Tu as beau tout imaginer, tout rêver, la vie surpassera toujours tes histoires.
"Heureux soient les fêlés car ils laisseront passer la lumière."
Elle me riait du fond des yeux. Ses doigts se sont enfouis dans mes cheveux et elle m'a embrassé comme jamais. Au bord de ses lèvres, mon cœur flambait, éclatant de lumières à en étoiler la nuit.
« Je me suis découverte moins conne et moins superficielle, plus humaine et profonde… Peut-être que les cœurs de conne sont comme les noix de coco : il faut les briser pour révéler ce qu’il y a de bon en eux ! »
p.105
- L'amour, c'est le remède qui apaise les chienneries de la vie" a conclu une Colette éméchée.
Un enfant, ça se croit à l’abri du noir grâce à un ours en peluche; et la fin de l’enfance, c’est comprendre que rien, absolument rien, ne vous protège du noir.
A vouloir décrocher les étoiles, on risque de tomber dans le caniveau; mais puisqu'on finira tous dans le caniveau, autant tenter les étoiles.
« Tu as beaucoup de talent », l'a complimenté Colette, faisant éclater sur son visage un sourire inédit.
« J'te trouve pas que ça te donne l'air plus intelligent », l'a fracassé Alice.
Victor a fait une grimace d'enfant puni.
« J't'ai rien fait ! Pourquoi t'es méchante comme ça ? »
Au moment où Alice allait répondre, Colette l'a prise de court :
« Parce qu'elle est malheureuse. »
Les petites misères aiment bavarder, les malheurs finissent par se raconter, les grands chagrins par se confier. Mais certaines douleurs se taisent à jamais.
« Et si tu me disais pourquoi tu as voulu te faire du mal? »
« J’ai pas voulu me faire du mal; j’ai voulu mourir. »
[...]
« Et pourquoi voulais-tu mourir? »
« Parce que je n’aime pas le concept de la vie. »
« Tu peux préciser? »
« On est programmés pour aimer les gens, et les gens sont programmés pour mourir. »
« Continue. »
« Notre espèce est donc programmée pour souffrir - la preuve, nous naissons avec la capacité de sécréter des larmes. »
[...]
« Parfois », j’ai repris, « c’est à se demander si les yeux servent à voir ou à pleurer. »