AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Extraordinaires aventures de Kavalier & Clay (19)

Ne te soucie pas de ce que tu fuis. Réserve tes inquiétudes pour ce vers quoi tu fuis.
Commenter  J’apprécie          110
Bien que tout le monde — même Sammy Clay, qui avait pourtant passé le plus clair de sa vie adulte à en produire et à en vendre — les considérât comme de la camelote, Joe adorait ses comics : pour leur séparation chromatique de qualité inférieure, leur stock de papier médiocrement massicoté, leurs réclames pour les fusils à air comprimé, les cours de danse et les crèmes contre l'acné, pour l'odeur de moisi indissociable des plus anciens, ceux qui étaient restés stockés quelque part pendant les tribulations de Joe. Avant tout, il les aimait pour les images et les histoires qu'ils contenaient, l'inspiration et les élucubrations de cinq cents gars vieillissants qui rêvaient le plus fort possible depuis quinze ans, sublimant leurs angoisses et leurs fantasmes, leurs souhaits et leurs doutes, leurs études officielles et leurs perversions sexuelles pour les transformer en quelque chose à quoi seule la plus aveugle des sociétés eût refusé le statut d'art.
Commenter  J’apprécie          50
Il y avait quelque chose d'indubitablement exultant dans la pagaille instaurée par Rosa. Son atelier était à la fois la toile, le journal, le musée... et le fumier de son existence.
Commenter  J’apprécie          40
C'était absurde, mais sous-jacent à son expérience du monde, à un niveau profond, précambrien, subsistait l'espoir qu'un jour - mais quand ? - il reviendrait aux chapitres premiers de son existence. Tout était là, quelque part et l'attendait. (...) Au fond de son cœur, où que soit caressé et nourri ce type d'erreurs, il croyait toujours que quelqu'un - sa mère, son grand-père, Bernard Kornblum... -pourrait encore, malgré tout, remontrer son nez. Ce genre d'événement arrivait tout le temps : ceux dont on disait qu'ils avaient été fusillés dans le ghetto de Lodz ou emportés par le typhus au camp de déportation de Zehlendorf reparaissaient épiciers à Sao Paulo ou frappaient à la porte d'un beau-frère, à Détroit, pour lui demander une aide - plus âgés, plus frêles, méconnaissables ou immuables au point d'en être désarmants - mais bien vivants.
Commenter  J’apprécie          30
Ne te soucie pas de ce que tu fuis. Réserve tes inquiétudes pour ce vers quoi tu fuis.
Commenter  J’apprécie          20
Un pays après l'autre, le reste du monde était occupé à alimenter la fournaise, mais alors que les journaux de la ville et les actualités du Trans-Lux étaient remplis de mauvaises augures, de défaites, d'atrocités et d'inquiétudes, le moral général du New-Yorkais ne s'apparentait en rien à un état de siège, un affolement ou une triste résignation au destin, mais évoquait plutôt le contentement d'une femme qui lit en buvant du thé au coin du feu, pelotonnée sur un sofa, les doigts de pied en éventail, tandis qu'une pluie froide tambourine au carreau.
Commenter  J’apprécie          10
Le magicien semblait promettre qu'une chose mise en lambeaux pouvait être raccommodée sans couture, que ce qui avait disparu pouvait réapparaître, qu'une poignée de colombes ou de poussière dispersée aux quatre vents pouvait être réunie par un mot, qu'une rose de papier consumée par le feu pouvait refleurir d'un tas de cendres. Mais tout le monde savait bien que ce n'était qu'une illusion. La véritable magie de ce monde brisé résidait dans la faculté qu'avaient les choses qu'il contenait de disparaître, d'être si complètement perdues qu'elles eussent pu ne jamais exister.
Commenter  J’apprécie          10
Au cours de sa vie, il s'était déjà échappé de cordes, de chaînes, de caisses, de sacs et de cageots, de menottes et de fers, de pays et de régimes, des bras d'une femme qui l'aimait, d'accidents d'avion, d'une opiomanie et de tout un continent gelé bien décidé à provoquer sa mort. La fuite de la réalité était un noble défi, estimait-il, surtout juste après la guerre.
Commenter  J’apprécie          10
Shebam ! Pow ! Vlop ! Wizz !
Commenter  J’apprécie          10
C'est un casse-tête digne du meilleur psychiatre qu'une existence humaine puisse être si totalement vide, et en même temps pleine à craquer d'espoir.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (310) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3188 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}