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Citations sur Sois la bienvenue (28)

René Char impressionnait , déstabilisait. "Dans l'ensemble, cet homme est fait de dynamite", déclarait Nicolas de Staël. A son contact, ma grand-mère se sentait à la fois toute petite et importante. Paul Veyne, professeur au Collège de France, dressait son portrait en ces termes: "Un accent provençal à couper au couteau, une conversation raffinée, un vocabulaire choisi, beaucoup de politesse et un léger parfum d'eau de toilette qu'on percevait par bouffées. Ce colosse colérique et conquérant, aux yeux méditatifs et bons, parlait d'égal à égal, était éperdument généreux, violemment sympathique et à peu près invivable." (p. 18)
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Si l'expression de "femme forte" est quelque peu galvaudée, elle semble pourtant avoir été inventée pour ma grand-mère. (p. 80)
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Auprès de ces hommes simples et droits, intimement liés à la nature, René Char reçut sa formation initiale. Quand il fuyait sa mère et son frère ou recherchait une consolation à la lente agonie de son père, il trouvait refuge auprès de cette famille de substitution, qui l'avait adopté. Il leur rendrait un vibrant hommage dans le poème "Suzerain". Cette unique noblesse, cette pureté d'âme, René Char ne les retrouverait qu'une seule fois dans sa vie. Dans la Résistance, auprès des maquisards qui se battraient à ses côtés.
(p. 105)
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Attirés par cette poésie incisive et cette parole illuminatrice, les plus grands artistes et penseurs contemporains venaient à lui : Martin Heidegger, Georges Braque, Albert Camus, Nicolas de Staël, Alberto Giacometti, Victor Brauner. Sa collaboration avec les artistes, en qui il voyait ses alliés substantiels, fut intense et féconde. Côtoyés par l'intermédiaire de Christian Zervos, fondateur des -Cahiers d'art-, les peintres enluminèrent ses manuscrits. En 1951, Nicolas de Staël écrivait au galeriste Jacques Dubourg : "Tous les pontes lui cavalent au froc sans retenue. Braque seul a de la discrétion. Il fait traîner Matisse qui lui envoie soixante aquarelles qui ne lui plaisent pas, choisit dans une liasse de plus de deux cents dessins de Miro, et ainsi de suite." Tous avaient le même engouement pour sa parole éclairante. Car c'était bien là l'essence de sa poésie. Eclairer juste. (p. 119)
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Par sa capacité à donner à toute chose une densité de signification et d'émotion encore jamais appréhendée, René Char transfigurait le quotidien. Chaque rencontre avec lui vous laissait "plus libre, plus fort, plus voyant", notait l'écrivain Dominique Fourcade. (p. 187)
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C'était donc à moi que revenait la tâche ardue de réconcilier le passé. Mon but n'avait pas été d'écrire sur la lâcheté des uns, et la grandeur des autres, mais sur tout ce qu'un être peut contenir de failles, d'admirable, sur le courage qui nous dépasse, sur la fierté qui nous emporte, sur ce qui unit les hommes et les générations les unes aux autres, parfois dans la négation, parfois dans un amour qui brûle ou qui consume.
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Privée d'enfance. Humiliée, exploitée et méprisée. Stigmatisée par une société qui considérait les enfants de l'assistance comme des parias, des moins que rien. À la misère affective s'ajoutait, en grandissant, la misère sociale, sans savoir laquelle de l'une ou de l'autre lui laisserait le plus grand traumatisme.
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Il me rappela aussi la mort tragique d'Albert Camus dans un accident de voiture avec Michel Gallimard, de retour de Lourmarin, mettant fin à quinze années d'amitié affectueuse et d'échanges nourriciers. Pourtant, dans son hommage -L'Eternité à Lourmarin, René Char confiait que la disparition de cet ami cher, de ce frère, ne parviendrait pas à les réduire au silence. (p. 134)
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Ma grand-mère avait pour ce père, apparu un beau jour dans sa vie comme un don du ciel, un amour inconditionnel. Un père si impressionnant qu'elle redevenait une toute petite fille à ses côtés. (...)
Une erreur ? Un beau gâchis, plutôt. Monsieur le grand homme, je vous admire, mais sachez que j'essaie vainement depuis quinze ans de réparer les pots cassés. (...) de lui rendre la dignité dont on prive les enfants frappés du sceau de l'illégitimité. (p. 23)
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Quelle inconséquence que celle des hommes. Combien de vies touchées, de rêves brisés, de destins volés, non pas à cause de ce que l'on a fait, mais de ce que l'on n'a pas fait ?
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