Ainsi, les pays lointains entrent dans la littérature, embellis par l'imagination des premiers voyageurs. Ainsi, de tout temps, coexistent ceux qui partent et ceux qui restent, les errants et les sédentaires, les premiers que la curiosité de voir pousse vers les terres lointaines, hommes actifs et aventureux, les seconds que le désir de savoir incite à interroger les voyageurs et que satisfait le récit verbal ou écrit des courses accomplies.
L'homme primitif, riche seulement d'instincts, dépourvu de traditions ancestrales, pauvre de moyens et déjà tourmenté par un infini de désirs, ne connaît pas encore l'art de remédier par la culture, le commerce et l'industrie, autrement dit, par la volonté de l'expérience acquise, à l'épuisement rapide du sol qui le nourrit, à la rigueur de l'atmosphère.