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Philip Marlowe tome 5 sur 9

Simone Jacquemont (Traducteur)Jeanne G. Marquet (Traducteur)
EAN : 9782070407903
283 pages
Gallimard (18/01/1999)
3.77/5   97 notes
Résumé :
Livré réédité sous le titre : La Petite Soeur

L'apparition dans le bureau de Philip Marlowe de la petite soeur, pathétique, attrayante,
a pourtant un je-ne-sais-quoi d'insolite.
Tout le monde est suspendu au téléphone de Marlowe : stars de cinéma, gangsters, petites provinciales et policiers. Chaque coup de téléphone donne lieu à un rendez-vous, chaque rendez-vous à un incident qui en provoque une cascade d'autres.
Encore un puzzl... >Voir plus
Que lire après Philip Marlowe : La Petite Soeur (Fais pas ta rosière !)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Philipp Marlowe affronte un adversaire des plus coriaces : une mouche bleue qui virevolte bruyamment dans son bureau. Cela fait cinq minutes qu'il attend la tapette à la main qu'elle daigne poser ses six pattes sur un coin de son bureau quand sa chasse est interrompue par la sonnerie du téléphone. Miss Orfamay Quest, une jeune femme « vertueuse » originaire du Kansas, lui demande de rechercher son frère. Ce dernier a disparu à Los Angeles et ne donne plus de nouvelles à sa famille. Une enquête classique et mal payée mais qui – comme d'habitude - va mener Marlowe sous une avalanche de problèmes. Il y rencontrera la même faune que dans ses précédents romans : truands, femmes fatales, médecin compromis et policiers corrompus. Mais ici, il va explorer le joyeux monde de l'industrie du cinéma et rencontrer des personnages excentriques qui maîtrisent l'art de la comédie....et du mensonge. Plus on avance dans le roman, plus l'intrigue devient complexe et j'avoue ne pas avoir cherché à comprendre qui a fait quoi et comment. J'ai préféré savourer les passages sarcastiques. En voici quelques exemples. En parlant des stars de cinéma : « elles avaient connu plus d'hommes en sueur que les champs de bataille », pour décrire une infirmière interloquée : « elle me dévisagea comme si j'arrivais des profondeurs des mers avec une sirène noyée sous le bras » ou le portrait d'une secrétaire de police : « elle avait une figue à caler les roues de corbillard ». Chandler est un grand styliste et on s'en aperçoit mieux dans la traduction révisée proposée par Quarto. Et oui, dans cette édition intégrale, le roman a retrouvé son titre original « La petite soeur » même s'il est toujours disponible en poche sous le titre de « Fais pas ta rosière ». Dans la première version, les plus beaux passages (des descriptions délicieuses) ont été sabrés. La traduction est désormais plus fidèle, la réplique « ça irait-il si je dépiautais une orange ? » a retrouvé son sens original : « Manger un fruit, c'est permis ? ». Ou, plus drôle, le « Dans le dos, la balayette ! » a retrouvé sa destination : « Dans le cul, la balayette ! » Espérons que cette traduction révisée sera rapidement disponible en poche.
Nous avons la chance d'appartenir à une génération qui peut lire Thompson, Chandler, Hammett ou encore Goodis et Ross Macdonald dans des traductions fidèles. Alors profitons-en !
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Un roman des années cinquante classé Série noire, où les fumées de cigarettes, pipe ou cigares soufflées par chaque personnage, semblent jaunir toutes les pages ! Pour valider Raymond Chandler dans le challenge Solidaire, j'ai trouvé un vieux poche à la couverture surannée chez Emmaüs, un petit plus supplémentaire dans la solidarité.

Qui mieux que le détective lui-même peut nous raconter son enquête ? Philip Marlowe est désoeuvré, il chasse une mouche dans son bureau poussiéreux lorsque le téléphone sonne. Une petite voix fluette de gamine s'assure d'abord que le privé n'est pas alcoolique et même si les réponses du détective ne reflètent pas un véritable gentleman, elle sonne tout de même chez lui. Elle désire quelqu'un de confiance, pour pas bien cher, afin de retrouver Orrin, son frère disparu. Alors pour une vingtaine de dollars, il prend l'affaire.
Son premier déplacement sera pour l'hôtel miteux qu'Orrin a quitté depuis quelques jours, situé dans un quartier pas très reluisant de Los Angeles. Et là, il va falloir le suivre et ne pas trop musarder en route car les personnages et les évènements, souvent fâcheux, vont se succéder.
Série noire n'est pas, ici, une vaine expression ! Los Angeles servira de cadre à une série de rendez-vous épiques, des rencontres avec une ribambelle de personnages variés, de la soeur éplorée aux inspecteurs musclés en passant pas des actrices de cinéma sulfureuses et des hommes du milieu surfant de trafic de marijuana en coups de pics à glace…
Raymond Chandler promène son héros avec brio, d'hôtels miteux en résidence hollywoodienne. Les intérieurs se succèdent et, comme si l'auteur avait une caméra sur l'épaule, les différentes pièces si bien introduites dans le fil de l'histoire défilent devant nos yeux.
Philip Marlowe prendra des coups, en donnera un peu. L'enquête le fera jouer sur la corde raide, aux limites de la légalité. Il n'aura de cesse de protéger ses clientes, même si il est parfaitement conscient d'être manipulé. Il prendra soin d'impliquer les autorités quand cela sera indispensable, ne serait-ce que pour les envoyer vers les cadavres qui parsèmeront son chemin. Sur ce long chemin tortueux traîneront des armes de différents calibres, de très nombreux coups de fils, des méthodes d'intimidation, une Cadillac décapotable, une blonde armée d'un calibre 32 et d'un escarpin non moins douloureux… Et c'est juste une mise en bouche !

Ce fut une découverte de Raymond Chandler, une intrigue alambiquée, quelquefois un besoin de relire un passage précédent car Marlowe avance à cent à l'heure au milieu de personnages qui changent de nom et de nombreux mensonges au féminin tellement crédibles. Heureusement Marlowe garde la tête froide face à toutes ces séductrices.
Un langage parfois familier mais jamais vulgaire nous donne un peu de nostalgie de cette littérature policière tout en retenue, en pudeur.
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D'après Chandler lui-même : "l'intrigue grince comme un volet brisé dans le vent d'octobre"
On retrouve dans ce livre une partie des contradictions du personnage Chandler, détestant les gens du cinéma mais passant sa vie à écrire des scénarios pour des réalisateurs cultes (Hitchcock, Wilder...) et à se colleter avec eux.
Toute ma carrière, disait-il, est basée sur le principe que la formule n'a pas d'importance, ce qui compte c'est la manière dont vous la traitez.
Roman policier, roman d'atmosphère ? qu'importe cette question !
A la manière d'un Simenon, Chandler nous entraîne dans un univers qu'il a crée de toutes pièces, dans lequel nous adorons déambuler avec lui, boire avec lui, souffrir avec lui, et souffler la fumée d'une Lucky Strike avant de repartir à l'aventure.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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C'est en cherchant à comprendre ce que désignait la rosière du titre... que je me suis rendu compte des polémiques qui entouraient les traductions en français de Chandler. Pour simple exemple, le titre original de ce roman est "The little sister". Chandler lui-même, étonné par le titre et cherchant à savoir ce que cela signifiait, déclara "On définit "rosière" comme une jeune fille à qui on décernait une guirlande de roses et une petite dot pour la récompenser de sa vertueuse conduite. Son emploi ici me laisse pantois." Et l’œuvre est malheureusement émaillée de certaines de ces traductions imagées difficilement compréhensible et hors contexte. Heureusement, le talent de Chandler n'est pas totalement occultée, notamment au point de vue de l'intrigue, haletante et riche en rebondissement. le côté cinématographique de l’œuvre est évident et on associe facilement roman noir et film noir, d'autant que l'intrigue implique le monde hollywoodien. Pour les puristes, sachez qu'une nouvelle traduction du roman est disponible depuis 2013 en version Quarto.
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Alors évidemment, quand on lit un bouquin qui date de 1950, les moeurs décrites ne sont plus tout à fait les mêmes!

Ça clope dans toutes les pièces, y a pas de portable ni d'ordi, et cela nous plonge en arrière, comme dans un vieux film en noir et blanc...

J'ai beaucoup aimé l'humour présent dans tout le texte, ça, c'est intemporel, et l'intrigue est plutôt maligne. Mais ce qui m'a le plus surprise, c'est la dérision avec laquelle l'auteur traite tous ses personnages...

J'ai passé un bon moment de lecture, jolie découverte.

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
- Vous savez ce qui cloche dans ce business (le cinéma)?
- Personne ne le sait, répondis-je.
- Trop de sexe. Il convient à un moment et dans un endroit précis. Mais on nous en sert à toutes les sauces. On nous étrangle avec. On se noie dedans. Ça finit par attirer les mouches.
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Est-ce que vous buvez, Mr. Marlowe ?
- Ma foi, s’il faut tout vous avouer…
- C’est que… il m’est impossible d’employer un détective qui s’adonne à la boisson. Je suis même contre le tabac.
- Manger un fruit, c'est permis ?
Je perçus le brève suffocation à l’autre bout du fil.
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Il y a des jours comme ça, où on ne rencontre que des abrutis. On commence à se regarder soi-même dans la glace et à douter de soi.
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Le Château Bercy était un immeuble antique mais remis à neuf récemment. Il possédait le genre de hall qui semble toujours avoir été re-décoré par quelque échappé d'asile. Sa tonalité était vert bile, marron cataplasme, gris trottoir, et bleu cul de singe. C'était aussi reposant qu'un furoncle sous le col.
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Je tentai de me relever. essayez donc une fois pour voir. Mais faites d'abord arrimer le parquet. Celui-ci fit un looping puis il parut se calmer. Alors,je l'abordai à un angle de quarante-cinq degrés. Je parvins à m'y maintenir et tentai de me mettre en route....Je brasais l'air en cherchant quelque chose à quoi me rattraper. Je ne trouvai que le tapis. Comment avais-je atterri là ? Inutile de le demander. C'est un secret. Chaque fois que vous posez une question, ils vous flanquent tout bonnement le parquet à la figure. Très bien ; je me mis à ramper sur le tapis. J'avançais sur ce qui avait été naguère mes mains et mes genoux. Mais rien ne me le prouvait.
Je rampais jusqu'à une boiserie sombre qui était peut être du marbre noir.
- A boire, dis-je.
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Videos de Raymond Chandler (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Raymond Chandler
Chronique animée par Fabien Delorme, consacrée aux grands noms de la littérature policière, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour sa seizième chronique, le 08 novembre 2017, Fabien présente l'auteur Raymond Chandler. Fabien Delorme est aussi conteur. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://www.fabiendelorme.fr/ ou sur sa page Facebook : https://www.facebook.com/fabiendelormeconteur La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62
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