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3.85/5 (sur 53 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Scarborough , 1969
Biographie :

David Chariandy est un écrivain canadien.

Il a grandi à Scarborough, une banlieue difficile de Toronto. Il est titulaire d'un MA de l'Université Carleton et d'un doctorat de l'Université York.

Il vit aujourd’hui à Vancouver, où il enseigne la littérature à l'Université Simon Fraser.

Son premier roman, "Soucougnant" (2007), l’a consacré parmi les principaux auteurs canadiens contemporains. Chariandy puise son inspiration au sein de la diaspora caribéenne au Canada et traite de son intégration à la culture locale.

David Chariandy a remporté le prix Rogers Writers' Trust Fiction, qui est assorti d'une bourse de 50 000$, pour son roman "33 tours" (Brother, 2017).


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Les grands débats - R… comme Révolte : Debout face au reste du monde Dimanche 23 septembre 2018 de 11h00 à 12h00 David Chariandy - Nathan Hill - Éric Plamondon - Rachèle Bevilacqua Se soulever, protester, contester l'autorité quelle qu'elle soit. L'histoire comme la littérature sont riches de ces révolutions, révoltes et mouvements de protestation qui proclament à leur façon le goût de la liberté et le droit d'être en désaccord. Les personnages des romans de nos invités se révoltent chacun à leur manière. Rassemblements, manifestations, émeutes, tout le monde y défend une cause. Retour sur les combats qui sont menés dans chacun de leurs livres, avec des écrivains qui partagent leurs impressions et leur regard sur le monde. Partage-t-on forcément les combats de ses personnages ? Doit-on s'être soi-même révolté pour écrire sur le sujet ?

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
À partir de ce jour, maman était devenue quelqu'un dont j'allais devoir m'occuper. Je me trouvais face à la nécessité quotidienne de la surveiller, de m'assurer qu'elle mangeait et qu'elle essayait de dormir. Elle devint une excuse pratique quand des gens passaient nous voir ou nous présenter leurs condoléances, et, quand les gars de Desirea's revinrent pour discuter avec moi, je pus expliquer sur un ton irrité qu'ils nous dérangeaient. Ils ne revinrent jamais.
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Manman ne brocha pas. Elle ne dit pas que notre père nous avait quittés des années plus tôt. Elle n'avoua pas qu'elle n'avait eu ni le temps, ni l'argent pour terminer ses études d'infirmière. Elle ne fit allusion ni aux dettes, ni aux efforts, ni aux douleurs qu'elle éprouvait souvent. Tandis que nous nous dirigions vers l'aéroport, elle se contenta d'opiner de la tête et de regarder par la vitre les hautes silhouettes noires des cocotiers sur fond de ciel du soir et les anciens champs de canne délaissés qui s'étendaient à l'infini comme une mer.
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Je suis rarement surpris par le langage et les conséquences de la politique électorale. Mais la campagne qui a abouti à l'investiture de 2017 a été la première que tu aies suivie dans les moindres détails, et j'en suis navré. Je suis désolé du dénigrement, aussi bien voilé que manifeste, dont les femmes ont été l'objet, des remarques caustiques à l'encontre des réfugiés, mexicains et musulmans. Je suis surtout navré qu'en cette fête d'anniversaire, la conversation autour de la table se soit éloignée de la célébration de ta vie pour laisser place au spectacle du cynisme et de l'imbécilité des adultes. Ton frère ne cessait de demander si on devait accepter de voir des brutes gagner. [...] Et au cours du sacre d'un énième homme gâté, vulgaire et hableur qui cherchait à fermer les frontières et à "reprendre le pays" aux dépens des travailleurs et personnes vulnérables, j'ai soudain éprouvé le désir de te raconter l'histoire plus paisible de tes grands-parents, une histoire de migration et de lutte, et aussi d'amour entre des races auxquelles on avait appris à se méfier l'une de l'autre. (14-15)
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Francis faisait des cauchemars. Il dormait dans le lit du haut et je l'écoutais respirer, ce léger sifflement, peut-être dû à des allergies ou à un rhume. Il était aux confins du sommeil quand une frayeur s'emparait de lui. il se réveillait en hurlant, un hurlement venu des tréfonds du corps, tout en gorge cassée et estomac creux, et il me fallait un bon bout de temps pour me rendre compte que moi aussi j'avais hurlé. Si manman était à la maison, elle nous réconfortait. Elle s'allongeait à côté de nous, et la chaleur de son corps repoussait la peur. Nous restions longtemps allongés, tous les trois éveillés sans bouger, à regarder le vent chasser les fantôme dans les rideaux, et les voitures sur l'avenue projeter des mouvements de lumière sur les murs et le plafond.
Sans jamais parler. A écouter les choses.
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"Nous étions des ratés et des petits magouilleurs de quartier. Nous étions les enfants du personnel de service, sans avenir. Aucun de nous n'était ce que nos parents voulaient que nous soyons. Nous n'étions pas ce que tous les autres adultes voulaient que nous soyons. Nous étions des riens du tout, ou peut-être, d'une certaine façon, une ville entière."
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Nous étions des ratés et des petits magouilleurs de quartier. Nous étions les enfants du personnel de service, sans avenir. Aucun de nous n'était ce que nos parents voulaient que nous soyons. Nous n'étions pas ce que tous les autres adultes voulaient que nous soyons. Nous étions des rien du tout, ou peut-être, d'une certaine façon, une ville entière.
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Dans ce second aéroport, l'air était froid, paraissait plus froid qu'en ce lieu hivernal que nous avions laissé derrière nous. Et j'avais peur que, d'une certaine façon, on ait été trompés. Et si, en réalité, on n'avait voyagé nulle part, ou si le monde était partout le même.
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Et puis, un été, juste au moment où l’on sentait arriver la chaleur, l’hostilité explosa entre eux. Manman avait été prise à part par une voisine pour l’informer que Francis passait tout son temps libre chez Desirea’s, un salon de coiffure où traînaient des garçons apparemment tous avec des casiers judiciaires.
« Dis-moi que ce n’est pas vrai ! cria manman. Regarde-moi bien en face et dis-moi que tu ne passes pas tout ton temps là-bas ! Dis-moi que ces garçons-là ne sont pas connus de la police ! »
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Et surtout, Francis lisait dans notre mère. il comprenait sa fierté, aussi bien que les voies où la menaient ses labeurs et le prix qu'il lui en coûtait.
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Se faire insulter à un coût, à savoir de pratiquement oublier tout le reste. En quelque sorte, le prix de l'insulte, c'est la vie même. (57)
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