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Philipp Marlowe affronte un adversaire des plus coriaces : une mouche bleue qui virevolte bruyamment dans son bureau. Cela fait cinq minutes qu'il attend la tapette à la main qu'elle daigne poser ses six pattes sur un coin de son bureau quand sa chasse est interrompue par la sonnerie du téléphone. Miss Orfamay Quest, une jeune femme « vertueuse » originaire du Kansas, lui demande de rechercher son frère. Ce dernier a disparu à Los Angeles et ne donne plus de nouvelles à sa famille. Une enquête classique et mal payée mais qui – comme d'habitude - va mener Marlowe sous une avalanche de problèmes. Il y rencontrera la même faune que dans ses précédents romans : truands, femmes fatales, médecin compromis et policiers corrompus. Mais ici, il va explorer le joyeux monde de l'industrie du cinéma et rencontrer des personnages excentriques qui maîtrisent l'art de la comédie....et du mensonge. Plus on avance dans le roman, plus l'intrigue devient complexe et j'avoue ne pas avoir cherché à comprendre qui a fait quoi et comment. J'ai préféré savourer les passages sarcastiques. En voici quelques exemples. En parlant des stars de cinéma : « elles avaient connu plus d'hommes en sueur que les champs de bataille », pour décrire une infirmière interloquée : « elle me dévisagea comme si j'arrivais des profondeurs des mers avec une sirène noyée sous le bras » ou le portrait d'une secrétaire de police : « elle avait une figue à caler les roues de corbillard ». Chandler est un grand styliste et on s'en aperçoit mieux dans la traduction révisée proposée par Quarto. Et oui, dans cette édition intégrale, le roman a retrouvé son titre original « La petite soeur » même s'il est toujours disponible en poche sous le titre de « Fais pas ta rosière ». Dans la première version, les plus beaux passages (des descriptions délicieuses) ont été sabrés. La traduction est désormais plus fidèle, la réplique « ça irait-il si je dépiautais une orange ? » a retrouvé son sens original : « Manger un fruit, c'est permis ? ». Ou, plus drôle, le « Dans le dos, la balayette ! » a retrouvé sa destination : « Dans le cul, la balayette ! » Espérons que cette traduction révisée sera rapidement disponible en poche.
Nous avons la chance d'appartenir à une génération qui peut lire Thompson, Chandler, Hammett ou encore Goodis et Ross Macdonald dans des traductions fidèles. Alors profitons-en !
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Un roman des années cinquante classé Série noire, où les fumées de cigarettes, pipe ou cigares soufflées par chaque personnage, semblent jaunir toutes les pages ! Pour valider Raymond Chandler dans le challenge Solidaire, j'ai trouvé un vieux poche à la couverture surannée chez Emmaüs, un petit plus supplémentaire dans la solidarité.

Qui mieux que le détective lui-même peut nous raconter son enquête ? Philip Marlowe est désoeuvré, il chasse une mouche dans son bureau poussiéreux lorsque le téléphone sonne. Une petite voix fluette de gamine s'assure d'abord que le privé n'est pas alcoolique et même si les réponses du détective ne reflètent pas un véritable gentleman, elle sonne tout de même chez lui. Elle désire quelqu'un de confiance, pour pas bien cher, afin de retrouver Orrin, son frère disparu. Alors pour une vingtaine de dollars, il prend l'affaire.
Son premier déplacement sera pour l'hôtel miteux qu'Orrin a quitté depuis quelques jours, situé dans un quartier pas très reluisant de Los Angeles. Et là, il va falloir le suivre et ne pas trop musarder en route car les personnages et les évènements, souvent fâcheux, vont se succéder.
Série noire n'est pas, ici, une vaine expression ! Los Angeles servira de cadre à une série de rendez-vous épiques, des rencontres avec une ribambelle de personnages variés, de la soeur éplorée aux inspecteurs musclés en passant pas des actrices de cinéma sulfureuses et des hommes du milieu surfant de trafic de marijuana en coups de pics à glace…
Raymond Chandler promène son héros avec brio, d'hôtels miteux en résidence hollywoodienne. Les intérieurs se succèdent et, comme si l'auteur avait une caméra sur l'épaule, les différentes pièces si bien introduites dans le fil de l'histoire défilent devant nos yeux.
Philip Marlowe prendra des coups, en donnera un peu. L'enquête le fera jouer sur la corde raide, aux limites de la légalité. Il n'aura de cesse de protéger ses clientes, même si il est parfaitement conscient d'être manipulé. Il prendra soin d'impliquer les autorités quand cela sera indispensable, ne serait-ce que pour les envoyer vers les cadavres qui parsèmeront son chemin. Sur ce long chemin tortueux traîneront des armes de différents calibres, de très nombreux coups de fils, des méthodes d'intimidation, une Cadillac décapotable, une blonde armée d'un calibre 32 et d'un escarpin non moins douloureux… Et c'est juste une mise en bouche !

Ce fut une découverte de Raymond Chandler, une intrigue alambiquée, quelquefois un besoin de relire un passage précédent car Marlowe avance à cent à l'heure au milieu de personnages qui changent de nom et de nombreux mensonges au féminin tellement crédibles. Heureusement Marlowe garde la tête froide face à toutes ces séductrices.
Un langage parfois familier mais jamais vulgaire nous donne un peu de nostalgie de cette littérature policière tout en retenue, en pudeur.
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D'après Chandler lui-même : "l'intrigue grince comme un volet brisé dans le vent d'octobre"
On retrouve dans ce livre une partie des contradictions du personnage Chandler, détestant les gens du cinéma mais passant sa vie à écrire des scénarios pour des réalisateurs cultes (Hitchcock, Wilder...) et à se colleter avec eux.
Toute ma carrière, disait-il, est basée sur le principe que la formule n'a pas d'importance, ce qui compte c'est la manière dont vous la traitez.
Roman policier, roman d'atmosphère ? qu'importe cette question !
A la manière d'un Simenon, Chandler nous entraîne dans un univers qu'il a crée de toutes pièces, dans lequel nous adorons déambuler avec lui, boire avec lui, souffrir avec lui, et souffler la fumée d'une Lucky Strike avant de repartir à l'aventure.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Alors évidemment, quand on lit un bouquin qui date de 1950, les moeurs décrites ne sont plus tout à fait les mêmes!

Ça clope dans toutes les pièces, y a pas de portable ni d'ordi, et cela nous plonge en arrière, comme dans un vieux film en noir et blanc...

J'ai beaucoup aimé l'humour présent dans tout le texte, ça, c'est intemporel, et l'intrigue est plutôt maligne. Mais ce qui m'a le plus surprise, c'est la dérision avec laquelle l'auteur traite tous ses personnages...

J'ai passé un bon moment de lecture, jolie découverte.

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C'est en cherchant à comprendre ce que désignait la rosière du titre... que je me suis rendu compte des polémiques qui entouraient les traductions en français de Chandler. Pour simple exemple, le titre original de ce roman est "The little sister". Chandler lui-même, étonné par le titre et cherchant à savoir ce que cela signifiait, déclara "On définit "rosière" comme une jeune fille à qui on décernait une guirlande de roses et une petite dot pour la récompenser de sa vertueuse conduite. Son emploi ici me laisse pantois." Et l’œuvre est malheureusement émaillée de certaines de ces traductions imagées difficilement compréhensible et hors contexte. Heureusement, le talent de Chandler n'est pas totalement occultée, notamment au point de vue de l'intrigue, haletante et riche en rebondissement. le côté cinématographique de l’œuvre est évident et on associe facilement roman noir et film noir, d'autant que l'intrigue implique le monde hollywoodien. Pour les puristes, sachez qu'une nouvelle traduction du roman est disponible depuis 2013 en version Quarto.
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En 2013, Gallimard a publié un Omnibus des enquêtes de Marlowe reprenant ce roman. Et là, ô miracle ! L'éditeur se décide a le renommer en faisant une traduction littérale du titre : La petite soeur. Ce sont pourtant Les deux mêmes traductrices depuis 1950. Bref. On connaît les éditeurs. Ils n'ont certainement pas fait réviser la traduction.

Maintenant, parlons du roman.

Bah ! Avis mitigé. Pourquoi ? La trame. Non, le style me convient. Il y a des phrases qui donnent du caractère au héros qui est aussi le narrateur. Et pour une fois le détective privé héros du roman n'est pas un alcoolique acharné. Il ne picole plusieurs litres de whisky par jour. On ne sait même pas s'il finit les verre qui se retrouvent entre ses mains. Par contre, qu'est-ce qu'il fume !!! La narration est satisfaisante. Vraiment, c'est la trame générale qui ne me convient pas. Cela peut venir de ce seul roman de Raymond Chandler, mais ça ne donne pas envie. Enfin ! Pas à moi. J'ai bien assez de livres, policiers et autres, dans mes lectures en retard pour ne pas chercher à me procurer d'autres romans de Chandler.

Un exemple ? L'auteur fait avancer l'intrigue en nous apprenant au dernier moment que Marlowe avait une information lui permettant de mener le jeu à notre insu. Même pas un petit indice. Ça, c'est pas sympa.

En bref : Un assez bon moment de lecture. Mais sans plus.
Lien : https://livres.gloubik.info/..
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Où Marlowe, le privé chéri de Chandler, se fait rouler dans la farine par une petite jeune fille bien sage, mais sans le sou, qui vient toquer à sa porte par un beau jour de printemps californien. Un enquête qui ne va rien lui rapporter, sauf des coups (mais il a l'habitude) et une partie de bras-de-fer avec la pègre locale. Deux autres garces complètent le tableau, et maints autres personnages tous aussi rusés et menteurs les uns que les autres. Un Chandler en pleine forme, qui démonte mine de rien les rouages cachés de l'industrie du cinéma, à l'époque glorieuse où Rita Hayworth tenait bien haut le flambeau. Une fois passée la première page, on ne décolle plus de ce polar haletant, aux multiples rebondissements.
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"Fais pas ta rosière" n'est sans doute pas le meilleur Chandler. Mais, de la première à la dernière ligne, c'est un régal d'écriture décalée et d'humour.
En plus, l'intrigue est rondement menée et, de rebondissements en rebondissements, on ne s'ennuie pas une seule seconde.
A lire (ou relire) avec ce plaisir que génère la fréquentation des grands écrivains.
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J'ai adoré le style et l'intrigue, même s'il faut parfois se concentrer pour tout saisir. C'est la première fois que je lis les aventures de Philip Marlowe et je n'ai qu'une envie : me plonger dans d'autres.
A conseiller vivement à tous ceux qui aiment les romans noirs classiques.
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le titre racoleur ne doit pas faire illusion, c'est un grand roman policier comme les autres ouvrages de Chandler.
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