- « Faites attention il est chaud !
- Mais vous m’en direz des nouvelles ! »
Peu convaincu par la qualité du café, à la vue de l’état de décrépitude
avancée de la machine et de l’ensemble de l’établissement, Émilie
répondit d’un sourire, quelque peu forcé. Elle souffla sur le petit
gobelet à plusieurs reprises, faisant s’échapper quelques volutes, et
prit une gorgée en fermant les yeux.
- « Alors » ? demanda le gérant.
- « Wahou ! » lâcha-t-elle.
- « Je vous l’avais bien dit. En matière de café je ne rigole pas,
pour les cafards je ne dis pas. Mais jamais pour le café ! »
- « Il… Il y a des cafards dans l’hôtel ? » demanda-t-elle, très
inquiète.
- « J’ai dit ça moi ? Non ce n’était qu’une métaphore » réponditil
d’un ton en peu embarrassé, comme s’il ne connaissait pas
véritablement la signification de ce mot.
Émilie termina son café un peu à la hâte, remonta dans sa chambre, rassembla ses affaires puis redescendit. Elle redonna les clés au
gérant et quitta cet établissement qui devait définitivement bien
abriter des cafards dans ses murs.