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Citations sur Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg (11)

Ils m’ont dit que j’étais le seul enfant dans ce grand bâtiment, mais ce n’est pas vrai. Je le sais, parce que je les entendais parfois, les autres enfants. Je les entendais crier aux étages inférieurs.
Je vivais dans une chambre misérable avec ma gouvernante Ada Cruickshanks. « Miss Cruickshanks », devais-je l’appeler. Elle me faisait avaler régulièrement une cuillerée à dessert d’un médicament qui avait un drôle de goût mais réchauffait le cœur lorsqu’on l’avait ingurgité, comme s’il dissipait l’hiver. On me donnait des mets sucrés à manger, des tranches de quatre-quarts et des pâtisseries ; on me donnait aussi des tourtes de Forlichingham, qui à vrai dire n’étaient pas mon mets préféré car leur croûte était toujours brûlée, comme le voulait la tradition, et l’intérieur une sorte de pâtée gluante recouverte de mélasse noire pour en déguiser le goût. Miss Cruickshanks disait que je devais tout manger, sinon elle serait très fâchée contre moi. Alors, je mangeais.

(Incipit)
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- Je comprends, Lucy, mais je te l'avoue, j'ai peur. Terriblement peur.
- Eh bien je suis contente. Ça veut dire que tu es en train de réaliser que c'est ce qu'ils veulent vous faire peur. Et pourquoi le voudraient-ils, s'ils n'avaient rien à cacher de terrible ?
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J’aurai tout le temps de verser des larmes, Clod, quand tu seras loin de mes yeux.
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Les hommes dans les guerres perdent leur âme, elle est foulée aux pieds, je l'ai vu, il n'y a plus d'individus, rien qu'une masse, une grande masse qui court à son anéantissement.
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Je suis sujette à des rêves incroyables. Nanny me dit que je ne devrais pas lire autant de livres, que si je continue à ce rythme, ils finiront par me tuer.
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Vivace est la beauté, elle ne se laissera jamais enterrer.
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Je n'avais jamais pu désobéir à Grand-Maman, jamais de ma courte vie. Je me sentis alors dégringoler, tomber la tête la première dans mon enfance, dans un lieu que je préférerais de loin ne pas revoir. Je fis quelques pas. Comment faire autrement. Je me penchai et embrassai la joue arachnéenne de Grand-Maman. Je me sentis piégé dans une toile d'araignée, j'eus l'impression que les cheveux gris de ma grand-mère, ces poils, ces duvets de mouche, de papillon crépusculaire, ces cheveux d'araignée s'enroulaient autour de moi et m'enserraient dans de terrifiants noeuds de famille, d'amour, de corruption et de culpabilité, des noeuds à vous faire perdre votre âme.
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J'ai toujours pensé que pas mal de gens pourraient avoir du coton dans la tête à la place du cerveau ou le corps bourré de sciure, et que d'autres, durs et cruels, sourds à toute négociation et à toute prière, pouvaient n'être faits que de métal.
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Les hommes dans les guerres perdent leur âme, elle est foulée aux pieds, je l’ai vu, il n’y a plus d’individus, rien qu’une masse, une grande masse qui court à son anéantissement.
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Mais si personne ne se lève jamais, alors lentement, les uns après les autres, nous serons réprimés, malheureux, réduits au silence et brisés à jamais !
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