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Critique de ladymuse


Je l'avoue, je n'ai pas marché du tout.
Bien écrire ne suffit pas.
Discourir sur l'écriture peut être lassant. On appelle ça une dimension métafictionnelle (Oh là!)
Créer un narrateur anonyme est une excellente idée quand le personnage est crédible.
C'est là pour moi l'écueil de ce roman : il y a un hiatus entre Rodney Falk, vétéran de la guerre au Vietnam, personnage complexe et attachant, et un narrateur entiché de lui-même qui se livre à des théories peu originales : ce n'est pas le propos d'un roman, que je sache, de faire des cours d'écriture bourrés de moi-je. Par ailleurs, j'ai sans doute le coeur dur, mais ses souffrances et sa "culpabilité" me laissent froide. L'écrivain qui boit, souffre et écrit! Passons...
Bref du fil blanc partout, sauf dans l'élaboration de ce personnage bizarre et attachant qu'est Rodney Falk qui n'est pas sans évoquer Ignatius J. Reilly.
Ce qui tendrait à prouver que Javier Cercas aurait quelque chose à dire s'il quittait le domaine de l'auto-fiction. Il me semble que c'est là le tendon d'Achille de la littérature actuelle. Chacun y va de sa petite histoire, sans nul doute très intéressante. Il y en a même qui ont le toupet de remettre en question leurs familles en publiant leurs écrits de leur vrai nom : quel mauvais goût. Direction le divan!

Enfin, malgré l'intérêt et l'empathie même que la souffrance de Rodney Falk a déclenchés chez moi, il y a là (à mon avis) quelque chose non pas de surfait, mais de facile, à savoir l'évocation de la guerre au Vietnam. Pourquoi celle-ci? Plusieurs vétérans ont écrit leur auto-biographie , tel que Ron Kovic, parti comme volontaire et revenu paraplégique : "Né un 4 Juillet" est en effet le 2° volet de la trilogie d'Oliver Stone, le premier étant Platoon, et le dernier "Entre ciel et terre". Au regard de ces autobiographies/films presque insoutenables (Tom Cruise est la quintessence de l'acteur dans ce film), j'ai eu le sentiment d'une usurpation (cela n'engage que moi) à la lecture de ce livre, et surtout d'un grand déséquilibre entre un personneage incarné et un narrateur "fantôme". Si c'est le but de l'auteur, c'est réussi...Entre parenthèses, je n'ai même pas compris ce qu'il entendait par roman apocryphe...

A propos du Vietnam, j'ai bien conscience que peu de lecteurs partageront mon avis. Je ne peux que donner un autre exemple qui m'a mise très mal à l'aise : "Le choix de Sophie", de Wiliam Styron, qui "utilise" l'extermination d'un peuple à des fins romanesques , même si ce n'est qu'une partie de l'intrigue.

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