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Critique de NMTB


Deux auteurs entremêlent leurs voix et s'expriment à la première personne : Diogène Teufelsdröckh, un philosophe allemand contemporain de Goethe, et son éditeur anglais qui présente son oeuvre et sa vie, les commente, les critique. Diogène Teufelsdröckh est l'archétype de l'écrivain romantique, un alliage d'austérité morale (il a ri et aimé une fois dans sa vie, pas deux) et d'exubérance lyrique, d'enthousiasme et de sauvagerie. C'est un philosophe transcendantaliste, une sorte de Kant mystique, qui tout en séparant l'apparence de l'essence jette un pont entre les deux, c'est sa « Philosophie des Habits » ; et comme son prénom l'y prédispose, il est aussi cynique, selon son éditeur. Cet éditeur qui lui-même se montre ironique face au manque de pragmatisme, à l'emphase métaphorique de Teufelsdröckh et lui reproche son côté « sans-culotte », même s'il prétend qu'il est un pur génie.
On se retrouve donc face à toute une série d'écrits divers, où se mêlent les théories de Teufelsdröckh, une satire sociale, des morceaux d'autobiographies symboliques et les commentaires de l'éditeur qui oscillent entre admiration et réprobation. Ces circonvolutions pleines d'humour m'ont beaucoup rappelé celles employées par Kierkegaard dix ans plus tard (dans « Coupable ? Non Coupable ? »).
Je ne vais pas commenter tous les méandres de ce livre qui est très beau et très stimulant, ni les théories de Teufelsdröckh sur les vêtements, ni sa satire de la Grande-Bretagne, où il renvoie dos à dos dandys anglais et gueux irlandais, tories et whigs ; seulement on pourrait résumer tout ça par le dicton : « l'habit ne fait pas le moine », en rajoutant « mais il fait la société ».
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