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Critique de ChristianJuphard


Bonjour !
Aujourd'hui, chronique de « Coups de sang » de mon cher François Cavanna. Bon, faire la chronique de chroniques en gros, vous voyez le topo ? Nous sommes en 1991, quelques années après la mort d'Hara-Kiri (par excès de procès – à l'époque, il paraît qu'on pouvait tout dire …) et un peu avant la renaissance de Charlie-Hebdo. La plume de Cavanna est là, bien acérée, et nous emporte dans son extraordinaire humanité où il n'y a pas de place pour les pousse-mégots, les mollassons de la pensarde et les enculeurs de mouches en goguette. C'est net, franc, sec comme un coup de trique. Tous les maux de notre société y passent, et il pourrait tout aussi bien rédiger le même livre aujourd'hui, il serait tout autant d'actualité. Ses arguments coups de poings sont solides car ils procèdent du plus naturel bon sens. C'est ce qui fait toute la force de cet ouvrage. Cavanna ressent une profonde solidarité avec tout ce qui est vivant, tout se qui peut souffrir, être plongé dans l'angoisse. Non seulement les jolies petits animaux domestiques, mais les plus décriées, « les bêtes moches ». Vous comprenez pourquoi j'ai les boules lorsque ma femme écrase une pauvre araignée ? Ben voilà ! Il déteste donc cette notion subjective de « Beauté » tout autant que ce qui a trait à de la torture animale : Chasse, corrida et autres « traditions à la con » qui ne sont que le reflet de l'ennui de l'homme. Et puis il y a aussi la publicité. Celle qui nous lobotomise par sa récurrence et sa bêtise. La société de consommation est une permanente provocation, elle propose des choses inaccessibles à la majorité des gens, crée de la frustration et de la révolte dans les milieux les plus pauvres. C'est marrant, je viens de lire « Chien blanc » de Romain Gary (1971) : même constat avec quasiment les mêmes concepts… La lobotomie prend encore bien des formes : Politique (qu'il renvoie dos à dos avec la mafia), réforme de l'orthographe, sport télévisé, religion, tourisme… Il conclue sur le fait que l'homme est un être intelligent, dans le sens ou il possède la faculté de penser, contrairement aux bêtes. Malheureusement, il n'est pas assez intelligent, son cerveau reptilien prenant toujours le dessus il reste sujet à ses pulsions : « L'homme est un crocodile qui possède la bombe atomique ». Tout est dit et ça fout la trouille ! Pour étayer ses raisonnements, il nous propose une foule d'exemples, chacun détaillé et argumenté : l'immolation des moutons en signe de protestation, la corrida, la corne de rhinocéros, la chasse, les chiens et les chats qui nous vénèrent, la torture des animaux dans les laboratoires cosmétiques, le foie gras, les cigognes, Kipling, le pape, l'horoscope, les croyances, le fanatisme, l'enfer, la femme dans la pub, la musique à la télé, le chauvinisme, les marques, la charité, la brosse à dents, la société du fric, la mafia, le chômage et les retraites, l'art moderne, la science… Tout est d'un modernisme redoutable, comme déjà dit… Est-ce que ça ne changera que lorsque tout aura pété ? Même pas sûr... Merci Monsieur Cavanna, et vous, chers amis, lisez tous cet excellent bouquin, meilleur que n'importe quel dictionnaire de la bêtise… Ce sera toujours ça de gagné...
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