AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,31

sur 119 notes
5
15 avis
4
13 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Une couverture magnifique, fleurs, papillons, oiseaux qui attire mon regard. Et ce titre "Printemps silencieux" qui fait tilt dans mon esprit. J'emprunte ce livre avec néanmoins, une légère appréhension, un essai, ça peut être rébarbatif non ?
En fait ce livre est passionnant, ambitieux, mais terriblement effarant.... Rachel Carson a écrit ce livre en 1962 (il y a tout pile 60 ans !), elle va y recenser les études menées sur les produits chimiques utilisés pour détruire les insectes et autres "mauvaises" herbes dans le milieu agricole et forestier. Elle va y faire le bilan des dommages irrémédiables constatés sur la flore, la faune, l'être humain sachant qu'en 1962 ça faisait à peine 12 ans qu'on utilisait ces produits avec "vigueur" (et que ce n'était rien face à l'usage actuel !). Ce qui est effarant, c'est qu'en fait on ne peut pas dire qu'on ne savait pas. Tout est dit dans ce livre de ce que nous vivons aujourd'hui. Tout est dit mais rien n'a été fait.
.
Petit point sémantique.
Ce livre est une édition toute jolie, toute nouvelle mais qui utilise la traduction de l'époque. Donc dans ce livre est utilisée la notion de "poison chimique".
C'est vrai qu'on dit "pesticide" (qui tue la vermine), "produit phytosanitaire" (qui soigne la plante) voire "produit phytopharmaceutique" (produit qui soigne et guérit la plante - no comment). Ah le politiquement correct, le glissement sémantique pour faire accepter les choses. Ca me rappelle les "dommages collatéraux" de la guerre contre l'Irak....
C'est sûr que "le paysan a déversé des phytos sur son champ" c'est plus classe que "le paysan a déversé des poisons chimiques sur son champ". Là on risque de m'accuser d'agribashing et je risque de voir la cellule Déméter me tomber dessus !
L'avantage c'est que je peux le dire, c'est le terme de l'auteure qui n'hésite pas à multiplier les "empoisonnements" et termes dérivés.
.
Fin de ma parenthèse sémantique.
Dans ce livre Rachel Carson pointe toutes les dérives de ces "poisons chimiques" et ses effets désastreux sur l'environnement mais aussi sur l'homme. Elle démonte les mécanismes, explique, et rend concrètes des données pas toujours évidentes à saisir. Elle a un réel talent de vulgarisation. Ce livre est difficile à lâcher.
Ajoutez un regard de "60 ans après" et là ça devient déprimant.... Tout est dit, la disparition des abeilles et les problèmes de pollinisation, la multiplication des cancers, les problèmes de stérilité, la ruine inéluctable de notre environnement. Et les batailles juridiques sans fin pour continuer à utiliser un produit dangereux.....
.
Rachel Carson s'étonne de la peur presque animale du nucléaire (dont elle reconnaît les dangers) alors que les "poisons chimiques" le sont tout autant mais sont utilisés par tous sans aucune réflexion....
Rachel Carson est morte deux ans après la sortie de son livre. Heureusement, elle n'a pas vu que, certes son livre aura permis l'interdiction du DDT et des POP, mais au profit d'autres substances peut-être pires encore et utilisant des technologies inouïes (les nanoplastiques utilisés en agriculture qui diffusent lentement les "poisons chimiques" et laissent l'enveloppe de nanoplastique dans le sol)....
.
Un livre nécessaire, mais effrayant quand on le lit 60 ans après, car on s'aperçoit que rien ou presque n'a changé et qu'on a accepté le principe même d'être empoisonné(s)....
En un mot : glaçant.....
Commenter  J’apprécie          744
Soixante ans ! Ce livre a soixante ans !
En 1962, on ne parlait pas encore de la "6ème extinction de masse", mais Rachel Carson utilise la métaphore du printemps silencieux pour constater, en biologiste qu'elle est, les ravages exercés par les pesticides sur les insectes, et par voie de conséquence sur les oiseaux qui s'en nourrissent.
"La pluie de désherbant qui s'abat sur les forêts et les champs, les marais et les cultures amenuise et même détruit tout de bon l'habitat des bêtes sauvages. Peut-être serait-il moins cruel de massacrer ces créatures que de leur supprimer la nourriture et l'abri."
Rachel Carson décrit les effets du DDT et autres toxiques sur les différentes espèces (notamment l'effet cocktail encore mal connu), mais aussi sur les sols, les eaux et l'air, et puis bien sûr sur la santé humaine.
"Dans les circonstances présentes, notre sort n'est guère plus enviable que celui des invités des Borgia."
Elle évoque également les phénomènes qui favorisent les insectes les plus résistants, démontrant ainsi l'inanité de cette course aux pesticides, et propose des solutions différentes comme la lutte biologique. Par contre elle est très évasive sur les enjeux économiques, en clair le système industriel capitaliste à l'origine des épandages massifs. Pas un mot non plus sur les décisions politiques.
(Rappelons que la chlordécone, interdite en 1976 aux États-Unis, a été utilisée jusqu'en 1993 aux Antilles françaises, contaminant durablement le milieu et provoquant de multiples cancers... pour que la métropole puisse manger des bananes. Et que le glyphosate, classé "probablement cancérogène" lui aussi, reste l'herbicide le plus vendu dans le monde.)
Ce livre a curieusement vieilli. Par rapport aux publications scientifiques du 21ème siècle, il manque singulièrement de références, de sources, de bibliographie. Des chiffres apparaissent de-ci de-là, mais disons-le, bien qu'appuyé sur des travaux solides sans aucun doute, c'est clairement plus romanesque que scientifique. Voire poétique : "...ces farfadets de la forêt que sont les roitelets, huppés et rubis, les petits gobe-mouches, et les mille chanteurs dont les vols migrateurs passent à travers nos arbres à la saison du renouveau, comme un fleuve multicolore..."
C'est aussi ce qui fait son charme.

Traduction de Jean-François Gravrand révisée par Baptiste Lanaspeze.
Commenter  J’apprécie          316
J'ai lu "Le Printemps silencieux" un an après sa sortie en France en 1968. J'avais un douzaine d'années et cet ouvrage m'a profondément marqué.

J'ai toujours respecté la nature et l'environnement. J'ai planté des centaines d'arbres, arbustes, plantes, évité autant que faire se peut de polluer. Peu après cette lecture, je suis très vite devenu un fervent défenseur de l'écologie. J'étais pour cela moqué par ma prof de Sciences naturelles à qui j'avais osé prétendre que l'écologie serait le problème majeur de notre avenir et que je ne comprenais pas qu'elle ne sensibilise pas ses classes à ce respect de la nature. Elle me traitait ironiquement "d'écologiste", j'étais le seul à rouler en vélo alors que mes copains et copines avait une mob !

J'avais immédiatement apprécié ce livre et en faisais la promotion dans mon entourage dédaigneux.
Mais je savais déjà qu'il était bien trop tard.
Commenter  J’apprécie          302
Paru en 1962, Printemps silencieux marque la naissance du mouvement écologique. En dénonçant les dangers invisibles des pesticides et autres produits chimiques, Rachel Carson provoqua alors l'interdiction du DDT aux États-Unis.
(...)
Ouvrage d'une prodigieuse limpidité. S'il permit en son temps, par son succès public, une prise de conscience massive et l'interdiction du DDT aux États-Unis, l'usage des insecticides n'en demeure pas moins prédominant, soixante ans plus tard. Comme pour NOTRE ENVIRONNEMENT SYNTHÉTIQUE - La Naissance de l'écologie politique de Murray Bookchin, paru six mois plus tôt, ou le Rapport Meadows en 1972, il semble que ces alertes lointaines soient restées lettre morte. Que de temps perdu !

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
Commenter  J’apprécie          270
"Les générations à venir nous reprocherons probablement de ne pas nous être souciés davantage du sort futur du monde naturel, duquel dépend toute vie." (p.38)

En lisant l'ouvrage de Rachel Carson, je n'ai pu m'empêcher de penser à cette génération, celle de mes parents, celle de ces hommes politiques, qui se dédouane de l'enjeu climatique que nous vivons aujourd'hui en disant "Mais euh! Faut pas nous faire de reproches, on n'était pas au courant!" Et bien si... ils étaient au courant... depuis près de 60 ans, depuis 1962, depuis cette recherche, si bien documentée et qui fait froid dans le dos...

C'est toute l'histoire de la biodiversité en péril que nous raconte Rachel Carson dans "Printemps silencieux" : eaux polluées qui deviennent meurtrières pour la faune qui s'y développe, disparition d'espèces animales et végétales, conséquence directe de l'empoissonnement aux pesticides mais aussi par destruction de leur habitat naturel ou de leur nourriture. Et que dire des cas de mutations génétiques, de cancers et leucémies, qui augmentent depuis que les pesticides sont utilisés ?
Dans ce texte, très abordable même pour un non-scientifique, Rachel Carson accumule les exemples, les cas, les études, les points de vue et on ne peut rester insensible aux catastrophes écologiques qu'elle étale sous nos yeux. Elle nous rappelle que les insectes, les oiseaux, la flore sont des parties d'un tout, d'un cycle que l'homme et son désir de contrôle de la nature viennent perturber alors que l'homme lui aussi fait partie de ce cycle...
Les solutions biologiques pour lutter contre ce que l'homme juge "indésirable" existent, Rachel Carson en donne de nombreux exemples dans son ouvrage. Nul besoin de produits chimiques : le respect de chaque être vivant, l'observation et la compréhension de la nature offrent tout un tas de possibilités de trouver des solutions autre que la destruction d'une espèce pour le confort d'une autre...

Si "Printemps silencieux" a suscité une réelle prise de conscience dans les années 60, interdisant l'emploi du DDT et provoquant la naissance du mouvement écologiste, où en est-on aujourd'hui ? L'homme continue à utiliser des produits chimiques dangereux, en agriculture intensive, dans les jardins... Les populations d'insectes, d'oiseaux continuent de régresser, les abeilles sont en danger, de nombreuses espèces sont en disparues ou en voie d'extinction...

Incompréhension, tristesse, révolte, colère et dégoût pour la race humaine qui se croit supérieure à la nature sont les sentiments qui m'ont accompagnée tout au long de ma lecture et je me dis une fois encore qu'il y a beaucoup de travail à faire pour que l'homme moderne cesse de se croire le maître d'un monde dont il n'est qu'une infime partie et encore plus de travail pour qu'il comprenne qu'il provoque lui-même à sa propre autodestruction...

"Deux routes s'offrent à nous (...). Celle qui prolonge la voie que nous avons suivie est facile, trompeusement aisée ; c'est une autoroute, où toutes les vitesses sont permises, mais qui mène droit au désastre. L'autre, "le chemin moins battu", nous offre notre dernière, notre unique chance d'atteindre une destination qui garantit la préservation de notre terre." (p.258)
Commenter  J’apprécie          242
Un livre référence et qui mérite de l'être. Ecrit en 1962 par une biologiste morte d'un cancer peu après, il a été à l'origine de l'interdiction du DDT aux Etats Unis. On attribue ainsi à R.Carson l'invention de la Deep Ecology.
Son livre est effectivement très profond. On n'a pas écrit grand chose de plus fondamental depuis sur les pesticides (empoisonnement des hommes, disparition de la biodiversité...) . Et c'est d'ailleurs bien triste de savoir que tout était connu à l'époque, et que la situation a empiré, puisque l'agriculture industrielle a aujourd'hui envahi le monde. Néanmoins le mouvement du bio, qu'elle ne cite pas est une contre-réponse, que les politiques osent même parfois commencer à citer.
Espérons que l'agriculture industrielle soit aujourd'hui un géant aux pieds d'argile et que sa chute, du fait des promesses de rendements qu'elle ne tient pas longtemps et la fin du pétrole sur lequel elle est fondée, soit proche.
L'agriculture industrielle n'est pas durable, elle s'effondrera. Mais quand? Et la terre sera t'elle alors encore assez fertile pour nourrir les hommes? Une question qui vaut cher.
Commenter  J’apprécie          181
Un cri d'alerte poussé il y a pratiquement soixante ans et tellement d'actualité que s'en est effrayant. Une étude et une présentation approfondies et scientifiques des effets des produits chimiques sur l'environnement, la faune, la flore, la santé humaine, leur efficacité dans la lutte contre les « nuisibles » et les méthodes alternatives possibles. Certes les substances chimiques de l'époque ne sont pour la plupart plus utilisées mais quid du glyphosate et autres produits moins médiatisés ? Sous la pression économique, de la course aux rendements, des lobbies, nous continuons à empoisonner la Terre et nous avec. de plus, cette guerre chimique, nous l'avons perdue dès le début car les végétaux et les insectes indésirables s'adaptent et développent des résistances très rapidement, beaucoup plus rapidement que nous...
Commenter  J’apprécie          170
S'éveiller un matin de printemps dans un monde silencieux sans le chant des oiseaux peu avant l'aurore pour annoncer une nouvelle journée. Ce qui pourrait sembler être de la science-fiction est réellement arrivé dans certains états des Etats-Unis où des insecticides, dont le DDT, ont été répandus massivement par avion sur les forêts, les champs et les villages pour exterminer les insectes nuisibles, éliminant en même temps oiseaux, mammifères et poissons, causant également des intoxications mortelles chez les hommes. Fort heureusement le DDT a été interdit grâce en partie à la pugnacité de Rachel Carson et à son livre bien documenté qui suscita une prise de conscience salutaire. C'était dans les années 60. Depuis rien n'a changé : la France est l'un des plus grands consommateurs de produits phytosanitaires, l'Europe exporte des pesticides interdits sur son territoire et qui lui reviennent sous forme de résidus dans les fruits et légumes vendus sur ses étals. Au Brésil, des enfants naissent avec des malformations dues à l'utilisation abusive de ces mêmes produits interdits en Europe… (voir à ce propos le documentaire Pesticides, l'hypocrisie européennes sur Arte).
Rachel Carson est décédée d'un cancer peu de temps après la publication de son livre
Commenter  J’apprécie          154
Rachel Carson est une biologiste reconnue que certaines personnes considèrent même comme celle ayant contribué à la naissance des mouvements écologistes. Ce qui est sûre, c'est qu'avec son essai "Printemps silencieux" elle a lancé l'alerte sur les dangers des pesticides.

Cette lecture a été pénible. Pourquoi ? Parce que malgré les années qui ont passé depuis la parution de "Printemps silencieux", malgré le recul sur les conséquences qu'ont les pesticides que nous avons maintenant par rapport aux années 60, le débat sur leur utilisation est toujours là. On nous bassine qu'il faut lutter contre les cancers, les maladies neurologiques, l'infertilité sans jamais s'attaquer à l'une des causes : les poisons répandus quotidiennement. Pourtant, Rachel Carson prévient, avec des chiffres, avec des connaissances chimiques et biologiques, avec un recul scientifique, avec des témoignages divers. Mais non, on s'empoisonne, on nous empoisonne, encore : par ignorance, par profits, par facilité et par bêtise. C'est désespérant.

Sur le propos en lui-même, je n'ai pas appris grand chose mais ça pourrait peut-être éclairer des gens qui ne se seraient pas intéressés au sujet. Même s'il apparaît que les termes scientifiques et les répétitions peuvent en rebuter plus d'une, plus d'un.

Grosso modo, un livre d'utilité publique, étayé par des arguments tout à fait entendables mais qui n'est peut-être pas non plus à la portée de tous et toutes de par le langage scientifique. Malgré tout, son importance passé et futur n'est pas négligeable. Il y a encore du chemin à faire.
Commenter  J’apprécie          122
M. William Douglas, membre de la Cour Suprême des Etats Unis a pu écrire : "que c'est le document le plus important de ce siècle pour l'avenir de la race humaine" Chaque année, la flore et la faune de nos régions subissent du fait de l'homme des destructions profondes et irréparables.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (705) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
255 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}