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EAN : 9782377312252
544 pages
Sarbacane (04/03/2020)
3.84/5   258 notes
Résumé :
Inès, 12 ans, est le genre à castagner ceux qui cherchent des embrouilles à son frère, Tristan, autiste de 16 ans. Tristan lui, est plutôt du genre à regarder des deux côtés avant de traverser. Mais ce jour-là, il ne parvient pas à retenir sa sœur qui, courant après son chien…
… bascule dans un univers parallèle.

Bordeterre. C’est le nom de cette ville, perchée sur u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (95) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 258 notes
« La Terre vous soutienne.
Le Bord vous retienne ! »

Si vous venez de « déborder » à Bordeterre, autant vous habituer aux convenances locales ! Mais sans doute êtes-vous au second plan, sans même avoir conscience de l'univers qui se déploie en ce premier plan tangentiel qu'est Bordeterre – et je ne vous parle même pas du plan Zéro…

Premier roman de celle qu'on connaît déjà pour son chouette blog Allez vous faire lire, Bordeterre construit un univers original, à la fois riche et très cohérent. On y bascule avec Inès, Tristan et leur chien Pégase. D'emblée, on se prend d'affection pour cette ado téméraire et son frère Tristan, tout en intelligence et en fragilités. Et bien sûr (cela ne va pas étonner ceux qui nous connaissent) pour l'admirable bestiole qui les accompagne ! Très vite, les protagonistes sont séparés et arpentent deux faces disjointes de Bordeterre. Avec eux, on découvre un monde débordant de curiosités, avec ses lieux, ses habitants hauts en couleurs, ses clivages terribles, son régime dominé par une aristocratie décadente. Ce foisonnement peut déconcerter au premier abord. Pourtant, on se rend compte très vite que tout se tient, notamment grâce au fil conducteur du chant, ressource, enjeu et levier de luttes. Car dans ce décor se noue une intrigue complexe, mais captivante, autour d'un bras de fer inéluctable...

Mon fils de bientôt onze ans a dévoré les 520 pages de ce pavé en deux jours, puis sur son conseil, son petit frère et moi l'avons parcouru à voix haute et sans fléchir. Il faut dire que tout concourt à nous faire avidement tourner les pages. Les rebondissements se succèdent. le destin de Bordeterre reste tout à fait incertain jusqu'aux toutes dernières pages. Et surtout, les différents personnages sont si bien travaillés chacun par ses dilemmes, que l'on brûle de savoir comment ils vont évoluer.

Dans les premières pages, j'ai été décontenancée par la plume très directe de Julia Thévenot, et ses glissements parfois un peu brusques entre les registres. Au fil des pages, je l'ai apprivoisée et j'ai apprécié son côté incisif, sa manière d'interroger les ressorts de l'oppression et de la révolution. Elle nous plonge dans une réalité crue, dans laquelle les protagonistes ont surtout pour eux leur volonté inébranlable, leurs idéaux émancipateurs et leur solidarité.

Une lecture immersive, sombre et lumineuse, dont on ressort avec la sensation d'avoir voyagé très loin. Et l'envie de chanter. Il ne m'en faut pas moins pour conclure que Julia Thévenot en a certainement encore sous le pied. Nous serions ravis de la lire de nouveau.

Sur ce, le Bord vous retienne !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Il est indéniable que j'attendais beaucoup de ce roman, d'abord parce que j'apprécie le blog tenu par Julia Thévenot (Allez vous faire lire) et aussi parce que j'aime le fantastique en littérature ado (alors en plus, si l'un des personnages principaux est autiste, ça m'intéresse particulièrement). Je pense toutefois être restée suffisamment objective pour formuler mon opinion sur ce premier roman.

Son plus gros défaut, c'est qu'on voit de manière trop ostensible le travail d'écriture.
Un exemple concret et malheureusement extrêmement redondant, ce sont les effets de style recherchés par l'auteur en coupant ses phrases (de manière tout à fait aléatoire me semble-t-il) pour retourner à la ligne. Pour la fluidité de la lecture, on repassera... Idem avec les phrases du type "Elle. Avait. Super. Faim". Ça m'horripile cette façon de vouloir à tout prix faire original pour dire un truc basique.

Parlons des personnages, qui n'ont aucune consistance. Inès, censée avoir 12 ans, en paraît bien plus, sauf quand elle dit "iench" pour "chien".
Tristan, son frère, est autiste. Ce trouble ne se distingue que par le fait qu'il bégaie (non, un autiste ne bégaie par forcément), qu'il ne supporte pas qu'on le touche et ne regarde personne dans les yeux (là par contre c'est réaliste, sauf que ces traits distinctifs tendent à s'effacer au fil des pages).
Quant à Philadelphe, auquel je me suis tout de même attachée, comment peut-on créer un personnage aussi inconstant !

Il y a de bonnes choses cependant. Un univers parallèle intéressant et plutôt bien développé, ainsi que des thèmes abordés qui questionnent : la différence physique, les relations sociales, l'esclavagisme, la question du genre, l'acclimatation de réfugiés dans un monde dont ils ont du mal à saisir les codes...

Malheureusement, l'auteur semble avoir accordé plus d'importance à la forme qu'au fond. le roman manque cruellement de subtilité, de fluidité, de personnages bien incarnés. Un rendez-vous déçu donc, en ce qui me concerne, et cela m'attriste.
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Mon gros gros coup de coeur du mois de mai !!!

« La terre vous soutienne, le bord vous retienne. »

J'aurais bien du mal à vous décrire ce nouvel Univers haut en couleur et « débordant » de magie ! Notre rencontre avec Inès et Tristan nous emmène dans un plan parallèle au nôtre, un plan où le chant prône sur son trône de façon impériale et touchante !
Imaginez un monde où il faut chanter « Envole-moi » pour voler ou tout autre chant pour une action quelconque, imaginez un monde où le chant régit nos actions, où certains chants sont proscrits, où certains chants deviennent révolutionnaires !!!

Imaginez une jeunesse qui a besoin de renouveau et de liberté… Si vous vous sentez l'âme d'un révolutionnaire lyrique à travers un monde magique et inébranlable, cette pépite est faite pour vous… CHANTEZ DONC, CHANTEZ !
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Être à contre-courant de la majorité, car on a eu trop d'attentes, je n'apprécie pas forcément cela quand il s'agit de littérature ! Chez moi, cela provoque toujours de la frustration ou de la déception. « Bordeterre » est un ouvrage prétendant au PLIB qui me faisait de l'oeil. Ses avis dithyrambiques majoritairement présents sur la toile avaient réussi à me convaincre de le découvrir ! J'aimais l'idée de monde parallèle, de créatures diverses et de tandem frère/soeur où l'un d'eux est autiste. Hélas, je me suis retrouvée face à un style qui n'était pas forcément le mien et qui m'a parfois dérangée. de plus, il y avait également une pluie de personnages… Bien trop, pour moi ! Je fais partie des lecteurs qui ont besoin de n'avoir qu'une poignée de narrateurs au début d'un roman, afin d'apprendre à les connaître petit à petit. Je juge cela préférable, notamment lorsque l'on doit plonger dans un univers imaginaire aussi dense et complet que celui-ci ! Cela évite d'être perdu. Or, j'ai eu l'impression d'avoir beaucoup d'éléments à assimiler d'un coup, ce qui fait que j'ai eu du mal à rentrer dans le récit…

Cela dit, bien que j'aie mis du temps à m'attacher, le binôme Tristan / Inès m'a beaucoup plu. La demoiselle est très protectrice envers son aîné : si un groupe lui cherche des noises, elle fonce l'aider. Courageuse et entêtée, elle n'a pas peur du nombre, de la méchanceté ou de manger la poussière ! Quand il n'y a pas de menace, la cadette sait aussi se montrer taquine. Tous les deux passent leur temps à jouer, se chamailler et à explorer ce qui les entoure. Malgré le handicap de Tristan (ce dernier se traduit surtout par des bégaiements, la peur du contact physique et la maladresse dans les relations sociales) qui n'est pas assez exploité à mon goût, tous les deux ont une relation très belle, complémentaire, parfois fusionnelle, taquine, franche et intéressante. J'ai aimé les suivre ensemble ou individuellement. Ils sont mes personnages favoris. Hélas, les autres protagonistes, notamment ceux de Bordeterre, n'ont pas réussi à m'atteindre. C'est dommage, car l'auteure a souvent pris le temps de bien les développer ! C'est par exemple le cas d'Alma, une jeune femme qui jouera un rôle très important au fil des chapitres et qui aura une évolution pertinente.

L'univers est clairement l'une des forces de ce livre fantastique. On est dans un monde différent du notre où il faut comprendre les codes ainsi que son fonctionnement. Là-bas, les monstres sont tolérés, les gens sont parfois transparents, la magie existe, le peuple est divisé et la technologie est alimentée par des minerais rares comme le quartz… le tandem va rapidement se confronter à l'hostilité de cet endroit et va se rendre compte qu'il n'y a pas que les créatures qui représentent du danger ! En effet, les citoyens sont parfois de fins manipulateur ou de grands comploteurs… Séparés après une soixantaine de pages, les deux héros vont découvrir toutes les facettes de Bordeterre grâce à une multitude de rencontres. Au début, mon intérêt s'est surtout orienté vers Inès. Cette dernière va devenir une cordiste, un métier consistant à plonger dans différents plans/univers parallèles, côtoyer des esprits parfois très agressifs et ramener du quartz…

Julia Thévenot n'hésite pas à se montrer originale et à proposer un endroit rempli d'éléments en tous genres. Elle va également prôner de belles valeurs comme la tolérance, la solidarité et la famille. On touche également à des thèmes inattendus comme la musique, et plus particulièrement le chant. Ici, c'est traité de façon originale et sympathique. Globalement, il y a vraiment de bonnes idées ! Hélas, cela n'a pas suffi à me faire apprécier ce roman. La plume m'a parfois déstabilisée : elle était tantôt crue, familière et directe, pour ensuite passer à un registre plus travaillé, voire digne d'un autre temps. En plus de me déstabiliser avec les nombreux personnages, l'intrigue mettait un peu trop de temps à décoller. On notera également quelques répétitions ainsi que des retours à la ligne dont je n'ai pas toujours compris l'utilité. Au départ, j'avais l'impression d'être noyée, non pas dans le lac comme les héros, mais par les informations survenant d'un coup et étant systématiquement décortiquées. Creuser tout cela était intéressant cependant, cela nuisait à la dynamique. Finalement, j'ai refermé cet ouvrage avec un sentiment mitigé, voire de la déception. J'en attendais peut-être trop. Cet avis n'engage que moi. Je pense que c'est un one-shot avec lequel ça passe ou ça casse. À vous de vous forger votre propre avis…
Lien : https://lespagesquitournent...
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Un monde fascinant, cohérent et surprenant, où la chanson est le moteur essentiel : chanter peut éclairer les lampes, ouvrir les portes, chauffer l'eau et même guérir les plaies. Mais ce n'est pas un monde enchanteur pour autant. Les enfants esclaves doivent chanter sans cesser pour les tâches quotidiennes, et chanter pour le plaisir vous expose à être violemment puni.

Jamais la bande-son d'un Exprim' n'a été autant indispensable !

Un monde à la fois très doux et très dur, d'une extrême originalité, où les personnes qui arrivent du "second plan" (notre monde habituel) deviennent transparentes, et ne peuvent plus repartir.

Des monstres qui n'en sont pas forcément, des nobles qui sont presque des monstres, une intrigue extrêmement prenante.

Des personnages attachants. D'abord Inès et son frère Tristan. Tristan est autiste, grand et fort, et si doux. Un rapport terriblement touchant entre les deux, chacun protégeant l'autre de toutes ses forces. La petite soeur parce qu'on se moque de son frère souvent surprenant, le grand frère parce que c'est lui l'aîné. Et autour d'eux tout un monde de caractères forts, des garçons et des filles bien campés et jamais tièdes.

Des chansons adaptées à chaque circonstance, une belle réflexion sur la poésie, beaucoup d'airs connus que j'ai eu plaisir à retrouver.

Même quelques anciens comme :



Une belle écriture et quelques mots assez recherchés (ourobouros ou réluctance ne me sont pas familiers, et j'aime découvrir quelques vocables, nouveaux pour moi. À condition qu'il n'y en ait pas trop, pour ne pas me rendre le texte obscur. Ici, c'est parfait.)

De l'humour parfois aussi, ce qui est bien agréable.

Et un final ébouriffant, quoiqu'un peu violent à mon goût (mais il m'en faut peu !).



Le fantastique n'est vraiment pas mon univers préféré, mais j'ai été fasciné par l'inventivité et la cohérence du roman, et par un tas de détails tellement bien pensés. Je voudrais vous parler de tout mais je vous laisse découvrir.



Un premier roman extrêmement prometteur. Même si je ne suis pas une spécialiste du genre, je pense qu'il dépasse beaucoup de romans fantastiques actuels, et qu'on va en parler !!



Un bel objet aussi, avec une couverture à la fois sobre et très évocatrice. (Les trois petits yeux en haut, vous n'avez pas fini d'en rêver !!)
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critiques presse (1)
Ricochet
07 août 2020
Composé d'une très belle palette de personnages, entre humains et imaginaires, foisonnant de trouvailles amusantes et de clins d'oeil à la littérature comme au cinéma, ce roman est une perle à savourer !
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
On a tous oublié le visage de nos mères et « c'est normal », à ce qu'il parait. Ça nous laisse un gouffre sans fond dans la poitrine et « c'est normal », à ce qu’il paraît. Personne ne se demande ce que ça fait de vivre à moitié vide ?
(...)
Parce que l'eau d'oubli, elle ne fait pas le tri. Elle efface tout le bruit qu'il y a dans ta tête... et tes choses qui prennent le plus de place, qui font le plus de bruit, elles partent en premier.
J'ai complètement oublié le visage de ma mère, et ce n'est pas normal.
Ce n'est pas normal.
Ma mère m'appartenait. Ils n'avaient pas le droit de me l'enlever.
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- J'peux réparer n'importe quoi.
- Tu l'as déjà fait ?
- Non. Mais Napoléon l'avait-y d'jà fait quand il est parti à la conquête de la Russie ?
- Dans le cas de Na-apoléon, ça n'a pas été une réussite.
- C'est parce qu'il y croyait pas assez. (p. 216)
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Pauvre conne que tu as été. Est-ce que ça en valait la peine ? Est-ce que le plus innocent de vos jeux en valait seulement la peine ? Est-ce que son contact ou son rire, la complicité factice qui n'existait comme par hasard que lorsque personne n'était là pour la voir, est-ce que tout ça, ça te faisait vraiment sortir, même un instant, de la misère qui était la tienne ?
Et les larmes traîtresses montaient.
Oui, sur le moment, ça en valait la peine.
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En vrai, ça rassure les scientifiques s'inventer des concepts pour expliquer les phénomènes qu'ils ne comprennent pas, alors ils parlent de flux et appellent ça de la quartzologie. Mais, ajoute-t-elle plus doucement, concentre-toi sur le Chant. Si j'ai appris quelque chose en dix-huit ans de vie ici, c'est bien ça : les mots, ils fonctionnent si on y croit.
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Alma se trouve emportée dans une vague tendue vers la scène. L’odeur de sueur de la cave semblait se réveiller, ça sentait le sel, ça hurlait de sensualité.
Serrée dans la douleur de tous ces corps transparents, sa peur se mêlant à celle de ses voisins dans le ressac, leurs voix résonnant dans son torse et ivre de cette joie confuse qui la saisissait toujours dans les mouvements de foule, elle se laissa enrouler par le choeur, éparpiller par les canons spontanés qui émergèrent,
nés d’années de chorale forcée.
« Mais la musique de Bordeterre
Appartient à tout le monde
Car c’est le rythme de nos coeurs
Qui monte de la tombe. »
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Videos de Julia Thévenot (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julia Thévenot
Se re-présenter
Scientifiques, sorcières, écrivaines, femmes oubliées ou femmes silenciées… Violences physiques, violence symbolique, l'Histoire a occulté la place d'une moitié de l'humanité.
Animé par Willy Richert.
Avec les autricesMaram al-Masri (Les Âmes aux pieds nus, Éditions Bruno Doucey),Titiou Lecoq (Les femmes aussi ont fait l'histoire, Les Arènes Jeunesse et Les Grandes Oubliées, Les Arènes),Sandrine Mirza (Histoire de France au féminin, Casterman)et Julia Thévenot (Mille pertuis, vol. 1, La Sorcière sans nombril, Gallimard Jeunesse).
Avec la participation de Lina Aknin et du club de lecture du lycée Charles de Gaulle - Poissy (78).
Un grand merci à Camille Grison, professeure. Et la voix de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
La lecture, c'est du sport !
Je, Olivier Douzou, Rouergue Interprété par Leïla Chik et Alban Gérôme. D'après les illustrations de Violette Vaïsse.Avec le soutien de la Préfecture de la Seine-Saint-Denis.
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Bordeterre

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