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Citations sur Libres d'obéir : Le management, du nazisme à aujourd'hui (63)

[...] même dans le pillage, la prédation et le vol, les nazis pratiquent la désorganisation permanente et la lutte de chacun pour tous.

Chapitre II. Faut-il en finir avec l'État ?, p. 39
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La méthode de Bad Harzburg, comme les méthodes de management par objectifs qui lui sont apparentées, repose sur un mensonge fondamental, et fait dévier l’employé, ou le subordonné, d’une liberté promise vers une aliénation certaine, pour le plus grand confort de la Führung, de cette « direction » qui ne porte plus elle seule la responsabilité de l’échec potentiel ou effectif.
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Bien loin d'être la simple alliance du microphone (propagande) et de la matraque (répression) derrière des barbelés et à l'ombre des miradors, l'Allemagne nazie fut une organisation complexe où le pouvoir chercha à acheter le consentement par le contentement et fut en négociation - au moins tacite- quasi permanente avec son peuple, jusqu'au déchaînement de violence qui frappa les tièdes ou les réticents, sinon les résistants, à partir de l'automne 1944, à l'acmé de la guerre et du désastre.
Cette réalité politique, participative plus que répressive, avec un sens idéologique- il s'agissait de faire advenir, contre la société de la lutte des classes, la communauté des "camarades du peuple / de race" (Volksgenossen) une Allemagne unie dans la lutte pour la vie, débarrassée des idées à la fois néfastes et fausse de l'individualisme libéral ou du marxisme.

(page 130)
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Un département de l’organisation KdF, l’Amt Schönheit der Arbeit (Beauté du travail), est chargé de la réflexion portant sur la décoration, l’ergonomie, la sécurité au travail et les loisirs sur le lieu de production. Étonnante modernité nazie : l’heure n’est pas encore aux baby-foot, aux cours de yoga ni aux chief happiness officers, mais le principe et l’esprit sont bien les mêmes. Le bien-être, sinon la joie, étant des facteurs de performance et des conditions d’une productivité optimale, il est indispensable d’y veiller.
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La pérennité du pouvoir ne sera pas assurée par la simple alliance de la matraque et du microphone, du mirador et de la propagande. Il faut plus, et bien plus, pour impliquer et motiver une population à travailler, puis à combattre et à tuer.
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L’idée selon laquelle le groupe humain est une société composée d’individus et traversée par des conflits de classe est, selon les nazis, une aberration due aux révolutionnaires français et à leurs inspirateurs (Rousseau au premier chef), ainsi qu’à Karl Marx et aux judéo-bolcheviques allemands et russes.
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On pourrait dire que Reinhard Höhn est une sorte de Josef Mengele du droit, son homologue, en tout cas. Là où l’un exerce ses talents et épuise son ambition en torturant des jumeaux, l’autre crée et analyse des concepts juridiques pour régénérer la communauté allemande et reconfigurer l’Europe
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Les contradictions se cumulent ainsi aux paradoxes. Premier paradoxe apparent : un ancien SS imagine un modèle de management non autoritaire. Second paradoxe : l’injonction contradictoire de la liberté d’obéir. Cette accumulation de contradictions semble constitutive d’une perversion bien réelle, au sens le plus classique du terme : la méthode de Bad Harzburg, comme les méthodes de management par objectifs qui lui sont apparentées, repose sur un mensonge fondamental, et fait dévier l’employé, ou le subordonné, d’une liberté promise vers une aliénation certaine.
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A l'âge du tertiaire et du virtuel galopant, l'organisation du travail semble être devenue la seule réalité : décrocher un "job" puis être évalué et évaluer les autres est souvent devenu le seul horizon d'une "carrière" devenue parfaitement autoréférentielle, qui n'a plus d'autre fin qu'elle-même, quand elle n'est pas tout simplement perçue par le salarié lui-même comme parfaitement inutile (...)
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Devons-nous, machines parmi les machines, durcir nos corps comme l'acier (stählern) dans des usines à sport? Devons-nous "lutter" et être des "battants"? Devons-nous "gérer" notre vie, nos amours et nos émotions et être performants dans la guerre économique? Ces idées-là entraînent la réification de soi, de l'autre et du monde- la transformation généralisée de toute existence, de tout être, en "objets" et en "facteurs"(de production), jusqu'à l'épuisement et la dévastation.
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