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Critique de Wyoming


Ce troisième et dernier opus de la trilogie de Javier Cercas mettant en scène son héros identitaire, Melchor, et une nouvelle héroïne, la fille de celui-ci, Cosette, affublée d'un prénom lié aux goûts littéraires de ses parents misérables mais inapproprié à sa personnalité, est une vraie réussite par sa structure et le rythme que lui a impulsé l'auteur.

Même s'il comporte de trop nombreux rappels de faits survenus dans les deux tomes précédents, rendant sa lecture compliquée pour ceux qui se lanceraient dans le château de Barbe Bleue sans avoir lu Terra Alta et Indépendance, il présente l'harmonie de deux parties qui, tout en laissant le lecteur se complaire des réflexions métaphysiques ou humoristiques de l'auteur, portent chacune un vrai suspense et deux vrais dénouements.

Dès le début du roman, Cosette disparaît, et cette première partie illustre parfaitement le désarroi de son père, ses investigations qui vont le mener assez vite vers la découverte d'une vérité qu'il est un peu dommage que le lecteur puisse pressentir aussi aisément. Néanmoins, le drame est bien installé et l'action ainsi que la réflexion sont au rendez-vous.

La deuxième partie, que je nommerais celle de la justice, revêt, malgré ses invraisemblances caractéristiques de nombreux polars, de belles études de personnalités, les différents protagonistes étant nombreux et présentant des caractéristiques variées qui font la richesse des développements. C'est le temps de la préparation de l'action qui porte en lui-même le suspense, Javier Cercas laissant finalement imaginer à ses lecteurs le déroulement d'une finale à laquelle il consacre finalement très peu d'espace. Ce procédé m'a paru très intéressant et original, installant une action avant même qu'elle se mette en place.

Au final, c'est un bon roman familial et policier, la dénonciation des crimes sexuels qu'y ont vu plusieurs lecteurs m'ayant semblé accessoire bien qu'elle tienne son rang, l'art de Javier Cercas étant de laisser ses lecteurs s'imprégner de ce qui va le plus les atteindre, selon leurs perceptions et la gestion de leurs émotions.
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