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EAN : 9782875682512
160 pages
Espace Nord (04/01/2018)
4.75/5   10 notes
Résumé :
Né en 1899 à Wavre et mort en 1978 à Anderlecht, il a écrit une oeuvre, presque exclusivement poétique, traduite en une quarantaine de langues. Il a inspiré les plus grands musiciens de son temps, tels Darius Milhaud ou Francis Poulenc. Il a donné son nom à un boulevard bruxellois et à une promenade parisienne sur l'Ile de la Cité. Il ? Maurice Carême, le plus célèbre des poètes de Belgique, à moins qu'il n'en soit le plus célèbre instituteur...
Dans ses poè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un petit trésor que j'ai découvert à la foire du livre de Bruxelles. J'y retrouve des poèmes de Maurice Carême connus ou inconnus.
On y retrouve son âme d'enfant, son amour des mots.
Son âme d'enfant, c'était à tel point qu'il avait collectionné des poèmes écrits par ses petits élèves car il fut instituteur depuis l'âge de 19 ans jusqu'à 43 ans à Anderlecht, une commune de Bruxelles. Il y vivait dans la maison blanche avec son épouse, institutrice également, qu'il appelait Caprine.
Il a été traduit dans une quarantaine de langues et s'est consacré à son art après plus de vingt ans de métier.
Sa maison est devenue un charmant musée, plutôt un lieu de vie enchanteur.
A la foire du livre, j'ai trouvé le recueil sur le stand de la Fédération Wallonie Bruxelles. Ne riez pas, notre petit pays est compliqué et ingouvernable.
Un peu plus loin, tout un stand était occupé par la fondation Maurice Carême.
Je me réjouis que ce monsieur qui m'a toujours touchée par ses mots si vivants et joyeux soit mis à l'honneur 42 ans après sa mort en 1978. Il était né en 1899.
Je suis donc ravie d'avoir découvert cette pépite parue chez Espace Nord en 2017.
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Un petit bijou qui donne juste envie d'en découvrir plus.

J'aime la poésie, elle libère l'âme en quelques mots, elle allège le coeur en quelques traits.

« L'école était au bord du monde,
L'école était au bord du temps.
Ah ! Que ne suis-je encor dedans
Pour voir, au-dehors, les colombes. »

J'aime la poésie, elle résonne comme une musique douce et reposante, elle interpelle comme au son d'un tocsin imaginaire, elle agit sur les sens comme un parfum capiteux, elle fait frissonner l'échine quand surgit l'émotion.

« Mais le vrai soldat
Ne mange, quand la guerre est là,
Que des vers de terre
Et des fleurs de cimetière. »

J'aime la poésie, elle me parle au plus profond de moi et illumine mes jours gris par quelques touches de couleurs.

« Caillou d'or,
Quel trésor !
Caillou bleu,
Qui dit mieux ? »

Quelle merveille que cette plume si légère et primesautière, si rêveuse et lucide à la fois, si tendre et pointue pourtant, si fragile et souvent bien terre-à-terre.

« D'une bouteille d'encre,
On peut tout retirer
Si l'on n'est pas un cancre
Et que l'on sait dessiner. »

Quelle merveille que ce recueil qui en nonante-neuf poèmes nous fait voir l'étendue du génie poétique de l'auteur. On y rêve l'imaginaire, on y dépeint un monde magique, on y vénère la mère et la nature, on y vit une simple vie, une vie entre deux mondes, un impossible rêve.

« Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta. »

Quelle merveille enfin que cette poésie qui chante à l'esprit des enfants, qui résonne au coeur de notre enfance oubliée, qui fait frémir notre âme d'adulte parfois désenchanté, qui colore notre vie du quotidien.

« Mon perroquet
Est rouge et gris.
Il est joli
Comme un bouquet. »

J'ai adoré :-)
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"Le monde appartient
A ceux qui n'ont rien." (80)

Où va se cacher la mémoire... Je savais que Maurice Carême avait fait partie du programme littéraire de mon enfance sans arriver à faire remonter quoi que ce soit de précis jusqu'à ma conscience. Et voilà que "le brouillard a tout pris autour de ma maison".... un brouillard auquel je n'avais pas pensé depuis au moins trente ans et qui sur la page reprend vie très familièrement. "Plus de fleurs au jardin, plus d'arbres dans l'allée". A l'époque de ma récitation scolaire, il n'avait pas trouvé grand écho dans mon expérience de petite toulousaine. Mais aujourd'hui que je vis dans cette vallée du Dourdou aux hivers désespérants, plongés la moitié du temps dans une brume persistante où rôdent - j'en suis sûre - des atlantes, aujourd'hui très régulièrement, oui, "la serre du voisin semble s'être envolée". C'est donc avec une tendresse particulière que je me réapproprie ce poème, comme une musique intemporelle de ce que je fus et de ce que je serai, petite flamme aux reflets changeants à l'intérieur de laquelle pulse un tempo de mots et d'évocations. Par ses chemins de rêves, Maurice Carême me rejoint et me parle.

L'objet est un compagnon de poche à la fois doux - par sa couverture - et rageur en sa postface. Entre les deux, tout un monde de tristesses, de caresses, de jeux de mots, de clous, d'oiseaux et de facéties. Boîte à trésor que l'on croit pleine de jouets et qui parfois pique les doigts dans le noir.

[Lu dans le cadre de ces fabuleuses masses critiques]

Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Une petite anthologie composée de nonante-neuf poèmes choisis parmi les nombreux recueils de Maurice Carême. Une diversité qui dessine, en filigrane, le génie de ce poète peut-être mal connu. A la suite de ce florilège, une postface très intéressante présente, dans les grandes lignes, les principales caractéristiques de la poésie de Maurice Carême ainsi que quelques éléments bibliographiques du poète.

On lit ces poèmes d'une grande tendresse avec joie, on redécouvre au hasard des pages quelques vers qui nous ont marqués enfant, et c'est un vrai bonheur !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Rue des Fontaines

Je suis né un grand jour de peine,
Mais né dans la rue des Fontaines.

Mes parents n'avaient pas d'argent,
Mais au pré le linge était blanc,

Et la Dyle passait tout près
Avec des fleurs à son corset.

Lorsque ma mère l'entendait,
Ma mère aussi chantait, chantait.

Peintre, mon père montait au ciel ;
L'échelle était son hirondelle.

Et là, au milieu des oiseaux,
Il apprenait des airs si beaux

Qu'il faisait sans main ni cordeau,
Balancer tout seul mon berceau.

Que voulez-vous, c'est en chantant
Que chez nous l'on devenait grand,
...
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Ponctuation

Ce n'est pas pour me vanter,
Disait la virgule,
Mais sans mon pendule,
Les mots, tels des somnambules,
Ne feraient que se heurter.

- C'est possible, dit le point.
Mais je règne, moi,
Et les grandes majuscules
Se moquent de toi
Et de ta queue minuscule.

- Ne soyez pas ridicules,
Dit le point virgule,
On vous voit moins que la trace
De fourmis sur une glace.
Cessez vos conciliabules

Ou, tous les deux je vous remplace !

( Au clair de la lune : 1977 )
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La morte

Il entendit la mort
Derrière cette porte,
Il entendit la mort
Parler avec la morte.

Il savait que la porte
Était mal refermée
Et que, seule la mort
En possédait la clef.

Mais il aimait la morte
Et quand il l’entendit,
Il marcha vers la porte
Et l’ouvrit. Il ne vit

Ni la mort ni la morte.
Il entra dans la nuit
Et doucement, la porte
Se referma sur lui.
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Prenez du soleil
Dans le creux des mains,
Un peu de soleil
Et partez au loin.

Partez dans le vent,
Suivez votre rêve ;
Partez à l'instant,
La jeunesse est brève !

Il est des chemins
Inconnus des hommes,
Il est des chemins
Si aériens !

Ne regrettez pas
Ce que vous quittez.
Regardez, là-bas,
L'horizon briller.

Loin, toujours plus loin,
Partez en chantant !
Le monde appartient
A ceux qui n'ont rien.

Liberté
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Poésie - L'école - Maurice CARÊME
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