Citations sur Clara lit Proust (136)
À la lecture de ces pages, quelque chose d’un peu magique s’est passé qui, pour la première fois, lui a laissé penser que les livres pouvaient être meilleurs que la vie.
Marcel [Proust] n’a pas son pareil pour réconforter son lecteur esseulé. D’abord en le rendant plus intelligent, ce qui n’est pas rien, et aussi en lui faisant réaliser que l’amour n’existe pas, qu’il n’est qu’une fabrication de notre cerveau en réponse à notre frustration existentielle, à notre terreur de l’abandon, que la personne qu’on croit aimer n’a rien à voir avec qui elle est réellement, on la désire parce qu’elle nous échappe mais que, une fois qu’on l´a, on ne comprend même plus ce qui nous la faisait désirer, qu’on est de toute façon irrémissiblement seul, et qu’ainsi donc, en amour, on ne fait jamais que souffrir le martyre ou s’ennuyer comme un rat mort.
Il faut prendre son temps, faire des pauses. Maintenant, quand je le lis, j’ai l’impression de l’entendre me parler.
Marcel ( Proust) n'a pas son pareil pour réconforter son lecteur esseulé. D'abord en le rendant plus intelligent, ce qui n'est pas rien, et aussi en lui faisant réaliser que l'amour n'existe pas, qu'il est une fabrication de notre cerveau en réponse à notre frustration existentielle, à notre terreur de l'abandon, que la personne qu'on croit aimer n'a rien à voir avec qui elle est réellement, qu'on l'a désire parce qu'elle nous échappe mais que, une fois qu'on l'a, on ne comprend même plus ce qui nous la faisait désirer, qu'on est de toute façon irrémédiablement seul, et qu'ainsi donc, en amour, on ne fait jamais que souffrir le martyre ou s'ennuyer comme un rat mort
A la lecture de ces pages, quelque chose d'un peu magique s'est passé qui, pour la première fois, lui a laissé penser que les livres pouvaient être meilleurs que la vie.
C'est très fort ce que ça dit quand on y pense . Ça dit que l'amour, c'est pas un truc qui nous tombe dessus, comme ça, mais qu'on décide d'aimer. Qu'on décide d'aimer ce qu'on n'a pas, parce qu'on l'a pas.
...Elle n'est pas peu fière : elle lit A la recherche du temps perdu. Elle en est capable. Ce n'est pas rien. Anaïs ne pourrait pas lire A la recherche du temps perdu. Nolwenn, n'en parlons pas. Et le fait que c'est arrivé comme ça, par hasard et seulement par curiosité, contribue au sentiment de triomphe qui grandit en elle.
c’est épuisant de ne pas pouvoir être qui on est.
L'affaire est de se libérer soi-même : trouver ses vraies dimensions, ne pas se laisser gêner.
(Virginia Woolf)
- Plus on le lit, plus on l'aime, tu as remarqué ?
- C'est vrai, dit Clara. C'est parce qu'on se fait à son rythme. Au début, on est là, Je comprends pas, cette phrase devrait s'arrêter et elle continue, mais c'est parce qu'on le lit trop vite, c'est une erreur. Il faut prendre son temps, faire des pauses. Maintenant, quand je le lis, j'ai l'impression de l'entendre me parler.
- Une vraie proustienne...Et son humour, tu as remarqué comme il est drôle ?
- Oui ! C'est très visuel, on est vraiment dans un film par moments. Quand il descend de son fiacre parce qu'il a vu une fille sur le trottoir et qu'il tombe sur la Verdurin qui croit que c'est pour elle qu'il a accouru.
- C'est merveilleux ! Tu vas voir, c'est de plus en plus drôle. Tu as commencé Le côté de Guermantes ?
- Oui, j'ai lu le début que j'ai adoré mais je me suis arrêtée pour relire Un amour de Swann. Je ne sais pas pourquoi j'ai eu envie.
- Ça arrive avec ce grand livre. On éprouve souvent le besoin de revenir en arrière. Sans doute pour être sûr qu'on n'a rien loupé.