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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mon coup de coeur de la rentrée littéraire !
Un roman intense et émouvant.
Une belle écriture, puissante et poétique.

Le titre original du roman est "Brother".
Frère. Oui, il s'agit bien du coeur du récit.
Michael raconte sa vie avec son frère, Francis.
Ils vivent avec leur mère, originaire du Trinidad, qui les a élevés seule, à Scarborough. "Manman", comme ils l'appellent, cherche à leur offrir la possibilité d'une vie meilleure. Elle travaille jour et nuit, rentre épuisée. Elle n'a pas eu la vie qu'elle escomptait avoir en émigrant au Canada. Elle est dure avec eux parfois car elle ne veut pas qu'ils laissent passer des opportunités, elle espère - comme tous les parents- que ses enfants auront plus, ou en tout cas, mieux qu'elle.

En français, "33 tours" fait référence aux disques que Francis écoute et mixe avec ses amis chez "Desirea's", un salon de coiffure qui, à la nuit tombée, se transforme en night-club. Référence à la passion pour la musique, le hip hop notamment, qui représente pour ces enfants d'immigrés, un espoir, une chance de s'en sortir.

A travers cette famille, et les personnages secondaires, on suit le destin de nombreux immigrés, leurs vies, leurs batailles, leurs rêves - souvent inaboutis.
On découvre aussi le racisme ambiant que les habitants de cette banlieue subissent... les inégalités, les injustices et la violence.

Mais il y a aussi, et surtout, de la beauté et de l'amour. L'amour fraternel et maternel. L'amour romantique entre deux personnes, ou encore l'amour pour la musique.
Il y a aussi de l'entraide, de la solidarité, et des succès.

Ce livre nous fait ressentir. L'amour, mais aussi le courage, l'épuisement et même la chaleur. La tristesse, la colère, la violence.

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David Chariandy, auteur canadien, s'est fait connaître en 2007 avec son premier roman Soucougnant qui eut alors un fort retentissement en Amérique du Nord. Mais j'ai, pour ma part, découvert cet auteur avec la publication de 33 tours. Une belle et émouvante découverte.
Il y a dans la construction et l'ambiance du récit, des éléments qui m'ont rappelé les meilleurs épisodes de la série américaine Cold case. Un compliment, précisons-le, au cas où....
David Chariandy manie avec dextérité et souplesse l'art du flash-back continuel. Comme dans la série, chaque retour en arrière nous ramène à l'époque du drame, à la charnière des années 1980-1990, qu'il cerne et reconstitue visuellement, grâce aux détails des modes vestimentaires et capillaires notamment. Les protagonistes de l'histoire soudain rajeunissent de quelques années comme sous l'effet d'un morphing, replongeant dans un passé pas si lointain, très présent encore, déjà mis à distance pourtant. Une émotion communicative.
Cold case aussi parce que le lecteur ne découvre que progressivement les raisons de la tragédie. On sait très vite que le frère de Michael, narrateur de l'histoire, est mort. Mais si les conséquences de cette mort sont immédiatement au premier plan du récit, les circonstances précises ne se dévoilent qu'au long des retours en arrière. le retour d'une jeune femme, Aisha, constitue l'élément déclencheur du surgissement du passé, mal enfoui dans les mémoires de Michael et de sa mère, Ruth,
Comme dans Cold Case, une bande-son accompagne la vie des personnages durant ces flash-back. Bande-son de la nostalgie, celle d'avant la mort, celle aussi de l'exil, pour les habitants de ce quartier métissé de Toronto, celui de Scarborough, que David Chariandy connaît parfaitement pour y avoir grandi. .
Car David Chariandy est bien un écrivain de l'exil, de la nostalgie des terres originelles quittées pour un monde meilleur et où l'on vit pourtant à peine mieux. Originaires de Trinidad, Michael et son frère éprouvent ce sentiment de n'être chez eux, ni où ils vivent, ni dans ce pays des origines qu'ils connaissent si mal.
A noter : si le titre français 33 tours n'a rien d'absurde et fonctionne bien, le titre anglais Brother ouvre plutôt vers la thématique du lien fraternel et familial, déjà présente dans Soucougnant.
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Pour moi l'essentiel du sort des deux frères Michael et Francis et de leur mère Ruth est habilement préfiguré dans la première scène de ce roman. Michael suit son frère aîné et admiré Francis dans l'ascension d'un poteau électrique: il ne faut pas tomber en négociant les échelons rouillés, ni toucher certaines parties métalliques pour éviter l'électrocution. Et pourquoi cette escalade? Pour prendre de la hauteur, et voir Scarborough, leur ville, d'en haut « comme un réseau ». Ce court récit m'a ouvert les yeux sur la réalité canadienne des populations récemment immigrées et m'a laissé une forte impression.
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