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EAN : 9791096622627
348 pages
Editions Plumes Solidaires (01/12/2019)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Au milieu du 19e siècle, aux États-Unis, l'avancée des colons blancs atteint la région des Black Hills et des grandes plaines. Le soir de ses fiançailles, la jeune Emma London, issue de la bourgeoisie de Chicago, est enlevée par une bande de Sioux Lakotas. Emmenée de force au village indien, Emma y restera prisonnière durant près de huit mois : huit mois de révolte et de confrontation avec ses ravisseurs, mais aussi de découverte d'un peuple paradoxalement attachant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Je viens de passer un moment de lecture passionnant dans un monde que j'aime beaucoup, dans les vastes plaines de l'Ouest des États-Unis, à une époque où ce pays était encore sauvage, et où l'homme blanc allait coloniser ces terres habitées par un peuple qui n'avait pas demandé à être ainsi dérangé.
Je découvre avec ce roman la plume de Christian Carlier. Il a un formidable talent de conteur, il a su m'emmener dans son histoire, je me suis laissée bercer par ses mots. Son style est très bon, il subjugue, il donne envie de lire plus et encore. Je n'ai pas vu passer les quelques 350 pages que j'ai lues assez vite tellement j'avais envie de savoir et en même temps l'envie de rester dans ce monde et de déguster l'histoire était aussi très forte. Il y a peu de dialogue, juste ce qu'il faut, l'histoire est dense et pleine de rebondissements et d'aventures et j'ai adoré ça.

Je ne vais pas vous parler beaucoup du fond de l'histoire, ce serait vraiment dommage de tout dévoiler, et surtout de ne pas vous laisser découvrir par vous-même ce que l'auteur nous fait découvrir.
On va suivre Emma. C'est une jeune femme de la bourgeoisie de Chicago. Elle est arrivée dans cette petite ville d'Oxfield pour se fiancer à David Bentley, fils d'un riche propriétaire. C'est un mariage plutôt arrangé. Emma s'y conforme parce que son père le veut. C'est une jeune femme au fort caractère, qui sait ce qu'elle veut et curieuse de tout. Elle serait même un peu garçon manquée… cette soirée de fiançailles va transformer sa vie et pas comme elle pouvait le penser de prime abord. Une balade dans les jardins de la propriété va révéler le côté rustre de son futur mari qui essaiera d'abuser d'elle. Elle sera sauvée par un Indien qui laissera son fiancé pour mort et qui l'enlèvera. Les Indiens Lakota étaient venus pour libérer des frères de leur tribu emprisonnés et maltraités par les Bentley. Ils vont emmener Emma dans leur village où elle va vivre pendant près de 8 mois. Les débuts seront durs à vivre, il faut pour Emma s'acclimater à la rude vie de ce peuple, à leur façon de vivre ou à leur différence de considération. Par sa grande capacité d'adaptation, elle arrivera à s'acclimater, à oublier ce qu'elle connaît et à s'intégrer à ce peuple. Mais c'es sans compter sur les hommes blancs qui sont nourris par une grande vengeance. Emma devra faire des choix, elle voudrait écouter son coeur, mais ce ne sera pas toujours possible. Elle se rendra vite compte que les sauvages ne sont pas toujours où on pourrait le penser.

Comme le dit Christian Carlier dans un appendice à la fin du roman, certains pourraient penser qu'il a idéalisé le peuple indien, mais comme il dit, et je suis d'accord avec lui, ils ont tellement été dévalorisés et montrés comme des meurtriers sanguinaires, qu'une histoire où ils sont montrés sous un autre jour, plus humains que certains, ne peut pas faire de mal non plus. On oublie tellement souvent que ce sont des hommes comme tout le monde avec leurs rites et leurs coutumes, qui ne demandaient rien à personne. Ce sont quand même eux qui se sont retrouvés colonisés et chassés de leurs terres et il aurait fallu encore qu'ils acceptent sans rien dire ! Je vais pas faire de politique, et on ne peut pas revenir en arrière, mais il faut aussi reconnaître que « l'homme blanc » est allé bien souvent trop loin, et tout ça par cupidité et attrait de l'or. Bien sûr, les Indiens ont aussi leurs défauts, mais leurs valeurs de bravoure et de sagesse les rendent parfois plus humains que leurs colonisateurs. À l'époque où l'on vit maintenant, je trouve qu'il serait grand temps que l'humain tire certaines leçons de son comportement passé pour ne pas le renouveler sans cesse, mais j'ai vraiment l'impression que c'est complètement utopique…

Bon je m'emballe, je m'emballe, et je perds de vue l'objectif de cet article qui est de vous donner mon avis sur ce roman. Une chose est sûre, c'est qu'il ne peut pas laisser indifférent, et pousse à la réaction. Il est, pour moi, impossible de rester insensible à ce que l'auteur a voulu faire passer comme messages à travers l'histoire d'Emma. Et il a réussi à me surprendre plus d'une fois, car on est loin d'être dans un plan tout tracé où la jeune femme s'acclimaterait à sa nouvelle vie, tomberait amoureuse et vivrait heureuse pour le restant de ses jours, et le tout avec des petits coeurs et des paillettes. Vous voyez le genre ! Non, ici, l'auteur ne va pas épargner son héroïne, elle vivra des moments très durs, devra quitter ce peuple qu'elle appréciait pour retourner à son ancienne vie et ce ne sera pas plus facile que ses débuts avec les indiens. J'ai vraiment été surprise plus d'une fois par la tournure des événements et les virages que l'auteur faisait prendre à son récit. Et c'est un véritable bonheur pour une lectrice d'être surpris par sa lecture et d'être menée par le bout du nez vers des chemins qu'elle ne pensait pas prendre au début.
Christian Carlier a, en plus, une écriture très visuelle qui décrit bien les décors et permet de très bien imaginer les endroits, les personnes, leurs vêtements, leurs actions. Il y a des romans comme ça que l'on verrait bien adapté sur grand écran, ce roman en fait partie. En tout cas, le style de l'auteur m'a permis de très bien imaginer les scènes, comme si un film se déroulait derrière mes yeux…

C'est une lecture forte, dans tous les messages qu'elle fait passer, pleins d'humanité et de noblesse des sentiments. Christian Carlier a bien travaillé ses personnages, tellement bien que je me suis attachée à certains, j'ai détesté, voir haï d'autres. J'ai souri, été en colère, j'ai ragé et pesté. L'auteur m'a fait vivre une multitude de sentiments et le tout dans des décors de grandes plaines et de collines noires (d'où le titre) qui m'a subjuguée. J'ai été en immersion totale tout le long et ne me suis pas ennuyée une seconde.

Ce roman est un formidable coup de coeur que je vous recommande à 1000%. Une lecture dépaysante, qui pousse à la réflexion, qui fait réagir, et ça j'adore ça. J'avais envie de rester avec Emma, Chayton, Yahto et les autres, je n'avais pas envie de les quitter. Je pense que c'est un livre que je prendrai plaisir à relire, pour m'immerger une nouvelle fois avec tout ce petit monde. D'écrire cet avis m'a permis de revivre pour quelques instants ces bons moments passés avec ce roman et ses personnages.
À noter également la magnifique couverture que j'ai regardée avec plus de détail après lecture, elle représente bien les paysages magnifiques dans lesquels évoluent les personnages.
Un très grand merci à l'auteur, Christian Carlier, de m'avoir fait vivre de tels instants et une si belle aventure. Je vais le noter dans mes auteurs à suivre, pour son talent de raconteur d'histoires.
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Lorsque la maison d'éditions Plumes Solidaires a proposé la lecture de ce titre, j'ai craqué. Je les remercie de suite pour éviter de l'oublier. le résumé m'a attiré dès les premiers mots. J'aime beaucoup ces histoires où il est question de personnages que l'on voit peu, comme ici les Indiens. Cela m'indiquait que nous aurions une part de leur histoire méconnue. Bien entendu, il y a de la broderie, mais un soupçon de vérité et une envie de découvrir ces peuples qui ont perdu beaucoup. La couverture est arrivée par la suite. Si au début je me suis demandé pourquoi ce choix de l'auteur, une fois la lecture terminée, j'ai compris et je suis ravie de cette vision qui confirme ses descriptions.

Mai 1845. Emma London est à une soirée mondaine pour fêter ses fiançailles avec David Bentley. Après le décès de son père et la promesse faite pour se marier, elle se retrouve dans la région des Black Hills. D'immenses plaines où vivent plusieurs tribus d'Indiens, jusqu'à ce que les colons ont débarqué pour s'approprier leurs terres. Alors qu'elle et son fiancé vont dans le jardin, Chayton et sa bande de Sioux avancent lentement auprès de la cabane qui garde des prisonniers de leur peuple. Aucun des deux ne les voit venir pour la simple et bonne raison que David tente de forcer sa future femme et qu'elle se débat comme elle peut. Les prisonniers sauvés, Chayton tombe sur le couple et décide d'emmener la jeune femme avec lui sans oublier de frapper sauvagement le futur époux. Une chevauchée infernale, une tentative de fuite et une jeune femme qui va devoir apprendre à vivre parmi les Sioux si elle veut pouvoir survivre.

Le livre est découpé en 4 parties importantes dans la vie de Emma : La capture, Une vie indienne, La libération et Retour aux Black Hills. Chacune de ses étapes apporte des éléments à la jeune femme et nous, bien entendu. Nous pouvons ainsi comprendre ce qu'elle ressent. Les émotions sont diverses, la peur, l'incompréhension, la haine, le désespoir, l'amitié, le besoin d'aider, la compréhension, l'espoir, l'amour. Emma est une jeune femme d'une vingtaine d'années qui ne se fie pas aux dires des autres. Voir de ses yeux est plus importants, même si les journaux de Chicago, la ville qu'elle habitait avant d'arriver dans ces contrées, indiquaient que les Indiens n'étaient que des sauvages. L'inquiétude de les savoir proches est présente pour tout le monde, pourtant certains restent persuadés qu'ils ne sont pas si terribles que cela. C'est la loi du plus fort qui se met en place. Les Indiens n'ont que des arcs et des flèches, tandis que les blancs colons ont des fusils, des armes de destruction.

Une histoire de territoire, une histoire de vengeance. Tout est bon pour que les uns et les autres se mettent en marche vers ce qui va ressembler à une guerre. L'enlèvement d'Emma n'est qu'une goutte d'eau dans la mer. James Bentley, le père de David, veut se venger de ce que ces sauvages ont fait à son fils. Il va user du fait que la jeune femme a été prise comme un objet pour déclarer cette fameuse guerre. le vrai problème réside dans le fait que cet homme, si puissant, si fier de lui, si imposant auprès des autres n'est rien dans la vallée des Black Hills. Il ne connaît pas le terrain, ne sait pas ce qui se cache derrière tel ou tel morceau de terre. La plaine est vaste, le désert aride et le manque d'eau vont cruellement se faire ressentir. Celui qui voulait une vengeance emmène avec lui des hommes de terrain, mais qui sont également démuni face à la nature. Cette soif d'assouvir son but ne va l'entraîner que sur des chemins de haine perverse.

Le début du livre est posé sur les défaillances, les croyances et les acquis de chacun des personnages. le temps s'écoule lentement. Nous suivons Emma et son périple, entrecoupé de l'aventure de James dans les montagnes. L'espoir d'être retrouvée s'amenuise au fur et à mesure qu'elle comprend que son futur beau-père n'arrivera jamais à les poursuivre correctement. Les Sioux ne sont pas des saints et savent se fondre dans le paysage. Ils ont des capacités bien au-dessus des blancs qui ne font que prendre. L'auteur indique (à la fin du livre) qu'il les a quelque peu idéalisés. Pour ma part, il les a faits comme je les imaginais : avec des codes d'honneur, de la solidarité, des cris de guerre, du sang chaud dans les veines prêts à défendre leurs biens. Les atrocités dont les journaux décrivent sont bien réelles, ils sont la réponse à l'acharnement dont les colons font envers eux. N'importe qui dans cette situation doit pouvoir se défendre d'une manière ou d'une autre.

Dans la première partie, Emma se trouve dans une situation délicate. Elle ne comprend pas le langage des Sioux, ressent de la peur qui s'estompe petit à petit. L'un d'entre eux arrive à communiquer en anglais, il a été prisonnier quelque temps et a appris cette langue. Cela amène un moyen de communication entre elle et ses ravisseurs. L'incompréhension passe à une compréhension difficile. Elle apprend leur fonctionnement, leurs pensées, leurs coutumes. Un échange va venir petit à petit, donnant une ambiance plus souple. L'énergie des personnages nous entraîne dans leur sillage. le respect mutuel s'installe petit à petit. Puis les "parties" s'enchaînent lentement mais sûrement.

L'écoute entre les personnages est une étape importante. L'obéissance est un point que nous ne pouvons pas éviter. L'histoire de notre jeune demoiselle est pleine d'événements qui la ramènent à son point de départ pour mieux revenir. C'est une épreuve pour elle et les sentiments que l'auteur met en avant sur ce protagoniste permettent de mieux comprendre ce qu'elle vit. Il y a des moments de doutes, nous ne pouvons que nous demander comment tout cela va se terminer. Car même si l'évidence des sentiments est bien présente, il y a des obstacles qui seront toujours présents. La haine des colons pour ces différents peuples qui étaient là avant et qui ne parlent pas la même langue n'a pas les mêmes coutumes. La différence fait peur et l'incompréhension apporte la haine pour les autres.

En dehors de Emma, nous avons Chayton, l'un des chefs de sa tribu. Il est bon, généreux, un vrai guerrier qui n'hésite pas à prendre les éléments en considération. Tuer un homme ne lui fait pas peur, cela prouve sa bravoure. Nous le voyons au travers du regard de la jeune femme, mais aussi sur la manière dont les autres indiens le considèrent. Je me suis attachée à ce peuple, à leurs traditions qui ont une logique imparable. Il suffit d'un peu de communication pour éviter les carnages, ce qui ne sera pas le cas durant tout le récit. J'ai beaucoup aimé Abeytu, cette vieille femme indienne qui apprend et voit des choses que les autres ne voient pas dans l'immédiat. Il y a également Dungan qui est un personnage intéressant. Shérif, il se doit d'être impartial et dans cette affaire, même s'il a des sentiments contradictoires, il cherche toujours à comprendre avant d'agir. Mahpee donne énormément de lui. Il est le personnage qui montre ce que la fameuse civilisation peut faire à une autre.

Une nouvelle vie s'offre à Emma, une vie où la possession n'est qu'un luxe dont les Indiens ne veulent pas. Ils chassent ce dont ils ont besoin pour se nourrir, se vêtir. C'est une expérience qu'elle va vivre au début avec beaucoup de réticence et même plus que cela. Puis le temps passe et elle s'acclimate. Il n'est pas évident pour une jeune femme vivant dans un monde dit "civilisé" se retrouve dans une plaine. Elle est forte et courageuse, ce qui lui vaudra d'être reconnue. Ce sont des qualités que les indiens approuvent tout comme la générosité et le courage.

Le plus, l'auteur apporte des explications sur les prénoms qu'il utilise, ainsi que le calendrier à la fin du livre. Seul bémol, j'ai du mal avec la façon de faire de l'auteur. Je ne parle pas de son écriture qui est fluide et enrichissante. Je parle du fait que lorsqu'il se passe quelque chose, l'auteur l'indique déjà avant de décrire les scènes. Par exemple " La journée d'Emma ne sera pas une bonne journée", et là nous avons le récapitulatif de cette fameuse mauvaise journée. Cela arrive plusieurs fois, je préfère que ce soit dans l'autre sens.

En conclusion, un historique qui a beaucoup de qualités. Une histoire enrichissante avec la découverte d'un peuple qui a encore des choses à nous apprendre. Des personnages aimant la vie montrant qu'il suffit de peu pour être heureux. La bêtise humaine a existé et existera toujours engendrant ainsi la haine dans le coeur des Hommes. C'est la différence qui crée un bel ensemble, pas le fait de se ressembler. Black Hills est un magnifique texte à la mémoire de tous ces peuples, un historique légèrement romancé qui adoucit une dure réalité.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/black-hills-paha-sapa-christian-carlier-a169088542
Lien : http://chroniqueslivresques...
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C'est sur la proposition des éditions plumes solidaires que j'ai découvert ce roman.
Emma London est une jeune femme volontaire, qui n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Son père l'a fiancée à David Bentley, jeune homme de bonne famille, riche héritier, de la région des Black Hills dans le Dakota, à la limite des terres colonisées (oui, comme docteur Quinn, mais dans un autre état).
Après la mort de son père, Emma ne voit aucune raison de reprendre sa parole et quitte son Chicago natal pour rejoindre son futur.
Au cours de la soirée donnée pour fêter les fiançailles du fils de la maison, David et Emma s'éloignent dans le jardin et David, passablement ivre, tente de violer Emma.
Au même moment, un petit groupe de Sioux Lakota menés par le chef Chayton s'introduisent sur la propriété pour délivrer certains des leurs, prisonniers et réduits en esclavage par Bentley père.
Entendant les cris d'Emma et soucieux de ne pas laisser de témoins, ils s'approchent pour voir qui est là et David Bentley étant un homme qu'ils détestent, ils le frappent violemment, le laissant pour mort. Sur l'impulsion du moment, ils enlèvent Emma.
Commence alors pour la jeune femme une incursion aussi effrayante que fascinante dans le monde des sioux Lakota.
Comme tous les blancs de cette époque, Emma ne connait les indiens qu'à travers les préjugés véhiculés par ceux qui leur vole leurs terres, sans faire de distinction entre les différentes tribus.
Pourtant, au fil des jours de sa captivité, Emma découvre un peuple qui, s'il est sans pitié avec ses ennemis, plutôt vaniteux et enclin à une certaine violence, se montre parfaitement cordial avec ses prisonniers, et mène une vie tournée vers la nature où le respect de l'autre tient une grande place. Petit à petit, celle que les indiens appellent du nom indien signifiant Carcajou (à cause de son caractère mordant, comme l'animal), va s'adapter bon gré, mal gré, à sa nouvelle vie.
Pendant ce temps, chez les blancs, James Bentley est ivre de rage. Son désir de vengeance ne connait aucune limite. Et ce désir de vengeance est mêlé de son avidité de pouvoir. Je me suis même demandé sérieusement si c'était vraiment l'attaque de son fils qui le rendait furieux ou si c'était parce qu'il considère cette attaque comme une attaque contre son autorité.
C'est un homme qui veut avoir tout le monde à sa botte, ou, à défaut, sous sa coupe.
Ce mec à tout pour plaire : il n'est courageux que s'il est en position de force, hurle et menace dès qu'on le contrarie et enfin, méprise ouvertement tous ceux qu'il juge inférieurs, soit la quasi-totalité de son entourage.
L'auteur n'idéalise pas les indiens. S'il dépeint un mode de vie empreint de respect au sein de leur tribu, il montre aussi que les guerres entre les tribus avec scalp et vol de chevaux et de femmes est la norme et qu'ils sont enclins à régler les conflits dans le sang.
Mais aucun de ces défauts n'arrivent à la chevilles de ceux des blancs, pas forcément les colons, pauvres, qui viennent travailler la terre pour survivre et chez qui on attise la peur des indiens, mais les blancs qui sont là pour déposséder les indiens de leurs terres afin d'exploiter les ressources de cette dernière, et qui les chassent ou les réduisent en esclavage en les maltraitant et les rendant dépendant à l'alcool.
J'ai beaucoup aimé, à la fin du roman, avoir la signification des noms indiens ainsi que le calendrier qu'ils utilisent et qui rythme leur vie (j'ai particulièrement aimé la lune du gel dans le tipi, je me demande bien ce qui a inspiré ce nom ^^ ).
J'ai été complètement captivée par ce roman que j'ai lu d'une traite, n'arrivant jamais à m'en éloigner plus de quelques minutes (heureusement que je ne travaillais pas !).
Je voulais impérativement savoir ce qui allait se passer au chapitre suivant et même à la page suivante. Et je n'ai pas été déçue !
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Je remercie les éditions plumes solidaires pour m'avoir proposé ce service presse via SimPlement. A la lecture du résumé, j'ai été attirée par la couverture et ce titre. C'est assez mystérieux. Je reste quand même frileuse lorsque je vois des sujets comme celui-ci : les colons blancs et les indiens. Ca risque de faire des étincelles et je ne savais pas si j'allais apprécié. Mais comme il faut un début à tout, je me suis lancée dans la lecture de ce roman qui fut fort intéressant.

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Un fond historique très plaisant
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Voici une culture qui m'a toujours donné envie de me plonger dans cette période de l'histoire. La culture des indiens d'Amérique a toujours été pour moi une source de curiosité insatiable. Ici, j'ai tout de suite été intriguée par le titre : Black Hills, littéralement « collines noires ». Olala, déjà, cette appellation me pousse à en savoir davantage sur ces fameuses Black Hills qui semblent regorger de secrets. Paha Sapa reste la traduction de « Black Hills » en Lakota. Voici ce que notre ami Wikipédia en dit : « Les Black Hills sont une chaîne de montagnes située dans la partie occidentale de l'État américain du Dakota du Sud. […] le nom de Black Hills, traduit littéralement du Lakota, vient du fait qu'elles apparaissent sombres quand on les observe d'une certaine distance. Les Black Hills sont considérées comme sacrées par les Sioux Lakotas. […] La présence d'Amérindiens sur place semble attestée 7 000 ans avant l'ère chrétienne. Les Arikaras s'y seraient installés vers les années 1500, suivis par les Cheyennes, les Crows, les Kiowas et les Pawnees. Au xviiie siècle, les Lakotas arrivent de l'actuel Minnesota et en chassent les autres tribus, revendiquant cette terre, qu'ils surnomment HeSapa, les « montagnes noires », pour eux-mêmes. Les premiers colons trouvent l'expression Paha Sapa, les « collines noires », plus faciles à prononcer et réduisent ainsi ce qui était des montagnes en des collines.

J'ai beaucoup apprécié l'apport de la culture indienne dans ce roman. Il est vrai que j'en vois rarement dans mes lectures et c'est vraiment dommage. La thématique de la colonisation apparaît et des problèmes qu'elle engendre. Après ma lecture de ce roman, j'ai envie de me replonger dans une histoire qui propose le même cadre.

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Personnages et intrigue
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L'originalité, pour moi, se trouve dans le contexte historique et surtout dans la manière dont est traitée l'histoire. le personnage d'Emma London est un personnage que j'ai apprécié parce qu'elle représente vraiment ce dont l'homme à le plus peur : l'inconnu et la différence.

C'est un personnage qui devient emblématique dans ce roman. Elle incarne vraiment une bivalence intéressante. Issue de la bourgeoisie, elle n'oublie pas d'où elle vient : entre révolte et confrontation, Emma est une jeune femme qui ne le laisse pas faire et qui affronte sa peur. Mais, d'un autre côté, elle est aussi cette femme qui apprend, qui essaye de comprendre et qui, pendant huit mois, se confronte à la culture indienne. J'ai énormément apprécié cela chez elle.

D'autres personnages viennent bercer l'intrigue. Que ce soit des visages pâles ou des indiens, ils sont nombreux et permettent vraiment d'installer le lecteur dans des communautés, on a vraiment des tribus et villages qui viennent se construire dans l'intrigue. J'adore !

L'intrigue nous met, parfois, quelques claques. En effet, souvent rattachés au terme de « sauvages », les indiens d'Amérique sont méconnus. L'intrigue nous permet de nous poser la question de savoir qui sont les vrais sauvages dans cette histoire. Les indiens, proches de la nature, avec une culture et des traditions qui leur sont propres ou les colonisateurs blancs qui détruisent tout sur leur passage pour une supériorité qui n'a pas lieu d'être ? J'ai beaucoup apprécié les réflexions que l'intrigue engendre.

Ce sont, donc, des personnages, venant des deux civilisations, qui s'affrontent. Colère, violence et rage sont de rigueur dans ce roman. On est vraiment à la croisée des chemins avec cette incompréhension grandissante entre ces peuples. le personnage d'Emma va venir temporiser tout cela.

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La plume de l'auteur
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J'ai apprécié le fait que l'auteur ne vienne pas idéaliser les indiens. On les montre tels qu'ils sont. Avec leurs défauts, leurs qualités, leurs cultures et leurs traditions. On ne les victimise pas mais on ne les diabolise pas non plus. C'est un équilibre parfait qui se ressent lors de la lecture.

Les descriptions sont à couper le souffle. J'ai vraiment apprécié ces grandes étendues décrites avec soin et délicatesse. C'est très beau, cela permet de couper avec les scènes un peu plus violentes.

Roman qui se sépare en quatre parties reflétant des événements importants de la vie d'Emma, on voit toute son évolution à travers ces parties. C'est très intelligent. Ainsi, on a une sorte d'ordre chronologique en même temps que l'évolution d'Emma et cela apporte quelque chose au roman pour moi.

Le fait de mêler fiction et historique est intelligent. Cela atténue un peu la dure réalité de la guerre, de la violence et de tout ce que les hommes ont pu endurer au nom des territoires et de la vengeance.

Ce roman est une belle découverte. Ce n'est pas un coup de coeur pour moi à cause d'un démarrage un peu longuet pour moi. Si le style est plaisant, il a quand même fallu un petit temps d'adaptation pour moi.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

La culture des indiens d'Amérique mise en avant !
Le personnage d'Emma que j'ai adoré pour les valeurs qu'elle véhicule
Le fond historique mélangé à la fiction
Lien : https://satinesbooks.wordpre..
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Je tenais tout d'abord à remercier chaleureusement l'auteur, …, ainsi que la plateforme SimplementPro pour l'envoi de ce service presse numérique.
Si vous me suivez depuis un petit temps, vous savez peut-être que la culture amérindienne est un sujet qui me passionne. Quand j'ai découvert le résumé de Black Hills après que l'auteur me l'ai proposé en SP, je n'ai donc pas hésité très longtemps avant d'accepter de le lire et de le chroniquer ! le postulat de départ n'a rien de très original : une jeune femme blanche enlevée par les Indiens et forcée de vivre parmi eux mais c'est clairement le genre de résumé qui m'attire !
Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment avec ce titre, cependant, je ressors de ma lecture un brin déçue : j'en attendais plus, je pense. Ou du moins j'en attendais autre chose. Je m'explique.
J'ai adoré retrouvé l'atmosphère de l'Ouest américain avec ses cow-boys, ses vastes territoires sauvages et ses campements Indiens. Un monde grandiose et coloré dans lequel se côtoient avec plus ou moins de bonheur (souvent moins que plus malheureusement) colons fraichement débarqués d'Europe en quête d'une vie meilleure, chercheurs d'or peu scrupuleux , avides de richesses et indigènes qui ne voient pas toujours d'un très bonne oeil la manière dont l'homme blanc exploite la terre et la défigure. J'ai également pris énormément de plaisir à séjourner une au coeur du village sioux, à suivre leur vie au quotidien entre chasses, fêtes, corvées journalières et longues veillées autour du feu ! L'ambiance général de ce roman m'a plus d'une fois fait penser au film « Danse avec les loups », un film que j'ai regardé maintes et maintes fois et dont je ne me lasse pas. Il y a, en effet, de belles descriptions de paysages qui rappellent les magnifiques images du film. Et la vie dans le village Sioux est dépeinte de façon un peu similaire : sans en omettre totalement les défauts, elle est quand même largement idéalisée. Il s'en dégage une atmosphère sereine et paisible qui masque les côtés plus durs, parfois cruels, que revêtait une telle vie. Et c'est là, entre autre, que le bas à blesser pour moi.
La comparaison avec le film est plus que positive au vu de mon adoration pour ce dernier, pourtant, aujourd'hui, dans mes lectures, je cherche autre chose. Un récit qui soit moins idéalisé, plus cru et plus « réel » en un certain sens. L'auteur a parfaitement conscience de cette idéalisation dans son texte et c'est un parti pris totalement assumé de sa part. Si je comprends son explication : les amérindiens ont été si souvent diabolisés par le passé que mettre en avant la beauté de leur culture n'est que, finalement, leur rendre justice, je ne suis pas entièrement d'accord avec celle-ci. Je pense que décrire leur mode de vie tel qu'il est avec ses forces et ses faiblesses ne lui enlève en rien sa beauté pour ceux qui aiment la nature et la vie sauvage. Que du contraire ! Et je trouve qu'alors l'hommage qui leur est rendu est plus « juste » parce que plus « vrai », plus « entier ». Bref, c'est une question de point de vue et, si je comprends parfaitement celui adopté par l'auteur, il ne correspond tout simplement plus tout à fait au mien !
L'intrigue en soi m'a plu dans les grandes lignes malgré son côté « classique ». Cependant, elle m'a paru un peu trop linéaire. Je n'ai jamais été vraiment surprise par la tournure des événements. J'ai aussi trouvé par moments certaines facilités scénaristiques. L'adaptation d'Emma dans son nouvel environnement m'a, par exemple, semblé un peu rapide et trop évidente au vu du monde duquel elle vient et celui dans lequel elle se retrouve. La fin ne m'a pas non plus convaincue, un peu trop vite ficelée à mon goût. Au contraire du début où l'auteur s'attarde longuement sur le parcours des colons (partis à la suite des Indiens pour essayer de sauver Emma). S'ils ont leur importance par la suite, j'aurais préféré que ces passages soient plus brefs, moins détaillés !
Au niveau des personnages, j'aurais aimé que l'évolution de leur relation soit davantage développée ! D'un point de vue temporelle, elles prennent leur temps mais il m'a manqué quelques dialogues pour m'en rendre vraiment compte ou que l'auteure s'attarde plus longuement (cette fois) sur certaines scènes (par exemple, entre Emma et Chayton). Après, le fait qu'il y ait peu de dialogues rend le récit très doux et introspectif, ce qui colle bien à l'ambiance générale du roman. Dans ce sens, je comprends totalement le choix narratif de l'auteur !
J'ai aimé la personnalité d'Emma même si j'ai trouvé son adaptation un peu trop rapide. Son caractère fort l'aide à survivre au début et à passer outre les moqueries des squaws du village. Elle ne se laisse pas abattre. Et si elle finit par se faire accepter, c'est grâce à sa gentillesse, son ouverture d'esprit et sa tolérance. Chayton, quant à lui, est fier, une fierté qui frise souvent l'arrogance et réfléchi (il désire en apprendre plus sur les Blancs pour comprendre leur façon d'agir). Il peut se montrer expressif pour certains choses et parfois au contraire très froid et renfermé. Ce sont deux personnages sympathiques et attachants. Quant aux Blancs, ils ne sont pas tous « mauvais », loin de là, en cela, l'auteur se montre nuancé. le shérif ou encore le docteur sont des hommes bons. le vrai méchant, s'il est plus carricaturé, l'auteur fait en sorte que le lecteur comprenne bien son évolution et comment sa haine des Indiens a petit à petit grandi.
En bref, si vous voulez découvrir la culture sioux et vous gorgez de grands espaces et de paysages grandioses, foncez sur ce roman qui devrait répondre à vos attentes. Les amérindiens y sont en partie idéalisés mais sans non plus tombés dans quelque chose de trop « manichéen ». Malheureusement, ce n'est pas (plus) ce que je recherche quand je lis ce type de récit. Malgré tout, j'ai pris plaisir à ma lecture, comme je prend toujours autant de plaisir à (rerere)regarder « Dans avec les loups ».

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Et puis, et puis il y a la magie des Black Hills.
De loin, de la grande maison des Bentley, ces montagnes sombres, presque noires, justifiant leur nom, avaient généré chez la jeune femme une forme de fascination, une attirance qu’elle n’aurait jamais pensé satisfaire de la sorte. Parce qu’elles forment une sorte d’oasis au milieu de la plaine immense. Une élévation belle et sauvage, un ailleurs apparemment inaccessible.
De près, telles qu’elle les voit maintenant, le terme oasis prend toute sa dimension. Les hautes parois grises, déchirées et dentelées font une barrière naturelle et inviolable à une suite de petits édens verdoyants, troués de lacs et d’étangs, presque luxuriants en regard de l’aridité des sommets. Ici, c’est tout le contraire de la plaine. Ce n’est que succession d’élévations boisées, de vallées vertes ou jaunes, peuplées d’amas rocheux, de bosquets et de prairies ressemblant à des savanes, où s’ébattent une foultitude d’animaux de poils et de plumes. Un paradis pour les Indiens, une corne d’abondance où ils puisent avec sagesse et sérénité, remerciant en permanence le Grand Esprit de leur offrir cette manne sans cesse renouvelée.
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— Chef Chayton dit que toi femme courageuse, pas pleurer quand enlevée par Sioux. Mais toi pleurer quand apprendre Visage-Pâle tué par nous. Cœur de la femme blanche fort, mais pas dur. Lui aimer ça. Quand lui revenir de combattre Visages-Pâles dans la plaine, lui penser à toi. Et voir aigle tourner au-dessus du camp des chasseurs. Lui penser aigle protéger toi. C’est grand pouvoir. Alors, Chef Chayton respecter toi. 
Ces paroles bouleversent Emma. Elle s’attendait si peu à une telle déclaration de sa part. Elle pensait que sa haine envers les blancs annihilait toute autre considération. Elle se trompait. Elle découvre ainsi un nouveau pan de l’âme des Indiens qui font preuve de discernement au niveau de leurs sentiments. Et ces Indiens lui apparaissent à ce moment porteurs d’une noblesse de cœur qu’elle a peu rencontrée chez les siens. Cela la trouble plus que ça ne la rassure, car elle est malgré tout bel et bien prisonnière. Et si elle constate les qualités morales de ses ravisseurs, elle peut craindre tout autant la violence de ce peuple sans détours mais sauvage.
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