AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jo Ann Champagne (Autre)
EAN : 9782762139549
393 pages
Fides (19/01/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
Une incorrigible passion ! Celle qui habite les amoureux du livre, de la lecture, de l'écriture, voire même, de la restauration d'ouvrages anciens. Jo Ann Champagne, grande ambassadrice du livre devant l'éternel, s'est entourée de ces passionnés en provenance des deux côtés de l'Atlantique et leur a demandé de prendre la plume afin de partager leur ferveur. Parmi ses invités, un médiéviste, des poètes, un astrophysicien, des journalistes, des auteurs connus, une lib... >Voir plus
Que lire après Une incorrigible passionVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une incorrigible passion regroupe des interventions d'auteur.es, bibliothécaires, enseignant.es, libraires, restaurateurs de livres, journalistes, etc. Cette pléiade de métiers gravitent autour du livre afin d'assurer le maintien de sa création à sa diffusion, jusqu'à sa conservation.
La directrice de l'édition Jo Ann Champagne n'a pas seulement voulu réparer l'injustice faite à sa mère mais aussi à tous les êtres privés de ces formidables outils que sont l'écriture et la lecture en oeuvrant pour la pérennisation de la culture.
L'ouvrage prend place au coeur du Québec avec ses références et ses auteur.es, d'où les quelques expressions que les français de métropole peuvent ne pas connaître (la maçoune, être ébaroui, etc.) mais savoir apprécier.
Il retrace à travers les mots des intervenants comment la contrée, historiquement catholique, a mis du temps à ouvrir les champs du savoir, à permettre la diffusion d'une connaissance « sans filtre ». Certains racontent le temps où les bibliothèques pour tous étaient peu nombreuses, d'autres comment les acadiens ont eu l'interdiction de parler leur langue face à la pression du colon anglophone et plus radicalement comment les esclaves ont eu l'interdiction d'apprendre à lire et à écrire. La lettre de Fénelon est à ce sujet sans appel (p 113). Tout procédé visant à dévaloriser la personne humaine peut rappeler l'analphabétisme dans lequel ont été maintenues la grande majorité des femmes par le passé, sans parler d'un éventuel futur dystopique (La Servante écarlate de M. Atwood, en passant par l'emblématique 1984 de G. Orwell).
Que la question de l'alphabétisation ne se pose plus, on en est à peu près tous d'accord aujourd'hui. le problème reste que cela a un coût. Un coût financier (la culture est rarement une priorité budgétaire) mais aussi un coût moral, éducationnel, institutionnel. Étant donné que le livre est garant de la pluralité des voix contre le mensonge et la censure, il reste l'objet d'une bataille à gagner sans cesse.
Il ne faut pas oublier que « la millénaire aventure des langues » est la marque que les peuples se forgent. Je citerai donc Alain Rey qui écrit : « Lire, pour rester en français, est parent non seulement de la lecture, mais de la leçon, de la légende, et aussi de la loi, de la légitimité ; et même de l'élégance. Pour l'anglais to read, les associations ne sont pas moins suggestives, avec ready, « prêt », avec l'allemand rat, « conseil », et du côté du latin, avec ratio, « la raison » (p 100).
Si la langue, l'écriture de cette langue et sa lecture sont les reflets d'une civilisation, l'acte en lui-même rassemble les peuples sur cette faculté universelle : « faire de la lecture une porte ouverte sur l'esprit ; c'est savoir profiter de l'immense et génial message du passé ; c'est pouvoir sillonner le monde de la pensée humaine, par la vertu du style, dans sa langue, par l'intermédiaire de ce miracle, la traduction (p 102, Alain Rey). Et permettre ainsi de connaître l'autre « grâce à ces écrivains étrangers, je me suis familiarisé avec l'altérité » (p 279).
Que ce soit un roman, un article, un dictionnaire (« certains ont su donner au dictionnaire sa dimension d'oeuvre, de texte à lire et non plus seulement de réservoir à réponses », Alain Rey, p 105), un journal intime (« écrire sans contrainte. En toute liberté », Louise Portal, p 262), quel que soit le support ou le genre de l'écriture choisi, Une incorrigible passion donne la parole à tous ceux qui pensent qu'il convient de partager l'avenir avec l'écran et que « le défi de l'âge informatique est […] de conduire à la lecture et non d'en détourner » (p 364, André Beauchamp).
Point sur lequel je suis tout à fait d'accord, évidemment.
voir aussi sur anne.vacquant.free.fr/av/
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L’amour avait pris le relais de la curiosité. Ainsi en est-il de la lecture. On la fait par devoir ou pour chasser l’ennui. Et voilà que soudainement elle se révèle être notre meilleure amie, celle qui nous fait grandir et nous ouvre la porte de la vie.
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : dictionnaireVoir plus

Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz "Les Enfants Sont Rois" de Delphine de Vigan

Quel était le nom de famille de Mélanie avant de se marier avec Bruno ?

Morgan
Claux
Diore

9 questions
9 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}