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4,11

sur 407 notes
Tant qu'à m'attaquer à ce classique, j'ai opté pour la version intégrale traduite par Louis Viardot (1800-1883).
Disons-le bien, si par bien des côtés cela ne manque ni d'intérêt ni de drôlerie, ce n'est pas d'un abord facile. D'abord, à cause de la traduction en elle-même, très littéraire et d'un français un peu daté (mais qui convient sans doute très bien à l'oeuvre originale), mais surtout à cause de multiples digressions sur des sujets qui n'ont plus grand intérêt aujourd'hui, à part peut-être pour quelques spécialistes triés sur le volet.
Dans le premier quart, le très long développement sur les romans de chevalerie dont Quichotte s'abreuvait est un véritable pensum, et les notes de bas de page sont aussi absconses que les informations auxquelles elles se réfèrent.
Dans le troisième quart, l'histoire du captif, dont on comprend qu'il est une projection de Cervantès lui-même, qui servira à faire l'autobiographie de ses aventures à la bataille de Lépante et comme captif des Ottomans, m'a perdu elle aussi et j'en ai lu de nombreuses pages en diagonale tant c'était assommant, et pourtant je suis client d'épopées, mais là c'est raconté de façon factuelle et avec un tel luxe de détails inutiles que je n'en pouvais plus.
Même le reste comporte de très nombreuses autres digressions qui apparentent un peu ce road movie sans but réel à un recueil de contes, mais dès qu'il s'agit de sentiments (le thème de l'amour impossible entre deux personnages de classes sociales différentes est très souvent abordé), ces digressions sont nettement moins rébarbatives.
Si M. Cervantes présentait son manuscrit à un éditeur aujourd'hui, il serait bien évidemment rejeté, et même si on le prenait quand même, sur la base de sa notoriété par exemple, on lui demanderait probablement d'en sucrer au moins la moitié. C'est pourquoi, avec le recul, je conseillerais plutôt à ceux qui ont envie de s'y frotter de s'attaquer à une version simplifiée comme il en existe à l'usage des scolaires.
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Un gentilhomme féru de lectures chevaleresques perd la boule et commence à se prendre pour le nouveau Lancelot. Il embarque avec lui le paysan le plus benêt du coin et se lance à l'aventure, persuadé qu'il doit trouver la gloire pour conquérir le coeur de la belle Dulcinée, alias la fermière illettrée du village.

Je dois avouer que ce livre me faisait un peu peur: presque 900 pages (et seulement pour le 1er tome!) de littérature classique espagnole du début du 17e siècle, ça peut impressionner ^^ Si ça vous fait peur aussi, je peux déjà vous dire que là-dedans, vous pouvez retrancher 200 pages environ, qui sont consacrées à une préface, une notice chronologique et des notes explicatives. Je n'ai rien lu de ça et ça ne m'a pas manqué. L'histoire en elle-même débute par des poèmes qui à mon avis n'apportent pas grand chose, vous pouvez les zapper aussi.

Alors oui, le reste du texte est assez dense, mais j'ai été très agréablement surprise par cette lecture, que j'ai trouvé globalement assez drôle. Je ne m'y attendais pas ^^ Les délires et (més)aventures de Don Quichotte et Sancho Pança parodient les romans de chevalerie et les situations qu'on rencontre sont souvent absurdes. Ce qui permet à l'auteur de faire dans le même temps une critique de la société de son époque, sous le couvert de la folie de son héros. Aussi intéressant que drôle, donc.

On ne suit pas que Don Quichotte et son écuyer, mais aussi divers personnages. Il y a ceux qui essaient de ramener notre chevalier errant à la raison, quelquefois en utilisant des moyens assez tordus. Et on a aussi un tas « d'histoires dans l'histoire », au fil des rencontres que fait le héros. Si le schéma des rencontres en question reste sensiblement le même, les aventures racontées par ces personnages sont assez variées. Il y a parfois de quoi lever les yeux au ciel quand il s'agit de la condition des femmes à cette époque, mais à une occasion au moins, le traitement de l'une d'elle n'est surprenamment pas trop misogyne, voire c'est carrément très moderne.

Je ne vous cacherai pas qu'il y a quand même quelques longueurs. Pour être honnête, j'ai lu en diagonale certains passages, notamment quand les personnages dissertent sur des sujets « théoriques » plutôt que de « vivre l'intrigue ». Il m'a fallu presque trois semaines pour le lire, mais c'est plus parce que j'ai pris mon temps que parce que c'était difficile à lire, ceci dit. D'ailleurs, arrivée à 150 pages de la fin, j'ai tout lu d'une traite sans problème.

Une lecture étonnamment facile et drôle.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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J'achève le premier tome du roman le plus célèbre de la littérature classique, et qui compte parmi les quelques romans du XIIème siècle encore lus aujourd'hui.

"Don Quichotte" tient bonne place parmi les mythes fondateurs de notre culture. Fleuron du genre picaresque, ce roman résolument moderne donne ses lettres de noblesse à la parodie. L'humour est d'ailleurs omniprésent. Autre innovation, la structure narrative. Le lecteur est invité à suivre différents personnages et non pas à rester chevillé au seul Alonso Quichano, hidalgo désargenté mais animé d'un grand esprit chevaleresque, inspiré de ses nombreuses lectures de tradition médiévale (chansons de geste, récits héroïques, légendes...).

Les situations cocasses et graves se succèdent à un rythme effréné, dans une langue superbe et très accessible contrairement à ce que certains lecteurs pourraient craindre. Véritable roman d'apprentissage, "Don Quichotte" est à la fois un grand roman d'aventures et une oeuvre de réflexion et de philosophie.


Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Challenge PAVES 2019
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roman de chevalerie écrit au XVIIème siècle et pourtant tellement moderne et drôle ! les aventures absurdes de Dom Quichotte cachent une critique acerbe de la société espagnole de l'époque
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Una gran obra de Cervantes. Aconsejo a todos la lectura de Don Quijote de la Mancha.
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Au début j'ai bien ri des pitreries de Don Quichotte mais au fil des pages la nouveauté s'est estompée pour faire place à un certain agacement devant le délire du chevalier errant et les lamentations de son écuyer, encore que les dialogues entre les deux soient savoureux, au départ du moins car je m'en suis lassé également. Ce fut une lecture en dents de scie; certains épisodes m'ont captivé alors que d'autres aventures m'ont paru complètement futiles. Ainsi le plaidoyer de Marcelle la bergère sur son désir d'indépendance est incisif, intelligent et dépasse de loin plusieurs propos modernes à ce sujet. J'ai reconnu aussi avec amusement dans l'histoire d'Anselme et Lothaire le thème exact repris dans l'opéra « Cosi fan tutte » de Mozart; son librettiste aurait-il lu Cervantès? Certaines envolées sont également marquantes comme celle où notre hidalgo philosophe sur les lettres et les armes.

Par contre brûler des livres parce qu'on les pense nocifs me choque et je ne peux réconcilier cet acte du curé avec le discours qu'il tient au chanoine quant aux mérites des livres de chevalerie. Personnellement j'ai eu de la misère avec les phrases qui s'éternisent, les propos délibérément alambiqués et la logorrhée qui affecte les principaux personnages. Reste qu'à travers tout ce charabia émerge des réflexions surprenantes sur la condition humaine et qu'on ne peut nier l'originalité du texte ni son coté satirique parfaitement réussi.
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Un classique qui a vu le jour il y a 400 ans ! Il met en scène Don Quichotte un chevalier errant autoproclamé et son écuyer Sancho Panza. Féru de livres de chevalerie, le héros a fini par mélanger totalement fiction et réalité et ces ouvrages qu'il vénère sont ses livres d'Histoire. Il décide donc, dans l'ère de décadence où il vit, de restaurer l'âge d'or en marchant dans les traces de ses idoles, en allant braver des géants en vue de conquérir sa Dulcinée... Sa folie le pousse ainsi à voir des ennemis comme des situations dans lesquelles s'illustrer là où il n'y en a pas. Il en résulte une série de situations burlesques et ridicules, accentuées par un Don Quichotte qui maintient envers et contre tout une posture de grand seigneur et un Sancho qui écope souvent des dommages collatéraux de ces aventures. Une lecture que j'ai trouvé drôle et divertissante, parfois seulement un peu ennuyeuse ; la quantité énorme de notes de l'édition (dont je reconnais qu'une partie fut utile à la compréhension de l'oeuvre) a rendu laborieuse la lecture par moments. Enfin, encore une préface qui aurait bien mieux trouvé sa place à la fin du livre tant elle en révèle tout.
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Quelle beauté de style! Quelle richesse lexicale! La traduction est vraiment savoureuse. Comme le babelio.com ne dissocie pas les deux livres des éditions Folio/Gallimard, cette critique sera donc commune. Les deux tomes sont pourtant très différents. Dans le premier, Cervantès n'hésite pas à agrémenter le périple des deux comparses de récits annexes qui peuvent occuper plusieurs dizaines de pages, au point d'en oublier parfois nos infortunés aventuriers. Dans le second livre, écrit après l'immense succès du précédent et la publication de la suite de ces aventures par un usurpateur de Tordesillas, un certain Avellaneda, qui rencontra également quelque intérêt, Cervantès concentre toute son énergie sur le troisième et dernier voyage du chevalier errant et de son fidèle écuyer. On ne les quitte quasiment pas de leur départ jusqu'à leur retour, avec la mort finale de don Quichotte (afin de couper l'herbe sous les pieds de nouveaux usurpateurs).
Si le premier livre capte par sa fraîcheur narrative et une virtuosité de composition, le second semble avancer de manière moins naturelle. Cervantès est comme poussé par le besoin de contrer l'usurpateur et de rétablir son bon droit. On sent alors que ce troisième voyage est quelque peu contraint. Mais, avec une belle intelligence, Cervantès intègre le plagiaire aux récits de son chevalier. Don Quichotte et Sancho Pança s'aperçoivent qu'ils sont devenus des célébrités suite à la publication du premier livre et que cette jeune renommée est parasitée par une fausse suite. Ce jeu des fictions devient source de multiples amusements.
Enfin, ces aventures sont une ode à la liberté, pas uniquement à cause de la folie, mais aussi parce que don Quichotte et Sancho sont des hommes d'une grande sagesse. Les deux protagonistes, malgré leurs rêves de gloire, cherchent avant tout à être libres. Et n'y a-t-il pas meilleur moyen d'y parvenir que de se déclarer chevalier errant et fidèle écuyer et chercher les aventures?
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Dans un coin de l'Espagne du XVIIeme siècle, vit un hildalgo "de complexion robuste, maigre de corps, sec de visage, fort matineux et grand ami de la chasse". Ce noble a une passion immodéré pour les romans de chevaleries et passe ses jours à les lire. Résultat, il devient fou, perd l'esprit et décide de devenir... chevalier ! Après quelques soucis, il recrute un jeune paysan du nom de Sancho Pansa pour en faire son écuyer et part à l'aventure !
Don Quichotte... une figure littéraire légendaire. Son nom nous évoque une grande et immortelle image ayant traversés les siècles : celle d'un homme vêtu tel un chevalier démodé, avec son petit écuyer sur son âne, se battant contre des moulins à vents. Mais il y a de quoi à dire sur lui !
Cervantés a écrit un véritable chef d'oeuvre, au sens fort du terme. Je pèse mes mots, c'est une oeuvre phénoménale.
Il nous emporte aux cotés d'un protagoniste incongru et complètement différent des héros du temps : un vieil homme n'ayant pas de force ni physiquement ni mentalement, complètement déraisonné, pensant à son amoureuse (imaginaire) et se jetant à corps perdu dans des (mes)aventures loufoques. Clairement, c'est le premier anti-héros de la littérature tout comme Don Quichotte est le premier roman moderne (bien qu'il y en a d'autres qui ont aussi lancé la voie au roman moderne). Ce personnage a lui seul, était déjà né pour être à jamais gravé dans la mémoire tant ses ambitions très élevées et son idéal chevaleresque le mène au ridicule. Mais pourtant, on l'apprécie tout de même, on l'aime car il a beau avoir un tas de défaut et être pathétique, il est très attachant malgré tout. Et de plus, il a une imagination admirable à voir et des idées visionnaires dans son époque figé par les contraintes et les dogmes...
Les autres personnages aussi méritent d'être soulignés : Sancho Pansa, l'autre grand célébrité de l'oeuvre, un paysan illettré, gourmand (désirant toujours avoir la panse remplie !) et parfois crédule mais plus intelligent et raisonné qu'il n'y parait : c'est lui qui voit souvent les situations mieux que son maître (qui ne l'écoute pas toujours, hélas), lui qui comprends mieux les choses de la vie et du monde. Comme quoi, les simples peuvent aussi être aussi philosophes et pratiques que les 'cultivés'. Et il faut souligner une sorte d'amitié entre lui et Don Quichotte. le ''couple'' est peut-être le premier duo comique de l'histoire, ancêtre des Laurel et Hardy, Astérix et Obélix et j'en passe...
Et tout un tas d'autres personnages colorés : le curé, le barbier, la nièce et la gouvernante de Don Quichotte, ces autre-là vont tous faire pour sortir notre hidalgo de sa folie (mais n'usant pas toujours correctement les moyens), Dorothée, Cardénio, Luncinde... Et d'autres personnages très secondaires mais marquant : Maritorne la serveuse asturienne laide mais très belle du corps... et enfin, la femme la plus importante du récit, qui n'apparaît jamais cependant : Dulcinée ! Dulcinée, la muse de Don Quichotte, dont l'amour l'aide à avancer sans risques et sans peur. Car oui, dans l'oeuvre de Cervantés, les femmes ont un beau rôle, elles ne sont pas toutes des potiches à attendre le prince charmant...
Don Quichotte nous entraine dans l'Espagne du 'Siglo del Oro ' (le Siécle d'Or) et à travers lui, on découvre la société, ses codes, ses rangs sociaux, ect... Des criminels envoyés aux galères, des Morisques... Les nobles comme les pauvres... Les demoiselles comme les paysannes, les filles 'vertueuses' comme les filles de joies, tous le monde y passe. Avec des subtiles critiques sociaux. En effet, Cervantés dénonce malignement le poids du pouvoir, de la religion... et des défauts de l'humain et de son temps. Il montre aussi à quel point l'homme se bat contre des moulins à vent : car si le fameux passage des moulins à vents est resté dans les mémoires, ce n'est pas pour rien : ce moment, n'est-ce pas chacun de nous qui tente désespérément de lutter vainement contre des moulins à vents ? Et notre Don Quichotte, n'est-e pas l'humanité en général, dotée d'ambitions et de rêves trop énormes mais de sens noble ?
Toute cette histoire plus riche qu'on ne le pense est servie par la magistrale écriture de Cervantés. En cela, il prouve que ce roman est moderne : l'auteur se permet d'intervenir au milieu de son texte ! de plus, c'est une magnifique plume, certes avec quelques termes vieillis, mais d'élégances et de poésies, et de sublimes proverbes qui nous touchent et nous interpellent...
Et pauvre Cervantés : il n'a jamais eu un vrai succès de son oeuvre, restant pauvre poète ! Et aujourd'hui, on dit pour l'espagnol " langue de Cervantès' comme on dit pour le français " langue de Molière"...
Don Quichotte est un roman très amusant mais en fait bien plus profond que cela, un livre inoubliable, indispensable à la littérature, ce n'es un "moulin à vent" à combattre... A lire ! Et qu'on continue avec le tome 2 en compagnie de notre hildago...
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Sûrement révolutionnaire à l'époque où il a été publié (il est parfois considéré comme le premier roman moderne), ce classique mérite indéniablement d'être lu. La qualité de la plume est certaine et la lecture plutôt divertissante, quoiqu'assez répétitive (les actions se suivent et se ressemblent, probablement pour moquer les livres de chevalerie).
Quant à l'interprétation, elle ne peut être que personnelle et on peut faire dire à peu près n'importe quoi à ce roman. Personnellement j'y ai vu une critique mordante de la religion, des masses, et peut-être de l'homme en général...
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