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4,12

sur 315 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman est un policier historique. Il se déroule de 1959 à 1961, dans le contexte des répercussions de la guerre d'Algérie en métropole. Ce que j'ai trouvé passionnant dans ce roman, c'est la convergence progressive des trois enquêteurs, pourtant très éloignés à la fois par leur motivation et leur parcours, au fur et à mesure que l'enquête avance. C'est un roman bien mené et bien construit, écrit de façon efficace, sans fioriture. C'est surtout très documenté et assez foisonnant, ce qui fait que l'auteur est parvenu à me plonger dans l'atmosphère si particulière de cette période compliquée de notre histoire. Une excellente surprise donc et un auteur que je compte bien suivre.
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La République est morte; vive la République !
En refermant ce livre, je me demande si ce requiem vaut pour la IVe tout juste enterrée, ou pour cette jeune Ve dont Thomas Cantaloube fait le décor de son roman.
L'histoire débute en 1959 par le meurtre sauvage d'un jeune avocat d'origine algérienne et de toute sa famille.
Époque fébrile. Ramené au pouvoir par les spadassins de l'Algérie française, voilà que le Général de Gaulle hésite et atermoie, générant une confusion poisseuse et délétère. "Gaullistes et anti-gaullistes se claquaient la bise. Des résistants farouches faisaient bras dessus bras dessous avec des collabos. Fachos, poujadistes et nostalgiques étaient recyclés dans l'administration ou à l'Assemblée nationale avec la bénédiction de leurs anciens adversaires. "
Du côté d'Algérie, on fourbit ses armes tandis que Paris et la France plongent dans une folie ultra-droitière menée par une raison d'État qui s'impose jusque dans la création de milice sauvages et sanglantes.
C'est dans ce climat malmené que l'auteur conduit son enquête d'une main de maître. Lauréat du prix Landerneau en 2019, ce premier roman montre autant d'érudition pour la période que de maestro pour tirer les ficelles d'un suspense prenant.
Trois personnages se croisent entre 1959 et 1961. Antoine, le bandit corse, résistant de la première heure ; Luc, jeune inspecteur à la crim qui sera déniaisé plus vite qu'il ne l'imaginait, et Syrius, barbouze de tous les coups tordus pourvu que la paye soit en ordre.
De l'ordre, il y en a à la fois trop et pas assez en ces jours troublés. Pas assez pour permettre une cohabitation pacifique avec nos cousins d'Algérie appelés en renforts dans les usines de la métropole, et beaucoup trop dans les forces de police menées par le préfet Papon qui ne paiera ses crimes contre l'humanité qu'en 1998!
A l'image de ce sinistre personnage, la Vè se révèle gangrénée dès sa naissance. Thomas Cantaloube excelle à brosser une fresque qui, si elle n'était pas si triste, nous ramènerait au temps des sixties. Mais la Seine se rappelle le 17 octobre 1961, Évian l'assassinat de son maire par L'OAS et Vitry-le-francois n'oublie pas les 28 innocents massacrés dans un attentat que l'État français refusera de reconnaître jusqu'en 1966.
Oui, le charme des années 60 bat de l'aile sous la plume incisive de Thomas Cantaloube.
Arrivée au terme de mon billet, je me questionne encore. Ce requiem vaut -il pour la IVe "née sur les cendres du pétainisme et des combats de la Résistance " ou plutôt sur la Ve qui "démarrait sur les cadavres des algériens et les remugles d'un fascisme en képi"?
Dans cette dernière option, l'agonie est fort longue; la bête aura eu la dent et le poil durs... Sans jamais se départir de ses corrompus ni de ses magouilles, elle flotte encore au fronton de nos mairies. Sans doute ce jeune auteur est-il un peu visionnaire...
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Un très bon roman mêlant enquête et faits historiques.

Ce livre avait tout ce que j'attendais de ce genre de roman. Une plume avec du style, des dialogues avec de la répartie. Les personnages bien que peut-être archétypes de la littérature noire étaient malgré tout bien construits et plutôt attachant.
Et enfin derrière l'affaire, on s'instruit sans avoir l'impression d'avaler un cours d'histoire ni un cours sur la politique.

Tout est bien dosé.
J'ai aimé suivre l'affaire de base à travers la France de la fin des années 50, début des années 60.
Un contexte particulier, un climat sombre qui est ici bien décrit et qui est un devoir de mémoire.

J'ai adoré comment l'auteur mêle fiction avec faits et personnages réels.
J'ai d'ailleurs été bien surprise de voir apparaître certains noms et j'ai parfois rigolé.

J'ai passé un très bon de lecture même si c'est un livre assez dense, l'écriture est fluide et c'est très agréable.

Bref, j'ai totalement adhéré et j'ai hâte de retrouver et le style de l'auteur et ses personnages.
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Ça faisait un petit moment que je n'avais pas été pris dans un roman noir comme ça. Les évènement se déroulent en France de 1959 à 1962 dans "Requiem pour une République", dans la France de De Gaulle et on s'apprête à croiser le FLN, l'OAS, un certain Mitterand, le Pen et toute une panoplie de personnages fictifs ou réels. Thomas Cantaloube campe sa narration à travers trois personnages qui vont se retrouver plus ou moins liés à l'assassinat d'un avocat et de sa famille à son domicile. L'avocat Abderhamane Bentoui, un proche du FLN. Une exécution planifiée et commanditée par Deogratias, le directeur adjoint de Papon. On sent tout de suite le coup foireux et le coup politique dans cette affaire. le premier des trois personnage qui gravite autour de cet évènement est le flic de la PJ de Paris Luc Blanchard, plutôt bleu et naïf au début du roman, il finit par avoir des doutes sur les manoeuvres de ses supérieurs à commencer par le préfet Papon. Antoine Carrega de son côté est un truand Corse qui se retrouve lié à cet assassinat car une connaissance à lui, un ancien résistant, perd sa fille dans l'évènement. La fille de l'ancien résistant était la conjointe dAbderhamane Bentoui. Antoine Carrega va faire marcher son réseau et emprunte d'autres chemins pour comprendre les rouages de cet assassinat. Enfin, il y a le détestable Sirius Volkstrom. Un ancien de l'Indochine qui refuse toutes étiquettes et qui ne recule devant rien lorsqu'il s'agit d'un contrat financièrement intéressant pour lui. Sirius Volkstrom doit s'occuper de l'assassin de l'avocat afin que les services du préfet de Paris effacent toutes traces du manège. Thomas Cantaloube écrit un roman noir passionnant dans une France corrompue. Les chapitres alternent avec les personnages et on se régale en étant rapidement dans le vif du sujet. Je suis très curieux de lire un autre roman noir de l'auteur.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Un véritable coup de coeur pour ce polar très très noir qui nous ramène à la fin des années 50, aux "événements" qui se déroulaient en Algérie, et au côté obscur de la politique de l'époque.
Même si l'auteur a écrit une fiction, il nous donne à ressentir l'atmosphère pesante qui régnait.
L'enquête part d'un meurtre atroce : une famille, les parents et les deux enfants, ainsi que le frère du mari, sont retrouvés assassinés. Mais l'homme est un avocat algérien et sa femme est française. Il ne peut, pour les autorités, que s'agir d'un règlement de comptes entre partisans et opposants de l'Algérie française.
Les intérêts, les points de vue et les ambitions s'opposent. Sur un fonds historique très bien documenté (on y croise entre autres Papon, le Pen et Mitterand), l'enquête est passionnante mais hélas le rappel de ces heures sombres est à vomir.

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L'histoire démarre le 15 septembre 1959.
J'avais 8 mois!!!!!
Je ne connaissais pas Thomas Cantaloube, mais pour un "coup d'essai", ...vous connaissez la suite! Addictif à ce polar/thriller -car tour à tour l'histoire est vue sous l'oeil de Luc Blanchard, flic au 36, mais également sous ceux des autres protagonistes, tant les victimes que certains des acteurs de leurs temps.
Nous sommes en pleine période hésitante entre une Algérie Française ou une Algérie indépendante, ( avec ses violences quotidiennes et ses victimes innocentes), avec les naissances du SAC et de l'OAS) et déjà, on côtoie les noms de ceux qui feront parler d'eux, des décenies plus tard, tels François Miterrand, "méprisant -déjà- les autres" (sic), Jean-Marie le Pen, le tristement célèbre Debizet et son SAC, Service d'Action Civique, qui va défrayer la chronique en 1981 avec ce que la presse et la télé ont appelé "La tuerie d'Auriol" (un inspecteur de police, ses enfants et ses parents seront massacrés dans leur bastide d'Auriol), Marcantoni (que l'on retrouvera mêlé à l'affaire Delon et au plus haut niveau de l'Etat), et d'autres.
Au milieu de tout ce "beau monde" et de la raison d'Etat qui prévaut -argument facile quand on veut s'affranchir de la loi-, un jeune inspecteur de la Crim', Luc Blanchard, et pas si "naif" (sic) que ça. Il démarre dans la police, donc il débarque avec ses illusions, et je trouve qu'il arrive très vite à voir ce qui se cache de l'autre côté du miroir et à franchir "la 7 ème case".
Comme tout flic qui démarre, Blanchard veut sauver le monde et s'investir à fond dans son métier, mais il comprendra très vite, comme le dit le commissaire Corti, héros récurent de Fred Bologsen, que "au bout de 20 ans de carrière, j'avais compris que je me devais surtout de sauver ma femme, mon fils et mes deux chats.... Dans le désordre".
Si Blanchard représente la "nouvelle vague de la police", son adjoint, Amédé Janvier dit "le gros", est le prototype de l'ancienne, porté sur l'alcool, prêt aux compromissions et compromis, et au franchissement de lignes blanches quand l'occasion se présente.
Si Janvier ne "bougera" pas, Blanchard lui, évolue....
Et puis il y a le "bandit d'honneur", Antoine Carrega, qui par fidélité envers l'un de ses amis résistants, banquier ayant perdu sa fille, assassinée avec son mari - célèbre avocat algérien et "dérangeant le pouvoir en place", et ses enfants, va enquêter en "free lance" et tenter de percer un quintuple assassinat que la presse a déjà qualifié de règlement de compte entre arabes, entre pro et anti FLN.
Concernant le nom de Carrega, je me suis demandé si l'auteur l'avait choisi par hasard, le patronyme étant réputé en Corse pour être celui qui a été plusieurs fois champion de France et du monde de ball trap ( ce dernier s'appellait Michel et le notre, dans l'histoire, Antoine).
Il y a aussi Sirius Volkstrom, homme de main au départ de Déogratias, Dir Cab de Papon, et qui a pour mission d'éliminer le vrai tueur de cette famille entière, un nommé Lemaire.
Très interessant, l'évolution du ressenti puis des agissements en conséquence de Carrega, de Volkstrom, au fur et à mesure que des voiles sont levés et que la "vérite vraie" fait surface et apparaît comme une évidence, de même que le "lien" entre Blanchard et Carrega, l'inspecteur étant devenu le nouvel petit ami de Margot, l'ex du Sécor.
Chaque chapitre, commenté par un des personnages de l'histoire, révèle son lot de surprises. Pas de temps mort, un suspens continu, un très bon premier polar.
Ne me reste plus qu'à trouver la suite des "aventures de Luc Blanchard, dans "Frakas".
Encore un de mes coups de coeur de l'année avec Colin Niel et Jeanne Benameur.
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Fin 1959.
Volkstrom, ancien collabo, est engagé par le bras droit du préfet Papon pour "couvrir" l'assassinat d'un avocat d'origine algérienne. Mais l'affaire tourne mal...
Antoine Carrega, petit truand corse, est chargé par Félix, son ancien chef dans la résistance, de retrouver l'assassin de sa fille, épouse de l'avocat, de ce dernier et de leurs 2 enfants.
L'enquête officielle est confiée à Luc Blanchard, un flic débutant encore naïf, et à son chef alcoolique, Amédée Janvier.
Blanchard, Volkstrom et Carrega, un bon, une brute et un truand (au grand coeur) que l'enquête va mettre en relation...

Un roman noir dont l'intrigue se déroule à la charnière des années 1950-1960, une époque où les amitiés nées dans la Résistance, la prise du pouvoir par le général De Gaulle, et les haines liées à la demande d'indépendance de l'Algérie vont se confronter. L'auteur nous fait vivre avec intensité cette période trouble et méconnue de l'histoire de France. Pourquoi a t'on voulu la mort de l'avocat algérien devient vite secondaire...
Les personnages sont parfois très noirs (moralement !), rarement tout blancs. Thomas Cantaloube, pour ancrer son roman dans le réel, n'hésite pas à convoquer, parmi ses héros de fiction, quelques figures de l'époque, comme le préfet Papon ou François Mitterrand.
J'ai aimé l'écriture, dynamisée par l'alternance des points de vue qui place le lecteur tantôt dans la peau du bon, de la brute ou du truand. S'y ajoutent de nombreuses péripéties parfois sans lien avec la trame du roman, mais qui éclairent sur l'instabilité de l'époque ou la psychologie des personnages.
Il y a longtemps que je n'avais pas lu un roman noir aussi brillant et intéressant !
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Un avocat algérien assassiné avec toute sa famille en 1959. Crime d'État bâclé, que tentent de comprendre 3 personnages différents, un jeune policier ambitieux, un ancien résistant corse reconverti dans la pègre, un ancien collabo homme de main du SAC. Bon polar où se croisent des M. Papon, F. Mitterrand, sur fond d'attentat de l'OAS et des ratonnades de 1961 par la police
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Une famille décimée à Paris. Un jeune flic idéaliste, un pourri de première ( deux, avec ce cher Papon que j'ai failli oublier), un nervi à la solde du pouvoir et un ancien résistant et actuel voyou ( l'un n'empêche pas l'autre). Tels sont les principaux acteurs de ce drame politique qui se déroule entre 1959 et 1961, aux premières heures du gaullisme. J'ai beaucoup aimé la façon dont le romancier dépeint la face sombre du gaullisme. Les personnages sont tous crédibles et le style très vivant. Une lecture que je recommande chaudement !
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Une claque.
En pleine guerre d'Algérie, un avocat et sa famille sont assassinés dans un immeuble cossu parisien. L'homme était algérien et défendait la cause du FLN. Sa femme était issue d'une grande famille française. Leurs deux enfants en bas âge et le petit frère de l'avocat n'ont également eu aucune chance de s'en sortir.
Trois hommes aux parcours et aux profils différents vont partir à la recherche du meurtrier. Un jeune policier un peu naïf qui comprend très vite (grâce à son mentor et binôme) que cette enquête est explosive, notamment avec l'intervention de Papon et son secrétaire dès la première heure. Un corse appartenant à la pègre, à la demande du père de la femme assassinée, liés entre eux par leur appartenance passée dans la Résistance. Un ancien collabo, un mercenaire manchot qui devait éliminer l'assassin dès sa sortie de l'appartement. Mais le meurtrier ne devait tuer que l'avocat et a disparu des écrans radar. Une course poursuite haletante où les trois hommes vont parfois se rencontrer et collaborer malgré les réticences et les défiances de chacun.
Une enquête où nous verrons passer un certain nombre de personnalités réelles (dont Papon, Mitterrand, le Pen, Debré et quelques autres politiques avec qui l'auteur n'est pas tendre), d'autres sous pseudonymes (un jeune acteur célèbre ressemblant beaucoup à Alain Delon et un réalisateur sosie de Jean-Pierre Melville).
Au-delà de cette enquête, l'auteur nous décrit à la fois la fin de la guerre d'Algérie mais surtout les débuts de la Ve République. Quand le pouvoir gaulliste va frayer avec les survivants de la collaboration, une extrême-droite puissante et un racisme endémique au sein de la police et des autorités. Une compromission qui aura des conséquences pour la suite des événements et une tâche indélébile pour la République française, dite nation des Droits de l'homme.
Le portrait sans concession d'un pays qui n'a pas encore accepté de se séparer de ses colonies, encore imbu d'une grandeur qu'il n'a plus depuis longtemps.
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