Etre dans l'impatience de reprendre la lecture d'un roman là où on l'a quitté, la veille. Voilà donc l'état dans lequel je me suis retrouvée à partir du moment où je me suis installée « A l'ombre des tilleuls où fleurissent des violettes » de
Sarah Castillo Palayer.
Août 2017 : Emma débute ses études à l'
Ecole du Louvre et, recherchant un logement en urgence, elle tombe sur une petite annonce qui la conduit dans la maison d'un couple âgé : Jeanne et Charles Castel. le hasard est vraiment bien fait : entre eux, l'affinité est immédiate, de même avec leur petit-fils, Jonathan. La jeune fille s'installe donc chez les propriétaires, moyennant finances. Voici le point de départ du roman, rien de plus ordinaire.
Sinon que… l'auteure donne à l'intrigue un tournant inattendu et complètement envoûtant ! Que se passe-t-il donc ? Emma se promène au bras de son ami Jonathan dans le XVIIIe arrondissement du Paris contemporain, et quelques pas plus loin, c'est à celui d'un certain Joseph qu'elle parcourt le Montmartre des années 1890. Et lorsqu' elle sommeille dans sa chambre, comment se fait-il qu'elle se réveille parfois dans un lit à baldaquin ?
Revenons quelques instants au début du récit : Emma, dans la galerie que Jonathan a héritée de son père, tombe sous le charme d'un tableau de Joseph Rossal. Plus qu'un simple coup de coeur, il s'agit d'une attirance irrésistible qui va définitivement bouleverser la vie de la jeune fille. Qui est le peintre ? Qui est la femme du portrait ? Quel est leur lien ? Quels secrets cache cette toile ?
Et si la réponse à ces questions se trouvait dans les cahiers écrits entre 1889 et 1892 par un certain Hugo, fondateur de la galerie et aïeul de Charles Castel ? Emma se plonge alors dans leur lecture, mais difficile d'en saisir tout leur sens ! A moins que celui-ci n'apparaisse soudain par des évènements inimaginables et incroyables: Emma est subitement projetée, par instants, dans le passé, celui de la belle-époque, sous les traits d'Elsa. Et ces voyages peu ordinaires vont peu à peu permettre des révélations bouleversantes ayant directement des conséquences sur le présent. Lesquelles ? Je ne vous dirai pas, mais sachez-le, vous n'aurez qu'une urgence, celle de tourner les pages du livre dont vous ne pourrez pas vous détacher avant de découvrir ce qui agit au-delà des apparences de la réalité présente. le dernier chapitre, mon Dieu, vous subjuguera… Et le dernier mot, vous émerveillera.
Ainsi, Sarah Castillo emporte le lecteur dans d'habiles allers-retours à travers le temps, et superpose deux histoires, l'une se déroulant au XXI eme siècle, l'autre au XIX eme siècle. Mais bien entendu, nous découvrons vite, que toutes deux sont intimement liées et assurent la continuité d'une intrigue parfaitement ficelée. Ce « transfert » entre les deux époques s'opère presque naturellement. le lecteur ne s'y perd pas, tout est fluide et très bien maîtrisé.
Deux histoires, ai-je écrit ? Et si ce n'en était finalement qu'une seule ? L'une éclairant l'autre et dévoilant des faits agissant sur le destin d'une génération.
Je reste sous le charme de l'imagination de l'auteure, de son style littéraire, de la beauté de ses descriptions si minutieuses, des émotions qu'elle sait faire naitre. Un roman tendre, captivant, instructif, ou l'humour et les larmes jaillissent. Une histoire d'amour inoubliable aussi.
Un réel moment de plaisir pour moi !