un de mes écrivains préférés... qui sait "REGARDER" les choses les plus simples, avec un regard d'enfant, enchanté et émerveillé, toujours. Je désirais nommer CHRISTIAN BOBIN....

"L'amoureuse concentration

Je regarde la haie, la haie que je connais si bien et qui n'a rien de remarquable- aubépines, prunelliers, ronces, fouillis, piquants-, mais le soleil couchant l'éclaire, et soudain je m'émerveille car je la -vois-. Mon sentiment n'est pas lié à sa nature remarquable ou surprenante mais à ma capacité à la voir vraiment. (...) S'émerveiller, c'est d'abord saisir la présence des choses et des êtres " (p. 85)

Un ouvrage qui fait du bien, nous "secoue " positivement , pour cultiver une sorte d'art de Vivre et d'être en éveil face à tout ce qui nous entoure; l'apprentissage et la grâce de l'émerveillement même devant les choses les plus humbles qui nous entourent...qui paraissent
à tort, ordinaires !

Je réitère ma reconnaissance joyeuse à l'amie qui a eu la "Merveilleuse" idée de m'offrir cet essai tonique ,passionnant, et simultanément de me faire découvrir un nouvel écrivain...qui me touche autant qu'elle m'interpelle... par ses questionnements et sa sensibilité...

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P.S: Voici parmi les clichés , mes préférés, dont le dernier cliché (sépia) est de
Maxime du Camp, datant du 13 avril 1850, représentant "le Grand
temple d'Isis, à Philae, en Egypte "

1. Henri Magron [1845-1927] , "Le Mont Saint-Michel, porte d'entrée à
marée haute"

2. Marc Ferrez [1843-1923] "Rio de Janeiro, panorama vu de Mesa do
Imperador, vers 1880 "

3. Alexandre Dubosq [1856-1946] , "Femme de dos avec châle"

4. Henri Gadeau de Kerville , " le Chêne de la ferme de Socquentot
à Belmesnil, 26 avril 1892"
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Regarde ! Regarde !
Ce titre.
C'est un verbe, une action, un engagement.
C'est un cadeau.
Et quel cadeau !
La vie.


Ouvrir son regard, tout entier sur l'extérieur, accueillir, recueillir en son coeur la beauté du monde qui l'attend, qui l'espère, ... Oui mais, le livre ?
Belinda Cannone défini son texte comme un essai. J'en lis très peu, je ne recherche pas tant la connaissance. Si je peux me permettre il se serait appelé en un temps plus ancien Petit traité de l'émerveillement, plus en adéquation avec la générosité qui s'en dégage. le texte est en effet facilement abordable, plaisant, agrémenté d'anecdotes le rendant plus accessible si besoin en était et d'une intention toute bienveillante pour le lecteur, tout en creusant profond. Suffisamment rare dans le genre essai pour le signaler.


L'émerveillement est souvent un "arrêt sur image". Aussi vais-je concentrer ma chronique sur la photo le mont-Saint-Michel, porte d'entrée à marée haute, vers 1895, d'Henri Magron qui m'avait juste parue un peu triste au premier coup d'oeil : bof il a plu, ou il bruine. Alors j'ai lu ce regard vigilant de la poétesse qui s'exprime ainsi p.47 "C'est une fenêtre sur la mer. Granit noir et reflets humides, courbes et lignes droites. Puissance du minéral atemporel et monumental autour du petit homme frêle. La muraille encadre le pêcheur et ce non-moi extrême : la mer. de nature très différente, ils sont pourtant parfaitement ajustés. Bien sûr qu'il s'agit d'un pêcheur : voyez son panier. Et surtout, comme dans un hiéroglyphe, la barque qui flotte au-dessus de sa casquette indique sa fonction."


Hiéroglyphe : à ce signe mon regard s'est aiguisé, alors j'ai vu. La barque, le panier, la pluie bel et bien disparue, la lumière plus vive. Soudain j'ai vu la côte au loin, la poutre au-dessus du seuil, de la barque et de la côte, ensemble d'horizontales ; et puis les verticales : piliers de la porte, et dans le coin des mats, soudain le petit homme n'est plus écrasé par son fardeau mais vient rejoindre les verticales, capable d'élévation. Oui de quoi s'émerveiller, et plus encore devant le regard vigilant du photographe qui a su capter ce moment éphémère où ce petit homme habite le monde.

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Petit aparté sur cette journée à Paris durant laquelle cette amie Babeliote me connaissant bien a eu la délicatesse de m'offrir ce bel ouvrage. Ce matin d'avril dans le train Maubeuge-Paris, une petite-fille dessinait à côté de moi. Son dessin n'était pas spécialement joli. Non, l'instant magique eut lieu quand elle me présenta d'un air grave son feutre. « Dis Monsieur, tu veux bien me l'ouvrir, je n'y arrive pas. » Et de suite après que je lui rendis, elle, avec un grand sourire et « les yeux qui brillent » : « Merci ! » Voilà.

J'ai été charmé par la chaleur de l'accueil de Valérie (à la gare du Nord), son touchant empressement (Ah, Ah ! Cela reste secret 😊) à m'amener au plus vite au Quai d'Orsay (le musée qu'allez-vous chercher), me partager avec un joyeux enthousiasme ses coups de coeur et me détailler La pie de Monet « Son » (marque évidente d'un émerveillement) tableau qu'elle aime à faire découvrir ainsi que quelques sublimes beautés cachées du musée. Visite au pas de charge de l'Orangerie, Valérie avait dû avaler sa montre au petit-déjeuner 😊 (à moins que ce ne soit Paris), pour ensuite nous précipiter (Ah, le beau paradoxe !) au Père tranquille. En chemin, sans même nous en apercevoir, nous venions de louper une extraordinaire occasion de nous émerveiller du chant inédit des oiseaux dans cet air de printemps d'un Paris exceptionnellement sans véhicules motorisés. Comme le dit si bien Bookycooky dans sa critique : question de réceptivité.

Mais ensuite. Quelle surprise ! Pascal me passa son portable pour un coup de fil tout à fait inattendu. Il a suffi d'un rien, une attention et comme souvent un lien direct avec la spontanéité (tiens, je m'attendais à ce que l'auteure le mentionne, d'autant que la perte de cette capacité innée à s'émerveiller me semble intimement liée avec cette érosion de la spontanéité venant selon moi des peurs, hélas des peurs apprises). C'était une personne très spéciale au bout du fil : en pleine ballade, il faut la voir en une seconde comme un chien à l'arrêt, et de suite un coup de coude : « Regarde ! C'est joliii ! ». Ou alors la voilà trottinant et te mettant un galet récupéré au bord de la mer : « C'est rigolo, non ? » Tellement vivante.
Car bien qu'ayant eu un petit moment d'émerveillement en faisant la file pour aller aux toilettes (c'est qu'il s'en passe des choses inédites et surprenantes dans les files), je dois bien avouer que ma capacité s'est de beaucoup émoussée (à mon grand regret et malgré le savoir brassicole belge). Cependant, je suis toujours aussi profondément heureux de la repérer chez d'autres, comme aussi chez cette Babeliote qui à l'époque n'était pas encore mon amie mais dont la chaleur de la voix et la pétillance du regard se mêlaient à l'intelligence de coeur et l'optimisme des propos, marques d'une pratique fréquente.
Ainsi je peux refermer cette parenthèse sur un double Je vous salue Marie.^^

Les souvenirs de ces beaux moments de partage ont ressurgi au fur et à mesure de ma lecture. Six mois après. En effet dans le train du retour après avoir feuilleté et regardé les photos je décidai de me consacrer au paysage et …. d'attendre. "Octobre se montrant clément, j'en profitais pour ..."p.7 lire en parfaite synchronie.

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« Nombreux sont ceux qui traversent le monde sans le voir … » p.50 sans le sentir, sans l'entendre ; alors quelques chansons évocatrices :

Henri Salvadore
L'abeille et le papillon
https://www.youtube.com/watch?v=vD1kyM9h7EI
Faire des ronds dans l'eau
https://www.youtube.com/watch?v=Oo1YWi5tVaU

Charles Trenet
La mer
https://www.youtube.com/watch?v=PXQh9jTwwoA

Jean Ferrat
C'est beau la vie
https://www.youtube.com/watch?v=lklP95xIEpo
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S'émerveillerS'émerveiller de tout et de rien, s'émerveiller des tout petits riens, du temps qu'il fait, d'un oiseau qui chante, d'une musique entendue, d'un instant de solitude, de la beauté d'un paysage, d'une fleur, d'un tableau ou d'un texte… S'émerveiller comme un enfant, retrouver cette disponibilité de l'âme, cette innocence. S'émerveiller comme une disposition intérieure, une façon nouvelle d'être au monde.

Ce que nous rappelle Belinda Cannone dans ce très bel essai en forme de variation sur la discipline de « l'instant présent », nous le savons déjà, mais ce rappel est important : la beauté, la valeur des choses et des êtres n'existent pas en tant que telles – c'est le regard qui se pose sur elles qui les crée, et si nous voulons accueillir à coeur ouvert les merveilles que le monde est prêt à nous offrir, c'est à nous et à nous seuls qu'il incombe d'être attentifs, concentrés, intenses, dans la pleine présence à l'instant.

Etre capables de réaliser cette alchimie secrète, cette oeuvre au noir spirituelle qui transmue l'anodin en événement, le banal en merveille, c'est ce à quoi nous convie ce petit livre de Belinda Cannone, « S'émerveiller », très joliment illustré de belles photographies. Un essai d'une certaine densité mais d'une écriture fluide, avec des accents qui évoquent souvent Christian Bobin ou René Frégni, et que j'ai lu avec un réel bonheur.

Un livre qui ressource et qui fait du bien. A lire, à relire, et à offrir autour de soi…
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Romancière et essayiste, Belinda Cannone est aussi Docteur et maitre de conférences en littérature. Elle reçoit le prix de l'essai de l'Académie Française pour "l'Ecriture du désir", sujet qui la passionne.
"S'émerveiller" est un ouvrage précieux qu'il faudrait garder près de soi à tout moment. Les éditions Stock lui ont conféré une élégance particulière dans la forme par ses pages noblement glacées, sa couverture cartonnée sobrement racée. Les illustrations sont savamment recherchées, en toute simplicité et commentées avec délicatesse.
Durant cette lecture, au fil des pages lisses au toucher, je me suis sentie devenir autre, plus calme, plus sereine, plus concentrée sur l'instant présent. Une réflexion est menée sur le pouvoir dont nous sommes tous dotés, celui de s'émerveiller. Sans avoir besoin d'être fortuné, extralucide ou hautement intelligent , la faculté de s'arrêter et s'émerveiller d'un petit rien est source d'immense bien-être. Combien de fois passe-t'on devant telle ou telle image sans vraiment la voir, surtout sans déceler son côté merveilleux ? Il ne tient pas à l'objet ou à l'image de procurer cette sensation, il s'agit bien de puiser en soi l'attention, la saveur de la perception faisant partie de l'intimité de chacun.
Cet essai est riche en apprentissage notamment celui de la pleine conscience du moment ici et maintenant. La perception est en lien direct avec notre état d'esprit, le cultiver est important pour rester en santé.J'ai beaucoup aimé cet écrit, ce cadeau et en garde les ondes en moi.
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critiques presse (1)
LaCroix
27 janvier 2017
Dans un ouvrage qui se déploie comme une promenade, Belinda Cannone médite sur l’émerveillement, en jetant une belle lumière sur le monde qui l’entoure.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
(...) ce grand désir qui nous tire du lit chaque matin dans l'appétit de vivre même quand le sens de cette existence ne paraît ni donné ni évident, qui accompagne continûment les enfants parce que, n'étant pas encore entravés
par les angoisses et les douleurs, ils manifestent ce que nous sommes originellement : énergie et élan, capacité d'étreindre, d'être présent au lieu et au moment. Mais les adultes ont une marche plus heurtée, tous ne témoignent pas d'une organisation heureuse et j'en connais qui ne présentent aucune disposition à l'émerveillement- celle-ci s'acquiert tôt, et à qui l'on n'a jamais dit Regarde, Ecoute, il sera plus difficile d'y accéder. (p. 27)
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L’autre fois (le printemps), je me promenais dans une belle ville, très animée, et j’observais des centaines de touristes en train de s’autophotographier, à bout de bras ou d’une longue baguette étudiée pour. Cette furie des selfies est troublante. Si la meilleure position pour voir le monde et en jouir est hors de soi, pour les adeptes du selfie, la perception de l’émerveillement est exclue.
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.... nous devons plus d’une fois admettre, comme Pascal (quoique d’une autre manière) : « Nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivreI. » Vivre (intensément) exige de se tenir dans le présent pur, et rien n’est moins aisé. Je le puis dans la joie de la danse, de l’étreinte, du rire et de la contemplation. Le reste du temps, je vis légèrement en avant de moi-même, ce qui exclut l’émerveillement.
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Cette poésie qui déjoue nos façons d'entendre les mots, qui les démembre puis les réassemble pour les faire sonner selon d'autres réseaux d'autres significations, que provoque-t-elle en moi, sinon l'émerveillement ?
S'émerveiller résulte souvent, devant la beauté du monde comme devant l'invention artistique, d'une déroute de nos habitudes. (p. 105)
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Je regarde la haie, la haie que je connais si bien et qui n’a rien de remarquable -aubépines, prunelliers, ronces, fouillis, piquants-, mais le soleil couchant l’éclaire, et soudain je m’émerveille et je la vois. Mon sentiment n’est pas lié à sa nature remarquable ou surprenante mais à ma capacité à la voir vraiment. C’est-à-dire à la voir pour elle-même, dans la force de son existence, dans sa présence. S'émerveiller, c’est d’abord saisir la présence des choses et des êtres.
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Videos de Belinda Cannone (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Belinda Cannone
Une conversation présentée par Raphael Zagury-Orly Avec Isabelle Alfandary, auteure et professeure Belinda Cannone, auteure Serge Hefez, psychiatre
Le «un» n'est jamais le chiffre de la vie. Certes, il y a les organismes unicellulaires, bactéries, levures, plancton et autre protozoaires… Mais eux aussi on besoin de quelque chose d'autre, d'un milieu.. A la base de toute molécule organique, outre la durée temporelle et les sources d'énergie, se trouvent des multiplicités, des altérités, des combinaisons d'éléments, carbone, oxygène, hydrogène, eau, azote, dioxyde de carbone, diazote… Bien sûr, cela fait la vie sur Terre, la vie des vivants, mais ne dit rien sur la façon dont les êtres humains, eux, choisissent de la porter, cette vie, c'est-à-dire d'exister. de là aussi l'unicité est exclue: on vient au monde «plein des autres», le monde ne vient à l'enfant que par les autres, et il n'y tient que si d'autres d'abord le tiennent et tiennent à lui. Né d'une union qu'il n'a pas choisie, il lui appartiendra ensuite de s'unir volontairement à qui il voudra, par affinité, par intérêt même, par amitié, par amour, et de constituer des couples, des clans, des groupes, des familles, des communautés, des sociétés… Il se peut dès lors que des personnes, pour supporter le faix de la vie, choisissent de la porter à deux, de faire de leur cohabitation une convivance, et de leur existence une coexistence, le plus souvent solidifiée par le ciment de l'amour. La «vie à deux» devient dès lors une vie rêvée que les partages quotidiens rendent réelle. Mais est-ce si sûr? Combien coûte le sacrifice du «un», de la libre et insouciante existence solitaire, qui n'a de comptes à rendre à personne? Combien coûte le sacrifice du trois, ou du quatre, d'union plurielles où la diversité fait loi, où les plaisirs varient et s'égaient de ne point devoir s'abreuver à une seule source? Est-il possible qu'une «vie à deux», soudée par le plus bel amour, résiste aux soudaines envies d'autonomie, demeure imperméable aux petites disputes, aux grosses scènes de ménage, aux soupçons, aux jalousies, aux perfidies, aux humeurs insupportables, aux messages indus sur le portables, aux désirs d'être seule(e), de partir seul(e), de dormir seul(e)? On ne sait pas. On ne sait pas si la «vie à deux» est le paradis de l'amour ou l'enfer de la liberté.
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