AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JIEMDE


« Cette histoire semble tirée par les cheveux ou écrite par un cocaïnomane californien schizophrène qui n'aurait eu que deux jours pour pondre un scénario catastrophe, mais c'est pourtant la stricte vérité. » Lecteur, tu es prévenu !

Voilà encore une belle découverte à côté de laquelle je serai certainement passé sans Vleel. Car c'est en amont d'une rencontre récente dédiée à la maison du Diable - posé et apaisé depuis longtemps à Vauvert - que j'ai découvert Fabrice Capizzano et le Ventre de la péniche.

C'est un road movie à la française, une cavale dont la destination finale est un petit archipel de l'Atlantique sud, Tristan da Cunha, pour y faire reposer les cendres de Gladys. Mais avant d'y arriver, la route sera longue pour Jason, le photographe désormais rangé et Hannah, son ancienne compagne toujours aussi déjantée.

Avec Gladys, ils formaient un trio amoureux fait de folie, de furie et de fusion. Aujourd'hui, ils ont un dernier chemin mémoriel à effectuer pour respecter la dernière volonté de Gladys. Et rien ne va se passer comme prévu…

Lire Capizzano, c'est se prendre un grand coup de fraicheur littéraire en pleine gueule, un peu comme quand tu as découvert les Frédéric Dard des débuts (pas ceux de l'ère industrielle) ou ceux du jeune et inspiré Philippe Djian. C'est retrouver l'esprit des pieds nickelés en mode chamane et accords toltèques, qui frôle régulièrement la frontière du portnawak sans jamais y sombrer.

Lire Capizzano, c'est découvrir un auteur qui joue avec les styles, s'amuse avec les mots, mijote ses dialogues aux p'tits oignons et s'autorise quand ça lui chante des digressions sociétales qui sentent le vécu et les convictions. Il est libre Fabrice, dans sa vie comme dans son oeuvre. Et il en use.

« Rappelle-lui bien s'il te plait que l'obéissance n'est pas une fatalité, c'est un choix, comme la lâcheté, personne n'est fait pour rentrer dans les cases, personne, on n'est pas nés pour être carrés, on est là pour casser les angles et faire des ronds dans l'eau. »

Mais chez Capizzano, c'est surtout l'amour qui exulte de chaque page. Pas le conventionnel en mode fleur bleue mais l'excessif, le trash, le lumineux, c'est-à-dire le douloureux, le destructeur, celui qui finit forcément mal.

Alors laisse-toi embarquer sur cette péniche : tu vas voir, l'air y est bien différent et il flotte un bon vent de liberté.

« Je ne sais plus si je sens ce que je vois, si je pète avec mes yeux ou si mon cul va me donner l'heure. J'ai besoin de voir l'horizon, de sentir le vent sur ma peau… »
Commenter  J’apprécie          332



Ont apprécié cette critique (32)voir plus




{* *}