Citations sur La lanterne magique: Poèmes pour enfants (18)
Je sais enfin pourquoi
Ma poupée est malade.
Chaque nuit, en cachette,
Elle fait sa toilette
Et court au bal masqué
Où les pierrots poudrés
Et les polichinelles
Ne dansent qu'avec elle.
C'est un chat du quartier
Qui me l'a raconté !
Et moi qui la soignais
Au thé de serpolet !
"C'est bien, Mademoiselle
Avec une ficelle,
Je vous lierai, la nuit,
Au pied de votre lit."
CE QUI EST COMIQUE
Savez-vous ce qui est comique ?
Une oie qui joue de la musique,
Un pou qui parle du Mexique,
Un bœuf retournant l’as de pique,
Un clown qui n’est pas dans un cirque,
Un âne chantant un cantique,
Un loir champion olympique.
Mais ce qui est le plus comique,
C’est d’entendre un petit moustique
Répéter son arithmétique.
LA POUPEE MALADE
Je sais enfin pourquoi
Ma poupée est malade.
Chaque nuit, en cachette,
Elle fait sa toilette
Et court au bal masqué
Où les pierrots poudrés
Et les polichinelles
Ne dansent qu’avec elle.
C’est un chat du quartier
Qui me l’a raconté !
Et moi qui la soignais
Au thé de serpolet !
« C’est bien, mademoiselle,
Avec une ficelle,
Je vous lierai, la nuit,
Au pied de votre lit. »
(La lanterne magique – 1947)
L'écolière
Bon dieu ! Que de choses à faire !
Enlève tes souliers crottés,
Pends donc ton écharpe au vestiaire,
Lave tes mains pour le goûter,
Revois tes règles de grammaire.
Ton problème est-il résolu ?
Et la carte de l'Angleterre,
Dis, quand la dessineras-tu ?
Aurai-je le temps de bercer
Un tout petit peu ma poupée,
De rêver, assise par terre,
Devant mes châteaux de nuées ?
Bon dieu ! Que de choses à faire !
« Il y a plus de fleurs
Pour ma mère, en mon cœur,
Que dans tous les vergers ;
Plus de merles rieurs
Pour ma mère, en mon cœur,
Que dans le monde entier ;
Et bien plus de baisers
Pour ma mère, en mon cœur,
Qu’on en pourrait donner. »
« Pour ma mère », Maurice Carême.
Bonté
Il faut plus d'une pomme
Pour emplir un panier.
Il faut plus d'un pommier
Pour que chante un verger.
Mais il ne faut qu'un homme
Pour qu'un peu de bonté
Luise comme une pomme
Que l'on va partager.
BERCEUSE
Au fond des bois,
Couleur de faîne,
La feuille choit
Si doucement
Que c’est à peine
Si on l’entend.
A la fontaine,
Le merle boit
Si doucement
Que c’est à peine
Si on l’entend.
A demi-voix,
Si doucement
Que c’est à peine
Si on l’entend,
Une maman
Berce la peine
De son enfant.
(La lanterne magique - 1947)
Petit lapin
Petit lapin, dans la bruyère,
En automne a perdu sa mère;
A perdu sa mère en automne
Quand les fusils soudain détonent.
Un jour qu'il s'en allait rêvant,
Triste et les oreilles au vent,
Il découvrit un vieux miroir
Qui luisait sous les sapins noirs,
Qui luisait comme luit, le soir,
La lune tombée dans la mare.
Petit lapin, vers le miroir
Se penche, se voit et croit voir
- N'ayant jamais vu de miroir -
Sa mère, sous les sapins noirs.
LA BOUTEILLE D'ENCRE
D'une bouteille d'encre
On peut tout retirer
Le navire avec l'ancre
La chèvre avec le pré
La tour avec la reine
La branche avec l'oiseau
L'esclave avec la chaîne
L'ours avec l'Esquimau
D'une bouteille d'encre
On peut tout retirer
Si l'on n'est pas un cancre
Et qu'on sait dessiner
(La lanterne magique – 1947)
POUR MA MERE
Il y a plus de fleurs
Pour ma mère en mon cœur
Que dans tous les vergers
Plus de merles rieurs
Pour ma mère en mon cœur
Que dans le monde entier
Et bien plus de baisers
Pour ma mère en mon cœur
Qu'on en pourrait donner
(La lanterne magique – 1947)