Citations sur La Fille du chasseur (10)
Au début, j’avais vraiment une démarche de hibou, de corbeau, c’était affreux. Je marchais en me dandinant. C’était impossible de faire autrement parce qu’à Nouakchott il n’y avait pas une seule rue goudronnée. Si, par chance, je trouvais un endroit un peu dur, j’essayais de rouler les mécaniques, et tout d’un coup, paf ! Je m’écroulais! J’avais un pied qui faisait ouf dans le sable ou alors je marchais sur un caillou, et je tombais. Combien de fois je me suis cassé la figure ! J’ai encore des marques sur les genoux à cause des talons, parce que je tombais tout le temps sur les cailloux. Mais je trouvais ça joli, je trouvais ça moderne, je trouvais ça... je ne sais pas.
Depuis la mort de ma mère, un morceau de moi s'en est allé à tout jamais .
Excisées, gavées et bien souvent mariées à des hommes qu'elles ne connaissaient pas du tout, c'était le sort de beaucoup de petites filles maures.
Et l'on ne voyait jamais les adultes se câliner. La société du désert était très pudique. On vivait dans une sorte de retenue permanente,de frustration; on ne pouvait pas manifester ses sentiments.
Ce que les hommes mauritaniens aimaient le plus chez les femmes, c’était les vergetures et les bourrelets, pas sur le ventre mais sur les bras et les jambes, l’intérieur des jambes, derrière les cuisses. Je restais toute la journée attachée avec mes plats à manger.
Pour moi, tout a commencé par le fait extraordinaire que mes parents n’étaient pas de la même tribu. Et ça, c’est extraordinaire, tu le sais bien.C’était extraordinaire, surtout à l’époque. Mon père était Nmadi, tribu de chasseurs. Les Nmadi nomadisaient dans l’est de la Mauritanie et coursaient les antilopes à pied, avec des lévriers. Ma mère était Ladem, tribu de pasteurs. Les Ladem étaient des porteurs de fusils. C’est incroyable qu’ils aient donné une fille à des Nmadi. Des guerriers donner une femme à un chasseur!
Elle était si belle que son chameau ne pouvait pas la soulever», c’est un dicton célèbre en Mauritanie. …Ce que les hommes mauritaniens aimaient le plus chez les femmes, c’était les vergetures et les bourrelets, pas sur le ventre mais sur les bras et les jambes, l’intérieur des jambes, derrière les cuisses. Je restais toute la journée attachée avec mes plats à manger.
Pour moi, tout a commencé par le fait extraordinaire que mes parents n’étaient pas de la même tribu. Et ça, c’est extraordinaire, tu le sais bien.C’était extraordinaire, surtout à l’époque. Mon père était Nmadi, tribu de chasseurs. Les Nmadi nomadisaient dans l’est de la Mauritanie et coursaient les antilopes à pied, avec des lévriers. Ma mère était Ladem, tribu de pasteurs. Les Ladem étaient des porteurs de fusils. C’est incroyable qu’ils aient donné une fille à des Nmadi. Des guerriers donner une femme à un chasseur!
"Pendant quatre ou cinq ans, on m'a fait manger, manger. Manger, boire... "Elle était si belle que son chameau ne pouvait pas la soulever", c’est un dicton célèbre en Mauritanie... Les petites filles étaient gavées à partir de sept, six ans, même parfois cinq ans. On m'a mis l'appareil au pied, on m'a tiré les cheveux, on m'a frappée. Je me souviens qu’on faisait un trou la nuit dans le sable pour me mettre à plat ventre, pour que je puisse poser mon ventre. Il n’était pas si gros, mais je buvais tellement que je ne pouvais plus supporter le poids de ce que je buvais."