Tu ne pleures pas » disait le professeur (...)
Ansset hocha la tête. Des fois.
Avant repris le professeur. Mais maintenant, tu vas apprendre le Contrôle. Lorsque tu pleures, tu gâches tes chants. Tu les brules. Tu les noies.
Mes chants ?
Tu es une petite marmite emplie de chants, expliqua le professeur. Et lorsque tu pleures la marmite se brise et toutes les chansons se répandent lamentablement. Le Contrôle signifie que tu gardes les chansons dans leur marmite et ne les en sort qu’une par une.
Jamais je ne te blesserai
Toujours je t’aiderai.
Si jamais tu as faim,
Te donnerai mon pain.
Si la peur t’envahit,
Je suis la, ton amie.
Je t’aime désormais
Et l’amour ne finit jamais.
Il était si prêt à partir que jamais il n’avait hésité, que même à la dernière extrémité, jamais il n’avait cherché le confort des couvertures : il mourut, nu sur la pierre et Rruk découvrit plus tard que jamais elle n’avait vu quelqu’un paraître aussi à l’aise dans la mort, le dos reposant sur le roc, et le vent sans merci déferlant sur son corps.
"C'est une soirée d'adieux pour toi, le Piaf, alors tu vas gazouiller pour nous."
Ansset fit non de la tête.
"Si qu'tu peux pour c'te salaud d'Mikal, alors tu peux bien chanter pour d'honnêtes affranchis."