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EAN : 9782940431786
181 pages
La Baconniere (24/10/2017)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Ce livre de l'auteur de « La Fabrique d'Absolu » et de « La Guerre des Salamandres », déjà édités dans la même collection, relate le premier voyage du grand écrivain tchèque en Grande-Bretagne en 1924. Karel Čapek découvre Londres et les Londoniens avec un étonnement quasi constant, rencontre et dessine H. G. Wells, G.-K. Chesterton, G. B. Shaw notamment. Il explore aussi la country, passe par des petites villes, visite des cathédrales, Cambridge et Oxford. L'É... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En 1925, séparé de Lili Brik et ne traînant plus à l'arrière des taxis, Vladimir Maïakovski entreprend enfin un voyage aux États-Unis via le Mexique et Cuba. de ce voyage, il en reviendra entre autres avec un Ma découverte de l'Amérique. Longtemps partiellement traduit en français, Ma découverte de l'Amérique a été intégralement publié en 2017 par Les éditions du Sonneur avec une préface de Colum McCann.

Lettres d'Angleterre est l'équivalent pour Karel Čapek de Ma découverte de l'Amérique pour Maïakovski.

Aussi, il est dommage que les éditions de la Baconnière - c'est le troisième livre de l'écrivain tchèque qu'elles publient - n'aient pas jugé bon d'introduire le texte de Čapek par une préface comme Les éditions du Sonneur l'avaient fait pour Ma découverte de l'Amérique.

Le quatrième de couverture apprend simplement au lecteur que le voyage a été entrepris en 1924, qu'il s'agissait d'une invitation dans le cadre du congrès national du PEN Club* et de la British Empire Exhibition**. C'est un peu court dans la mesure où, en 2017, Karel Čapek est désormais un inconnu notoire. Inconnu parce que peu de personnes savent qui est Karel Čapek ; notoire car c'est lui qui a introduit le mot robot - inventé par son frère - dans sa pièce de théâtre R.U.R. de 1921. Il eut été bien de le rappeler au lecteur d'autant que ce quatrième de couverture indique que Karel Čapek est « Critique face au Progrès ».

Cette précision faite, ces Lettres d'Angleterre est un récit de voyage en Angleterre, dans une moindre mesure en Écosse, et dans une très moindre mesure en Galles septentrionale et en Irlande - cette dernière destination lui est d'ailleurs déconseillé par toutes les personnes qu'il rencontre. Dans un récit, « [accompagné], pour mieux montrer les choses, de dessins de l'auteur », tantôt grave - sur l'extrême misère de l'East End, sur le colonialisme lors de sa visite de la British Empire Exhibition, ... - tantôt drôle - sur la cuisine anglaise, sur les clubs anglais, sur l'art anglais, sur les dimanches anglais et écossais, … et sur lui-même -, Karel Čapek partage avec le lecteur sa découverte des différentes facettes du Royaume-Uni. Tantôt admiratif, tantôt critique de la perfide Albion, le texte de Karel Čapek reste sur certains points résolument moderne et d'actualité comme il est coutume de le dire désormais.

En comparaison du récit de Maïakovski, ce récit de lecture très agréable et plus drôle reste plus léger (par exemple, sa critique du progrès et des machines n'est pas très profonde, ni systémique), moins « épiphanique » en quelque sorte et parfait pour être lu à l'arrière des taxis.

* Association d'écrivains internationale fondée en 1921 par Catherine Amy Dawson Scott, le PEN club international a pour but de « rassembler des écrivains de tous pays attachés aux valeurs de paix, de tolérance et de liberté sans lesquelles la création devient impossible ».
** La British Empire Exhibition est une exposition coloniale qui s'est tenue en 1924 et 1925.
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Critique douce amère de l'Angleterre des années 1920 par un écrivain tchèque .
Ce qui est particulier à ce livre ce sont les petits dessins qui émaillent le texte , petits dessins assez simplistes d'ailleurs .
Lors de la lecture des premières pages , j'ai été ravie puis un peu lassée par le style un peu répétitif .
Un tableau d'Angleterre qui semble être intemporel , voilà ce qui fait la force , le charme du livre .
Je remercie Babelio pour l'envoi de ce livre lors du dernier Masse Critique.
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Quelle belle surprise ! Merci à Masse critique et aux éditions LaBaconnière de m'avoir permis de découvrir Karel ČAPEK et ses « Lettres d'Angleterre » dont la première édition remonte à 1924.
J'avoue que j'avais quelques craintes avant d'ouvrir cet ouvrage ; les récits de voyage sont, hélas, trop souvent ennuyeux voire rébarbatifs.
Ici c'est tout le contraire, ČAPEK utilise l'humour, la tendresse, l'ironie, la dérision, le dessin, l'auto-dérision (appliquée à lui-même, à ses compatriotes tchèques et aux continentaux, bref à tous ceux qui n'ont pas la "chance" d'être grands-bretons.) sans jamais une once de méchanceté.
Ce court livre est très moderne dans son écriture ainsi que très actuel. Par exemple, j'ai retrouvé dans les pages consacrées à Édinburgh ou à l'île de Skye (« Terra Hyperborea »), écrites il y a plus de 90 ans, le même « esprit des lieux » que celui que j'ai ressenti lorsque je les ai visités en 2016.
Un parfait livre de détente à travers lequel on retrouve l'humour tchèque.
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Ces Lettres relatent le voyage que fait le journaliste tchèque Karel Capek en Angleterre, en Ecosse, au Pays de Galles et (à peu de choses près) en Irlande en 1924 : Lettres, parce qu'elles se présentent sous la forme de textes envoyés au journal praguois Lidové Noviny au cours de ce séjour. Ecrites à destination des lecteurs de ce quotidien lu par l'élite culturelle, leur ton est à la fois léger, amusant et faussement naïf. Capek, qui avait déjà fait de nombreux voyages mais dont c'était le premier sur les îles Britanniques, rend compte un peu en vrac de ses observations : sur les policemen londoniens « semblables à des dieux », sur les arbres centenaires dont il suppute qu'ils ont une grande influence sur le torysme anglais, sur la morosité des dimanches, la circulation dans la capitale ou encore sur les joueurs de cornemuse. Peut-être, s'il était envoyé aujourd'hui en voyage, Capek ferait-il le choix de faire son récit sous forme de story Instagram.
Lien : https://passagealest.wordpre..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Si vous cherchez dans les collections de Londres des ivoires ciselés ou des sacs à tabac brodés, vous les trouverez ; si vous cherchez la perfection d'un œuvre humaine, vous la trouverez au musée hindou et à la galerie babylonienne, dans les Daumier, les Turner et les Watteau et dans les marbres d'Elgin. Mais quand vous sortirez ensuite de cet amoncellement de tous les trésors du monde, vous pouvez voyager des heures et des miles, sur le toit d'un bus, d'edling à East Ham et de Clapham à Bethnal Green, vous ne trouverez autant dire pas de quoi réjouir votre œil par la beauté et l'exubérance d'une œuvre humaine. L'art est ce que l'on met sous verre dans les galeries, les musées et les habitations des gens riches ; mais il ne court pas les rues, il ne brille pas dans la beauté d'une corniche de fenêtre, il ne se dresse pas dans le monument d'un coin de rue, il ne vous salue pas d'une langue familière ou monumentale. Je ne sais pas : peut-être est ce tout de même le protestantisme qui a ainsi vidé artistiquement de pays.

Le pèlerin visite d'autres musées - p. 44
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La plus grande surprise que puisse éprouver un voyageur, c'est de trouver en pays étranger ce qu'il a cent fois lu ou cent fois vu en image. J'ai été stupéfait de voir à Milan le dôme de Milan ou à Rome le Colisée. C'est une impression qui a quelque chose de sinistre : on a le sentiment d'être déjà venu là, ou d'avoir déjà vécu cela, en rêve ou qui quand. On est étonné de voir qu'il y a véritablement en Hollande des moulins à vent et des canaux, ou que sur la Strand de Londres le nombre de gens est véritablement tel que la tête vous en tourne. Il y a deux impressions tout à fait fantastiques : trouver quelque chose d'inattendu et trouver quelque chose de très connu. On crie toujours très haut son étonnement quand brusquement on rencontre une vieille connaissance. Eh bien, c'est comme cela que je me suis étonné de trouver, sur la Tamise, le Parlement, dans la rue des gentlemen en haute-forme gris, sur les carrefours des Bobs de deux mètres, et ainsi de suite. Je découvrais avec surprise que l'Angleterre était réellement anglaise.

Premières impressions - p. 9
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Je compris qu'il s'accomplissait ici une sorte de rite, qui consiste à fumer la pipe courte, à feuilleter le Who is who, et surtout à se taire. Ce silence n'est pas le silence de la solitude, ni le silence du philosophe pythagoricien, ni le silence devant la divinité, ni le silence de la mort, ni le silence de la rêverie profonde : c'est un silence à part, raffiné et mondain, le silence du gentleman parmi les gentlemen.

Clubs - p. 53
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Le continent est plus bruyant, moins discipliné, plus malpropre, moins maître de lui, plus madré, plus passionné, plus sociable, plus amoureux, sensuel, exubérant, grossier, bavard et en quelque sorte moins parfait. S'il vous plaît, donnez-moi un billet direct pour le continent.
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Les arbres sont peut-être ce qu'il y a de plus beau en Angleterre ; sans oublier bien sûr les prairies et les agents de police, mais principalement les arbres à la splendide carrure, anciens, généreux, libres, vénérables, vastes… Il est possible que les arbres aient une grande influence sur l'allégeance anglaise au parti conservateur. Je crois qu'ils favorisent les instincts aristocratiques, le sens de l'Histoire, les traditions, les tarifs douaniers, le golf, la Chambre des lords, et tant d'autres choses étranges et antiques.
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