lu et relu et j'y pense encore
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Je n’ai jamais été ce que l’on appelle une très jolie fille et je ne suis pas aujourd’hui une belle femme. M’imaginer le contraire serait la plus grande preuve de stupidité. Si j’avais eu une telle chance, je n’aurais certainement pas choisi mon métier. J’aurais fait l’autre : celui de toutes celles dont j’ai été le faire-valoir. Mais avec le recul du temps et quand je vois ce qu’elles sont devenues pour la plupart, je suis certaine qu’aujourd’hui je serais beaucoup moins riche ! Faire des rencontres, avoir des aventures – surtout quand on est bien « guidée » par une personne d’expérience – c’est à la portée de la majorité des jeunes femmes si elles ne sont pas des laiderons.
Si un homme qui a tâté de la politique conserve toujours l’âme d’un politicien, si une fille reste toujours une fille même si elle est parvenue à s’embourgeoiser, si un officier de carrière ne peut pas cesser d’être un ancien militaire, une femme telle que moi – dont la vocation a été jusqu’à ce jour de jouer le rôle d’intermédiaire entre hommes et femmes, entre femmes et femmes et même, cela m’est arrivé plus d’une fois, entre hommes et hommes, tout cela pour permettre aux uns et aux autres d’assouvir des aspirations ou des besoins intimes – doit éprouver un mal infini à ne plus être une entremetteuse.
N’est pas entremetteuse qui veut ! Pour le devenir, il faut d’abord être habitée par une sorte de fièvre passionnée qui pousse à s’acharner au travail... Il faut aussi savoir mêler l’indifférence à la compréhension : quel est l’être humain qui n’a pas ses faiblesses ? S’il arrive que parfois les exigences du métier vous contraignent à vous montrer cruelle, vous devez être capable, en contrepartie, de faire preuve de cœur... Il faut, plus que pour toute autre profession, avoir la main ferme dans le gant de velours et passer, presque sans transition apparente, de l’incompréhension voulue à l’attendrissement calculé. Surtout, il ne faut jamais perdre son sang-froid. Bien que les rouages essentiels du délicat mécanisme du proxénétisme soient toujours les mêmes, chaque « affaire » a sa particularité propre : il faut donc savoir s’adapter aux circonstances avec une extrême rapidité. Ce qui exige une forme d’intelligence. Une femme sotte peut donner une honnête prostituée, mais jamais une bonne entremetteuse.
Le seul dérivatif était le cinéma que je découvrais à cette époque. Dire que cet art m’a passionnée serait exagéré : pour moi il n’a été et ne sera toujours qu’un passe-temps permettant d’imaginer qu’un jour peut-être viendra où l’on vivra comme les grandes vedettes de l’écran : dans le luxe. Parce qu’il n’y a que cela à m’intéresser vraiment.
Il ne faudrait pas croire non plus que je me rendais dans les salles obscures pour y faire des rencontres ou y ébaucher des flirts ! Je n’ai jamais été pour le flirt qui, à mon avis, n’est que du temps perdu. Je suis pour l’amour, le grand, le vrai, l’unique qui meuble toute une tranche de vie : celui que j’ai connu avec André.
Nous avons pour principe de laisser faire aux gens ce qu’ils veulent. De plus, depuis une année que vous êtes à notre service, nous avons pu vous juger : vous êtes intelligente, capable de mener votre barque vous-même et sachant très bien ce que vous voulez. Je ne vous cache pas non plus que nous regretterons votre départ tout en pensant que vous commettez peut-être une erreur en vous laissant attirer par le mirage de la capitale.
"Le chateau du clown" (Plon) est le 40ème roman de Guy des CARS, dont il lit les premières lignes à Bernard PIVOT. L'écrivain définit ce qu'est un roman, alors que le personnage de son livre, lui, a existé. Au cours d'un séjour dans le Sud il visite le château de GROK, château monstrueux ou le clown est enterré. Guy des CARS raconte, comment, jeune journaliste, il a fait une tournée avec le Cirque Pinder. Dans son roman il raconte l'ascension et le déclin de GROK.PIVOT lui parle de sa "pas bonne" réputation dans le milieu littéraire, celui-ci dit qu'il est "lu". Il a des lettres de grands écrivains, GIDE, VALERY, CARCO, COLETTE qui l'ont encouragé. Il parle du seul prix littéraire qu'il ait eu dans sa carrière, du Goncourt qu'il n'a pas eu, et de la bataille que ça a suscité à l'époque. De noblesse authentique, il est fier des militaires de sa famille, notamment celui de l'Algérie. Il se dit "heureux", entouré de gens intelligents...ne se voyant pas d'ennemis.Mot de la langue française qu'il n'aime pas : valableMot que vous aimez bien : l'amitié
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