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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ne connaissais Maximilien Heller ni d'Eve, ni d'Adam, et pourtant, son portrait a de quoi étonner l'holmésienne du dimanche que je suis : un homme intelligent, grand, mince, en proie à de grandes lassitudes avant d'être soumis à une grande fébrilité, possédant un cerveau qui ne s'arrête jamais, observateur, solitaire, sachant se déguiser pour tromper son monde, un adepte de l'opium qui n'a qu'un seul ami, un médecin.

Oui, tout de suite, on pense à Sherlock Holmes. C'est lui, sans être lui, mais les attributs qui le caractérisent se trouvent tous réunis.

Tiens, jusque dans une de ces citations : "Je ne cherche qu'une seule chose : les faits. Quand je les aurai tous dans ma main, alors, au milieu de ces invraisemblances qui semblent d'abord si bizarres, vous verrez la vérité luire, plus éclatante que le soleil".

Et vu que ce roman fut publié 17 ans avant ceux de Conan Doyle, mettant en scène le détective de Baker Street (en 1887), on peut, légitiment, se poser la question : n'aurait-il pas copié sur le philosophe Maximilien Heller ? Ou s'en est-il inspiré… Sans aucun doute.

Sauf que… Conan Doyle lui a donné ses lettres de noblesses, sa prestance, sa flamboyance… Holmes fut adulé et l'est toujours (je vais me faire excommunier, comme John Lennon, en disant qu'il est plus connu que Jésus-Christ).

Puisque détesté par son père littéraire, Doyle se gardera bien de lui donner un visage plus humain, comme le fit Henry Cauvain dans les dernières pages de son roman policier. Grave erreur qui fait que je n'ai pas aimé son détective, lui préférant celui qui fut copié sur lui et qui a beaucoup plus de prestance.

De quoi ça cause, ce polar dont je n'avais pas connaissance et que, sans KiriHara (membre de Babelio) pour m'en parler, je n'aurais jamais lu ?

Le jeune Jean-Louis Guérin est accusé du meurtre de son employeur, Monsieur Bréhat-Lenoir. le valet reconnaît avoir acheté de l'arsenic. Selon ses dires, pour se débarrasser de rats ! Persuadé de son innocence, Maximilien Heller met un point d'honneur à sauver le malheureux du crime dont on l'accuse injustement.

L'enquête est assez courte, la première partie de ce récit est racontée par le docteur qui fut envoyé au chevet de Maximilien Heller par un de ses amis. Il découvre alors un riche philosophe pâle, amaigri, alangui, vivant devant la cheminée avec un chat. Notre docteur, dont nous ne connaîtrons jamais le nom, nous racontera ensuite le début de l'enquête.

La deuxième partie de l'enquête est racontée par Maximilien qui la raconte par l'intermédiaire des lettres qu'il envoie au docteur, devenu son ami. Cela permet au lecteur de vivre l'enquête de l'intérieur, puisque Heller s'est déguisé pour s'introduire auprès de celui qu'il suspecte.

La troisième partie de l'enquête, c'est de nouveau Heller qui nous l'explique : il vient de résoudre l'affaire et il nous expliquera la manière dont il s'y est pris pour comprendre le tout en additionnant tous les faits.

La quatrième est de trop : c'est celle où Maximilien Heller prend un visage plus humain, ce qui ruine le personnage.

Si l'on aime Sherlock Holmes, c'est surtout pour son côté inhumain : on ne voudrait pas vivre avec Holmes (quoique…), mais on adore le détective qu'il est : son sens de la justice, son honneur, sa manière d'aider les faibles et de faire payer les riches. le tout étant toujours dit avec ironie, ce qui ne dépareille pas avec Holmes.

C'est en voulant le garder inhumain, en lui ajoutant des défauts, c'est en tentant de le rendre antipathique que Doyle a fait de son détective un personnage adoré, adulé et que cela perdure depuis sa naissance. Les lecteurs aiment les anti-héros, les trop lisses lassent.

Un bon petit roman policier, mais le manque de flamboyance de Maximilien a rendu l'enquête plus fade. Non pas qu'elle n'est pas réaliste ou mal écrite, loin de là : on a du suspense, de l'aventure, des mystères… le problème vient de Heller : il a inspiré Holmes, mais il manque de panache. Et de science de la déduction !

Malgré tout, je suis contente d'avoir lu ce petit polar qui m'a envoyé au lit moins bête, puisque maintenant, je sais un truc en plus : Holmes est une copie magnifiée de Heller !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Gageons que le nom de Maximilien Heller ne vous dira rien.
A moi, en tout cas, il ne disait absolument rien avant d'ouvrir ce roman.
Et pourtant... vous comme moi, nous connaissons sans le savoir Maximilien Heller et pour certains, depuis longtemps.

Comment ?

Si je vous dis : XIXème siècle, crime, détective, vous pensez à quoi ? à qui ?
Si j'ajoute : tabac et médecin, là vous y êtes ?

"Élémentaire".

Car oui, c'est avéré, Maximilien Heller n'est ni plus ni moins que le père du célèbre Sherlock Holmes. Pas le père biologique s'entend mais le père littéraire, la source d'inspiration qui a permis à Sir Arthur Conan Doyle d'enthousiasmer des générations de lecteurs grâce aux aventures de son Sherlock et de son ami Watson.

Publiée en 1871 (soit plus de quinze ans avant la parution de la première aventure de l'occupant du 221B Baker Street), la présente enquête nous permet de découvrir - à travers la narration de son médecin - le personnage de Maximilien Heller. Jeune homme à la santé fragile mais aux facultés intellectuelles plus développées que la normale, célibataire, homme du monde et gentleman bien que misogyne à ses heures, solitaire, lettré et aimant la justice, nul n'est besoin de pousser plus avant son portrait.

J'ai apprécié la lecture de ce roman policier passé aux oubliettes même si l'intrigue en est assez simpliste, avec un puzzle qui se met en place un peu facilement et une divine Providence qui veille à semer certains indices et à faciliter certaines déductions.

Pour moi, la vraie découverte aura moins été celle du coupable que celle d'un auteur du XIXème dont j'ignorais jusqu'à l'existence il y a encore une semaine.


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